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Les enquêtes de l'Agent de Sûreté Lecoq tome 1 sur 5
EAN : 9782702497470
478 pages
Le Masque (15/01/2003)
3.68/5   221 notes
Résumé :
Une femme d’une cinquantaine d’années, la veuve Lerouge, est retrouvée sauvagement assassinée dans sa maison. Tous les indices conduisent à un jeune homme de bonne famille : les preuves matérielles sont accablantes.

L’assassin paraît tout désigné et l’affaire bouclée, quand le doute s’immisce dans l’esprit de l’un des enquêteurs, le père Tabaret.

Certains faits le poussent à envisager le meurtre sous un autre angle, et ses découvertes... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (59) Voir plus Ajouter une critique
3,68

sur 221 notes
Quel plaisir de voir que les Éditions VOolume ont décidé de se lancer dans la publication au format audio des oeuvres d'Emile Gaboriau, écrivain français du XIXème siècle considéré par certains comme l'un des pères du roman policier.

Après avoir écouté le premier tome de Monsieur Lecoq : le meurtre (et dont le deuxième est en cours de réalisation), j'ai été ravie de découvrir que VOolume proposait pour mon plus grand plaisir dans son catalogue L'Affaire Lerouge, première enquête écrite par Émile Gaboriau.

Même si le texte a plus de 150 ans, je trouve que celui-ci a très bien vieilli et que les descriptions faites par l'auteur nous permettent de nous plonger très facilement dans l'histoire et son contexte historique.
On est tout de suite plongé dans une enquête passionnante inspiré d'un fait réel qui commence par la découverte du corps sans vie de la veuve Lerouge dans sa maison de Bougival. Pour quelles raisons a t-on assassiné la vieille femme? Est-ce un complot? Un règlement de compte ou encore l'oeuvre de voleurs surpris lors d'un cambriolage?
Cette découverte va donner lieu à une enquête aux multiples rebondissements qui va amener l'inspecteur Tirauclair à lever le voile sur des secrets pourtant bien gardés depuis des décennies.

Pour les fans de polars historiques, romans d'époque, les enquêtes d'Émile Gaboriau sont des oeuvres à ne surtout pas laisser de côté ! Je vous recommande de vous plonger dans L'Affaire Lerouge en découvrant sa version audio car l'immersion est totale. Vous serez rapidement emporté par la voix de Frédéric Kneip qui arrive à merveille à donner vie aux différents personnages et faire ressortir leurs caractères et expressions qui leur sont propres.

Je tiens à remercier VOolume pour sa confiance et Netgalley France qui m'ont permis de découvrir cet auteur d'un ancien siècle que j'affectionne et dont la maison d'édition française a su redonner vie comme par magie!
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Premier roman d'Émile Gaboriau, et à mon sens première réussite. Non pas que l'intrigue soit si complexe qu'on ne puisse deviner le coupable assez tôt et même une partie de la vérité, mais j'aime beaucoup sa façon de narrer les évènements. Et il y en des évènements, des retournements, qui même s'ils ne surprennent pas complètement ont pour moi un charme indéniable.
Et puis l'écriture, et l'humour. le portrait de la dame Arlange dont voici un extrait est un plaisir « La plus grande preuve d'amitié qu'elle lui donnât était d'articuler son nom comme tout le monde. Elle avait conservé cette affectation si comique de ne pouvoir retenir le nom des gens qui ne sont pas nés et qui par conséquent n'existent pas. Elle tenait si fort à les défigurer que si, par inadvertance, elle prononçait bien, elle se reprenait aussitôt. Dans les premiers temps, à la grande réjouissance du juge d'instruction, elle avait estropié son nom de mille manières. Successivement elle avait dit : Taburon, Dabiron, Maliron, Laliron, Laridon. Au bout de trois mois elle disait net et franc Daburon, absolument comme s'il eût été duc de quelque chose et seigneur d'un lieu quelconque. » Ce n'est pas la seule description qui m'ait parue très savoureuse.
Le départ de ce policier est l'assassinat d'une femme, la veuve Lerouge. Ce fait réel ne fut jamais expliqué, Gaboriau brode donc allègrement dessus. Amours contrariés, paternité reconnue ou pas, maitresses avides… ou non, honneur du nom auquel on sacrifie tout, c'est bien l'ambiance 19ème siècle que j'aime tant.
Un coup de blues, un Simenon et ça repart, je pense que je pourrais dire la même chose pour Gaboriau, c'est ma deuxième rencontre avec lui, après monsieur Lecoq, et elle me donne envie de le revoir régulièrement.

Challenge 19ème siècle
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D'abord publié sous forme de feuilleton, ce roman noir du dix-neuvième siècle est un précurseur dans son genre, et l'enquête est rondement menée, même si le coupable apparaît très vite. Finalement, se douter de son identité dès les premières pages n'est pas si gênant que ça car il reste encore tout le plaisir de voir les événements s'intriquer et les différents enquêteurs tourner en rond autour de fausses pistes.
L'intrigue: l'épouse et la maîtresse du comte Commarin donnent chacune naissance à un garçon la même semaine. le comte étant fou amoureux de sa maîtresse décide de faire échanger les deux bébés par la nourrice pour que ce soit le bâtard qui hérite de son nom et de sa fortune.
20 ans plus tard, le fils légitime, élevé par la maîtresse , découvre le pot aux roses dans la correspondance des deux anciens amants et décide évidemment de réclamer son dû. Quelques jours plus tard, la nourrice est retrouvée assassinée.
Le père Tabaret, alias Tirauclair, s'empare officieusement de l'enquête et trouve très vite le coupable, grâce à ses capacités de déduction à faire pâlir Sherlock (oui j'exagère, mais il a quand même été l'un de ses modèles).

Le tout se lit facilement et surtout très agréablement grâce au ton distancé et un brin ironique du narrateur qui nous fait visiter un dix-neuvième siècle aristocratique d'après 1789, très intéressant.
Une belle découverte due totalement au hasard d'une après-midi de farniente sans autre livre à portée de main.
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Conan Doyle faisait dire à Sherlock Holmes, dans "Une étude en rouge" : "Lecoq n'était qu'une misérable savate ! Son unique mérite était de posséder une énergie indomptable. [...] Il s'agissait d'identifier un prisonnier inconnu. Je l'aurais fait, moi, en vingt-quatre heures. Lecoq y a mis un mois ou presque. Cet ouvrage pourrait constituer à l'usage des détectives un livre élémentaire destiné à leur apprendre ce qu'il faut éviter".

Ayant lu le livre, je ne peux pas dire qu'il avait tort... Lecoq est en effet plus énergique qu'un cycliste du Tour en train de monter le Ventoux à plein gaz. Mais Lecoq, ancien repris de justice, suit souvent des fausses pistes !

D'ailleurs, dès le départ, lors de la découverte du corps, certains protagonistes de l'enquête se lancent des suppositions un peu vaseuses !

Le corps ? Mais de quel corps je parle ? À Bougival, au hameau de la Jonchère, Célestine Lerouge, veuve, est retrouvée égorgée avec une sauvagerie effroyable.

Si ce roman est tiré d'une histoire vraie, le véritable assassin ne fut inquiété car jamais découvert.

Gaboriau tira un roman de ce crime non résolu et, puisque conseillé par le vieux policier de la sûreté chargé de l'affaire, l'inspecteur Terabat (surnommé Tirauclair), il a brodé sur la réalité pour nous offrir ce qui fut le premier roman policier, Gaboriau étant considéré avec Poe et Conan Doyle comme les pères du policier.

Roman policier qui prenait la poussière depuis des lustres sur mes étagères. Son prix étant en euros, je dirais que cela fait 10 ans qu'il m'attend, au moins.

Que dire si ce n'est que je me suis un peu ennuyée, lors de ma lecture, suite à de nombreuses digressions au niveau des pensées de certains personnages qui deviennent lourdes.

D'accord, elles sont importantes parce qu'elles mettent tout en place. Il est un fait certain que Daburon, le juge d'instruction, ne pouvait pas expliquer en deux lignes le pourquoi du comment le nom du vicomte Albert de Commarin lui rappelait de mauvais souvenirs, mais bon, trop is te veel ! Cela ralentit fortement l'action du roman et j'ai failli le reposer sur l'étagère qui l'avait conservé durant toutes ces années.

Malgré tout, j'ai persévéré et continué à suivre tout ce petit monde : Gévrol, le chef de la sécurité; Lecoq, son aide de camp qui le méprise et voue une admiration extatique au père Tabaret, dit Tirauclair.

Tirauclair, qui est une sorte de précurseur à un Sherlock Holmes version "vieil homme riche" a une marotte inavouable en société : résoudre les énigmes les plus embrouillées grâce à sa méthode infaillible, à savoir partir du connu vers l'inconnu. Ce qu'il fit de manière brillante lors de l'analyse de la scène de crime chez la veuve Lerouge. Diable, on aurait dit Holmes dans ses déductions, donnant même la marque du cigare fumé.

Lorsque celui qu'ils pensent être le coupable est arrêté, à priori, il n'y a pas de doute : les preuves sont retrouvées chez lui.

C'est une fois l'arrestation faite que le reste va avancer un peu plus vite jusqu'au dénouement... après moult rebondissements. Lecoq ne fut pas le seul à se lancer sur des fausses-pistes, Tabaret aussi a fait des erreurs, mais il les a réparées.

La fin du roman a rattrapé son départ laborieux avec un retournement de situation auquel je ne m'attendais point.

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Ce roman est souvent présenté, avec le double assassinat de la rue Morgue, comme l'un des premiers textes à l'origine du roman policier. Paru en 1865 en feuilleton sans grand succès, il le connaîtra après remaniement l'année d'après. Gaboriau va persévérer dans ce qui est en train de devenir un genre en faisant paraître d'autres livres basés sur des enquêtes criminelles, qui auront pour principal personnage un certain Lecoq, qui ne fait qu'un passage très rapide dans ce premier opus.

Nous sommes en 1862. Une femme, dite la veuve Lerouge est retrouvée assassinée dans sa maison de Bougival. le juge d'instruction Daburon, assisté par le commissaire Gévrol sont appelés sur les lieux du crime. Un certain Lecoq, qui fait partie de l'équipe de Gévrol conseille au juge de faire appel aux talents d'un certain Tabaret, retraité qui s'est pris de passion pour la résolution d'énigmes policières, et qui grâce à des talents de déduction hors du commun a permis à la police de résoudre des affaires sur lesquelles elle bloquait. Tabaret appelé sur la scène du crime va arriver à des conclusions très fortes, qui sembleront mettre Gévrol sur la touche. Tabaret va faire encore plus fort, et semble-t-il un peu par hasard, grâce à un de ses locataires, fournir un coupable qui semble certain à la police.

Nous trouvons bien dans ce roman quelques d'éléments que l'on considère spécifiques au roman policier : un meurtre, un scénario de déductions rigoureux. Mais l'intrigue de Gaboriau présente aussi des caractéristiques de la littérature feuilletonnesque, du mélodrame en vogue à l'époque. le personnage de Tabaret est juste une esquisse du détective, comme le seront Sherlock Holmes ou Hercule Poirot : il ne vit pas de ce métier, qui lui coûte en réalité de l'argent, et il arrive à ce qu'il pense être la conclusion un peu par hasard, grâce à une de ses relations. Il disparaît quelque peu à un moment du roman, et c'est Gévrol qui amène des éléments décisifs. D'ailleurs Tabaret renoncera à ses velléités de résoudre des énigmes policières à la fin du livre. Ce n'est donc pas un personnage complètement abouti, c'est Lecoq, simple comparse dans cette première tentative qui deviendra un véritable archétype. Mais il pose un certain nombre de points qui seront importants dans l'évolution du roman policier : la justice et la police sont de lourdes machines, avec des fonctionnements routiniers, et il faut pour aboutir à la vérité, surtout dans une affaire qui sort d'un cadre connu, des personnalités hors normes, qui ont l'agilité et la liberté de penser en dehors des schémas convenus, pour arriver à damner la pion aux criminels inventifs, capables de tirer profit du caractère sclérosé des institutions.

Mais ce que l'on pourrait appeler l'intrigue policière n'est qu'une partie du roman. Ce dernier brosse aussi des portraits de personnages, de milieux sociaux, donne une représentation de la société, transmet une morale. Assez conventionnelle d'ailleurs. Et selon les règles du mélodrame, la justice et le bien triomphent, après des épreuves imposées aux personnages vertueux, qui sortent grandis de l'expérience. A l'inverse, les scélérats sont punis, et la victime a au final bien mérité son triste sort. le désordre provoqué par le crime se trouve résolu, et l'ordre est restauré, permettant un renforcement des hiérarchies sociales et des normes en vigueur.

Malgré certaines longueurs, cela reste terriblement efficace et prenant. Même si l'on se doute un peu du dénouement, Gaboriau ménage jusque la fin un suspens, une action trépidante, avec une maîtrise redoutable.
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Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Le jeudi 6 mars, le surlendemain du mardi gras, cinq femmes du village de la Jonchère se présentaient au bureau de police de Bougival.
Elles racontaient que depuis deux jours personne n'avait aperçu une de leurs voisines, la veuve Lerouge, qui habitait seule une maisonnette isolée.
A plusieurs reprises, elles avaient frappé en vain.
Les fenêtres comme la porte étant exactement fermées, il avait été impossible de jeter un coup d'oeil à l'intérieur. Ce silence, cette disparition, les inquiétaient.
Redoutant un crime ou tout au moins un accident, elles demandaient que la "Justice" voulût bien, pour les rassurer, forcer la porte et pénétrer dans la maison......
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- Retenez bien ceci, vicomte : la puissance a été, est et sera toujours à qui possède la fortune, à plus forte raison à qui détient le sol. Les hommes de 93 ont bien compris cela (1793). En ruinant la noblesse, ils ont détruit son prestige bien plus sûrement qu'en abolissant les titres. Un prince à pied et sans laquais est un homme comme un autre. Le ministre de Juillet qui a dit aux bourgeois "Enrichissez-vous" n'était point un sot. Il leur donnait la formule magique du pouvoir. Les bourgeois ne l'ont pas compris, ils ont voulu aller trop vite, ils se sont lancés dans la spéculation. Ils sont riches aujourd'hui, mais de quoi ? de valeurs de Bourse, de titres de portefeuilles, de papiers, de chiffons enfin.
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- [...] Les beaux crimes deviennent rares. La race force des scélérats sans peur fait place à la tourbe de nos filous vulgaires. Les quelques coquins qui font parler d'eux de loin en loin sont aussi bêtes que lâches. Ils signent leur crime et on soin de laisser traîner leur carte de visite. Il n'y a nul mérite à les pincer. Le coup constaté, on n'a qu'à aller les arrêter tout droit.
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Tout en écoutant d’une oreille distraite les radotages de la vieille dame et ses interminables anecdotes de l’émigration, il regardait Claire comme un fanatique regarde son idole. Il admirait ses longs cheveux, sa bouche charmante, ses yeux qu’il trouvait les plus beaux du monde.
Bien souvent, dans son extase, il lui arrivait de ne plus savoir au juste où il se trouvait. Il oubliait absolument la marquise et n’entendait plus sa voix de tête qui entrait dans le tympan comme une aiguille à tricoter. Il répondait alors tout de travers, commettait les plus singuliers quiproquos, qu’il tâchait après d’expliquer. Ce n’était pas la peine. Mme d’Arlange ne s’apercevait pas des absences de son courtisan. Ses demandes étaient si longues que les réponses lui importaient peu. Ayant un auditoire, elle se tenait satisfaite, pourvu que, de temps en temps, il donnât signe de vie.
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On le rechercha pour des qualités plus solides: pour la noblesse de ses sentiments, pour son caractère, pour la sûreté de ses relations. Ceux qui le virent dans l'intimité apprécièrent vite la rectitude de son jugement, son bon sens sain et vif arrivant sans effort au piquant. On découvrit sous une écorce un peu froide un coeur chaud pour ses amis, une sensibilité excessive, une délicatesse presque féminine. enfin, si dans un salon peuplé d'indifférents et de niais il était éclipsé, il triomphait dans un petit cercle où il se sentait réchauffé par une atmosphère sympathique.
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Vous connaissez Sherlock Holmes, Hercule Poirot, Arsène Lupin ou Maigret, vous connaissez leur auteur...Mais connaissez-vous l'inventeur du roman policier de langue française ?
« L'affaire Lerouge », d'Emile Gaboriau c'est à lire en poche dans la collection le Masque.
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