AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,84

sur 31 notes
5
5 avis
4
6 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Petit, mais costaud !!

Erneste Gaines, réussit en peu de mots, là où d'autres se seraient éternisés, à poser de manière claire et sans appel, ce que fut la ségrégation; cette vie dans les états du sud, où conformément aux usages les " nègres" passaient par la petite porte.
Qu'à cela ne tienne, Copper, ne l'entend pas de cette oreille. Il est bien décidé à faire valoir ses droits du sang.
Certes, les choses ne bougent pas d'un coup de baguette magique, mais la résistance prend forme dans les jeunes générations, alors que les plus anciennes acceptent leur sort. La différence est nette dans ce roman. Si Cooper ne craint pas d'affronter son maitre, Félix, ne veut pas faire de vague et comprend mal cette prise de conscience et ce vent de révolte qui gronde.
Dans une langue conforme à celle des plantations, et une style narratif se rapprochant du langage parlé (qui au départ peut surprendre, et se laisse finalement adouber), Ernest Gaines.
Le face à face entre les deux hommes est empreint à la fois de dignité et d'audace, de calme et de haine à peine contenue.

« Et puis vous avez utilisé autre chose-une de vos créations-cette chose que vous avez appelée la loi. Elle est écrite par vous et pour vous et ceux de votre espèce, et tout homme qui n'est pas de votre espèce devait l'enfreindre tôt ou tard… Je n'ai utilisé qu'une petite partie de vos créations. »

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
Commenter  J’apprécie          80
Frank Laurent dirige une plantation en Louisiane. Mais contrairement à son frère avant lui, il respecte les noirs et la paix règne sur le domaine. Mais s'il ne se fait pas obéir par la peur, il entend malgré tout que les vieilles règles en vigueur soient maintenues et que chacun reste à sa place. Sauf que Copper, le fils illégitime et métisse de son frère est de retour et qu'il veut venir voir son oncle Frank, mal en point. Car non seulement il veut obtenir ce qu'il lui est dû mais il refuse de passer par la petite porte, comme les gens de couleurs le font dans cette Louisiane ségrégationniste.

Je n'avais jamais entendu parler de Ernest J. Gaines jusqu'à ce que Ys en parle. Et lors du salon du livre, les copines ont acheté d'autres titres de l'auteur et ont même convaincu Jeannine, ma belle-mère, de le lire. Elle a été enthousiaste et m'a donc définitivement décidée à lire ce roman.

J'ai été un peu déconcertée par le style dans les premières pages mais une fois habituée à la plume sèche et colorée de Ernest J. Gaines, je n'ai plus pu me détacher de la guerre des nerfs qui se joue entre Frank, le maître blanc, et Copper, le bâtard métisse qui entend revendiquer les droits du sang auquel son peuple n'a jamais pu prétendre. le frère de Frank était un homme irascible qui régnait sans pitié sur le domaine, dominant par la terreur. Frank, lui, n'aime pas la violence et tente une approche plus coopérative. Mais les Noirs de la plantation ne le respectent pas car ils ne le craignent pas. J'ai beaucoup aimé ce texte écrit par un homme qui a lui même été élevé dans une plantation dans laquelle il a travaillé dès l'âge de 9 ans. Il montre la réalité telle qu'elle apparaît lorsque les rapports de force commencent à changer. Frank incarne l'homme blanc, affaibli, qui tente malgré tout de maintenir les vieilles règles qui étaient déjà en vigueur avant sa naissance. Bien qu'il soit conscient que tout est en train de changer, il ne veut pas en être acteur. Cooper représente le moteur du changement. C'est un personnage assez difficile à cerner, entre la perception que l'on a de lui d'après les événements qui se déroulent ou ce que les différents protagonistes en disent et ce qu'il dégage lorsque le lecteur le rencontre enfin.
Les autres Noirs de la plantation se classent en deux groupes : ceux qui se rangent du côté de Cooper, sans vraiment se rebeller face au maître, mais qui estiment que eux aussi ont droit à plus d'égards et que les enfants illégitimes du maître doivent aussi profiter de l'héritage, quelle que soit leur couleur. Et ceux qui restent fidèles au maître blanc et à l'ancien système.
La tension est palpable tout au long du récit entre toutes ces personnes mais cela reste feutré, car l'essentiel du roman se déroule dans la maison où le maître attend Cooper qui refuse de passer par la petite porte.

Un grand roman, même si petit par la taille.

Lien : http://www.chaplum.com/par-l..
Commenter  J’apprécie          80
Une centaine de pages qui disent tout de la ségrégation à travers juste une scène, une journée. La chronique d'une rencontre qui raconte un monde, la fin de de monde.

Lorsque l'on lit les romans de E.J.Gaines, il est toujours difficile d'admettre qu'il se situe au XXème siècle. Et pourtant. La force de ses textes tient en ces scènes pointées, pointues, qui ne sont ni plaidoyer ni réquisitoire. Une fiction qui témoigne par les faits et le parler vrais. Pas d'épopée, de saga, le vécu. Nulle nécessité de développer une thèse, d'épiloguer sur un contexte socio-politico-économico-historique.

Gaines, c'est la narration du et en direct, des dialogues dans la langue des communautés, des situations au quotidien qui suffisent à l'éloquence, à la profondeur des sentiments. Démonstrative au sens premier du terme. Des scènes puissantes sur cette terre là avec ces hommes, ces femmes et ces enfants là. Des gestes et des paroles prises sur le vif sans cliché qui témoignent de toutes ces vies. Les silences aussi, lourds de tension, d'Histoire et d'histoires.


Lien : http://www.lire-et-merveille..
Commenter  J’apprécie          60
Ce court et dense roman nous fait entrer de plein fouet dans le monde ségrégationniste du sud des Etats-Unis. le texte, concis, révèle de manière magistrale toute les tensions existantes entre les personnages. Un roman magistral, qui pourrait être adapté avec succès au théâtre.
Commenter  J’apprécie          50
Un très court texte qui fait ressentir, par sa prose puissante, toute la violence de la ségrégation.
Commenter  J’apprécie          30
Il y a dans tout être une tendance de l'être à persévérer dans son être (dixit Spinoza ).
Vous en doutiez?
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (85) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1822 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}