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Critique de Jabberwoky


Je n'avais pas lu American Gods depuis 15 ans.
Entre temps, j'ai vu (et beaucoup aimé) la série, mais mes souvenirs du bouquin étaient flous, et les changements de scenarios ne m'avaient pas choquée.
Et a la relecture du bouquin, ils me choquent beaucoup plus. Je développe plus bas, mais je vais m'attarder sur le reste du livre d'abord.
Comme d'habitude, j'aime le style d'écriture de Gaiman, je trouve cela efficace sans être lourd ou trop compliqué, c'est fluide, léger, mais pas basique. le rythme est lent, lent, lent, comme un road trip interminable sur la route 66. Mais comme pendant un road trip, il faut, pour apprécier le voyage, se laisser porter et regarder le paysage. Oui, il ne se passe parfois pas grand-chose, mais le nombre de détails, de clin d'oeil, de références, m'ont portée, et je ne me suis pas ennuyée une seconde. J'adore cet univers qu'il a imaginé, j'adore cette idée des dieux que nous créerions autour de nous, j'adore sa lecture de la mythologie, j'adore, j'adore.
Shadow est, comme le sont souvent les héros de roman de Gaiman, un poil impuissant, un poil paumé, un poil indifférent, et ce n'est pas mon personnage préféré de la littérature, mais la galerie haute en couleur qui l'entoure compense, a mon sens, son apathie. Wedsneday, Bilquis, the Tech Boy, le Djiin, Easter, et tous les Amérindiens qui vont et viennent, occupent l'espace de l'histoire. Je trouve le scénario parfois illogique, on ne comprend pas tout, mais n'est-ce pas le principe même de la foi, croire malgré le manque de preuve ou d'explication ? Je suis donc soulagée, après lecture, de m'apercevoir que j'aime encore beaucoup ce livre, malgré le dernier point, développé ci-dessous, qui m'a surprise.
Je me suis rendu compte que la série a beaucoup modernisé l'histoire en termes de féminisme… C'est fou. Et pourtant Gaiman est un auteur qui sait écrire des personnages féminins intéressants, pertinents, Neverwhere est truffé de formidables protagonistes féminines. Mais a ma grande surprise… American Gods ne passe même pas le test de Bechdel !! L'immense majorité des personnages féminins « importants » de cette histoire ne sont là que pour tourner autour des deux personnages principaux, Wednseyday et Shadow, pour les sauver, les aider, ou baiser avec. Ça on baise pas mal dans le bouquin, quasiment tous les personnages féminins dans American Gods sont hyper sexualisés, mais pas pour leur propre plaisir ou désir. Que ce soit Bastet, Zorya Polunochnaya, ou Easter, si elles couchent, embrassent ou suivent, c'est pour aider le protagoniste ou faire avancer l'histoire. Même Bilquis, la reine sacrée héritée de Saba, ne se prostitue pas par choix, mais pour survivre. . Vous me direz, c'est pas de la faute de Gaiman si une immense partie du panthéon féminin mondial est lié au sexe ou a l'amour… Mais quand même… la preuve, c'est que pour l'adaptation télé, Gaiman a tout remanié. Je trouve la réécriture de l'histoire dans la série vraiment pertinente, que ce soit la mise en avant de Laura, l'ajout de sa relation avec Mad Sweeney, ou le recyclage de Bilquis dans la lutte contre le racisme. du coup en définitive… j'aime le livre, mais c'est la première fois de ma vie que j'ai préféré l'adaptation télévisuelle !!
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