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Critique de belette2911


Conan Doyle faisait dire à Sherlock Holmes, dans "Une étude en rouge" : "Lecoq n'était qu'une misérable savate ! Son unique mérite était de posséder une énergie indomptable. [...] Il s'agissait d'identifier un prisonnier inconnu. Je l'aurais fait, moi, en vingt-quatre heures. Lecoq y a mis un mois ou presque. Cet ouvrage pourrait constituer à l'usage des détectives un livre élémentaire destiné à leur apprendre ce qu'il faut éviter".

Ayant lu le livre, je ne peux pas dire qu'il avait tort... Lecoq est en effet plus énergique qu'un cycliste du Tour en train de monter le Ventoux à plein gaz. Mais Lecoq, ancien repris de justice, suit souvent des fausses pistes !

D'ailleurs, dès le départ, lors de la découverte du corps, certains protagonistes de l'enquête se lancent des suppositions un peu vaseuses !

Le corps ? Mais de quel corps je parle ? À Bougival, au hameau de la Jonchère, Célestine Lerouge, veuve, est retrouvée égorgée avec une sauvagerie effroyable.

Si ce roman est tiré d'une histoire vraie, le véritable assassin ne fut inquiété car jamais découvert.

Gaboriau tira un roman de ce crime non résolu et, puisque conseillé par le vieux policier de la sûreté chargé de l'affaire, l'inspecteur Terabat (surnommé Tirauclair), il a brodé sur la réalité pour nous offrir ce qui fut le premier roman policier, Gaboriau étant considéré avec Poe et Conan Doyle comme les pères du policier.

Roman policier qui prenait la poussière depuis des lustres sur mes étagères. Son prix étant en euros, je dirais que cela fait 10 ans qu'il m'attend, au moins.

Que dire si ce n'est que je me suis un peu ennuyée, lors de ma lecture, suite à de nombreuses digressions au niveau des pensées de certains personnages qui deviennent lourdes.

D'accord, elles sont importantes parce qu'elles mettent tout en place. Il est un fait certain que Daburon, le juge d'instruction, ne pouvait pas expliquer en deux lignes le pourquoi du comment le nom du vicomte Albert de Commarin lui rappelait de mauvais souvenirs, mais bon, trop is te veel ! Cela ralentit fortement l'action du roman et j'ai failli le reposer sur l'étagère qui l'avait conservé durant toutes ces années.

Malgré tout, j'ai persévéré et continué à suivre tout ce petit monde : Gévrol, le chef de la sécurité; Lecoq, son aide de camp qui le méprise et voue une admiration extatique au père Tabaret, dit Tirauclair.

Tirauclair, qui est une sorte de précurseur à un Sherlock Holmes version "vieil homme riche" a une marotte inavouable en société : résoudre les énigmes les plus embrouillées grâce à sa méthode infaillible, à savoir partir du connu vers l'inconnu. Ce qu'il fit de manière brillante lors de l'analyse de la scène de crime chez la veuve Lerouge. Diable, on aurait dit Holmes dans ses déductions, donnant même la marque du cigare fumé.

Lorsque celui qu'ils pensent être le coupable est arrêté, à priori, il n'y a pas de doute : les preuves sont retrouvées chez lui.

C'est une fois l'arrestation faite que le reste va avancer un peu plus vite jusqu'au dénouement... après moult rebondissements. Lecoq ne fut pas le seul à se lancer sur des fausses-pistes, Tabaret aussi a fait des erreurs, mais il les a réparées.

La fin du roman a rattrapé son départ laborieux avec un retournement de situation auquel je ne m'attendais point.

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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