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Critiques filtrées sur 4 étoiles  

J'ai gardé un lointain mais bon souvenir d'un livre de cette autrice, c'était "Véronica" je crois.
"Fais moi plaisir" est un petit livre d'une centaine de pages, une longue nouvelle donc qui parle desrelations hommes-femmes plus .Ici il s'agit de flirts plus ou moins poussés, mais Quin, le monsieur incriminé, éditeur de son état est bien certain de ne jamais avoir trompé sa délicieuse épouse.
C'est Margot, une de ses amies qui raconte ce qui a mené Quin à la déchéance et surtout comment; Elle a elle même subi un jour un geste déplacé de cet impénitent séducteur, elle l'a vertement renvoyé dans les cordes, et terminé, ils sont devenus amis donc.
Quin ne peut s'empêcher d'aborder le sexe opposé, pour rendre service, pour consoler,ce n'est pas un pervers , mais Me Too est passé par là, une pétition trouve vite des signataires, certaines même gênées de le faire, et c'est la fin sociale de Quin, et en privé beaucoup de casse.
M.Gaitskill (65ans)s'emploie à déblayer cette zone grise qui existe entre entre hommes et femmes, elle le fait finement, et en conclusion, Margot(ou l'autrice)constate que ces jeunes femmes manquent de caractère, et ne résistent pas à l'infantilisation.
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Il y a eu la déferlante #MeToo, les révélations, les récits, les accusations, les débats, les prises de parole publiques, les mea culpa, les procès, les tribunes, les voix discordantes... Et tout ceci a mis au jour la difficulté d'appréciation et de perception de la réalité d'une relation par les différents protagonistes. On parle de zone grise. D'ambiguïté. de flou. Avec ce très court roman, d'à peine une centaine de pages, Mary Gaitskill parvient à faire percevoir au lecteur toute la complexité du sujet, grâce à une mise en scène d'une étonnante simplicité. Un texte qui donne à réfléchir et renvoie dos au mur tous ceux qui, d'un côté ou de l'autre, seraient tentés de délivrer un jugement trop hâtif. Voire, un jugement tout court.

Deux voix se font entendre, alternativement. Celle de Quinn, un éditeur reconnu qui vient d'être licencié par la maison d'édition où il travaille depuis de nombreuses années et pour laquelle il a découvert de nombreux talents - il est accusé par plusieurs femmes de comportement "inapproprié", et celle de Margot, sa meilleure amie. Excellente idée de départ, cette amitié réelle entre un homme et une femme qui permet de se garder des raccourcis trop faciles en introduisant un lien qui n'est ni de subordination, ni de pure séduction. Quinn est un homme curieux, facétieux, qui aime les femmes dans le sens où il s'intéresse vraiment à elles mais qui ne se rend pas forcément compte de la façon dont ses petites provocations peuvent être perçues. Margot a sur lui le regard d'une amie qui connait sa personnalité, le met parfois en garde mais sait analyser son comportement à l'aune de ce qu'elle sait de lui. Plus on avance, plus on se rend compte de la façon dont tout tient à la perception d'un individu à un instant t. Car nous ne sommes pas dans les extrêmes. Il n'est pas question de viol, ni de menaces ou de pressions. Juste des petits jeux, des petites phrases, des petites choses a priori anodines.

Les questions soulevées par ce récit sont passionnantes et loin de tout manichéisme. Car l'écrivaine fait ici appel à la quintessence de son art : se glisser au plus près de chacun des personnages, sans jamais les juger, avec une intelligence particulièrement fine. Nos désirs sont mouvants, ils varient d'un jour à l'autre et les histoires que nous racontons, aux autres et à nous-mêmes varient avec eux. Une lecture bien troublante...
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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FAITES-MOI PLAISIR de MARY GAITSKILL
Margot raconte l'histoire de Quinn, fiancé qui se targue de percevoir la nature profonde des gens au premier coup d'oeil. Il rencontre une femme dans Central Park et dit à Margot que c'est »une vraie gentille » mais qui rêve aussi d'une fessée! Quinn vient de perdre son job, lui qui donnait des conseils à tous et flirtait outrageusement avec les secrétaires. Margot avait fait sa connaissance 20 ans plus tôt lors d'un entretien d'embauche d'assistante d'édition, il était bel homme et jouissait d'une réputation bizarre. Ils avaient déjeuné ensemble, il avait les mains baladeuses, elle l'avait menacé, ce fut le début de leur amitié. Quinn parle donc à Margot de son licenciement, il semble avoir eu un comportement inapproprié avec une femme du bureau, il dit que ça n'avait rien de sexuel, mais elle, Margot se souvient de leur premier déjeuner. Une fois dénoncé, des dizaines de femmes vont l'accuser également, le mouvement « me too » est en action. La femme de Quinn le soutient et Margot va faire sa petite enquête car elle connaît un certain nombre de ces femmes et s'étonne. Elle n'a pas fini de s'étonner.
Un tout petit livre de Mary GAITSKILL, une grosse centaine de pages qui mettent en lumière combien les rapports hommes/femmes en matière sexuelle sont ambigus. Elle aime la polémique et n'hésite pas à être à contre-courant sur les sujets de société récurrents. Morale, mauvaise foi, culpabilité, un livre qui analyse nos contradictions. Rafraîchissant. On passe alternativement du point de vue de Quinn à celui de Margot et on dévore ce roman goulûment.
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Quand Quin se trouve remercié par sa maison d'édition pour comportement inapproprié, il ne comprend pas ce qu'on lui reproche. Margot, sa meilleure amie tente de comprendre si ces accusatrices jouaient avec Quin ou si elles étaient réellement victimes.

« Qu'est ce que tu crois qu'elle a ressenti? Peut être un peu la même chose. Pas tout à fait du plaisir. Mais un assentiment. Elle comprenait mon besoin ».

Leurs deux voix s'alternent dans ce récit et permettent de mettre en lumière les complexités des relations hommes / femmes et les différentes perceptions. Savait-il qu'il allait jusqu'à la dernière limite de l'acceptable ? Margot elle-même s'est trouvé décontenancée devant cet homme et a du poser ses limites, après qu'il ait eu des gestes déplacés.

Elle dira « c'est là que je ne comprends pas mes propres sentiments. Quand j'explique à mes collègues que ces femmes auraient simplement dû dire à Quin d'arrêter, que moi même je lui avais dit d'arrêter et l'avais fait arrêter, ils me répondent immanquablement que le pouvoir lui appartenait de façon disproportionnée, et que même si en théorie, les femmes auraient pu le repousser, on ne devrait pas attendre ça d'elles, elles ne devraient pas avoir à le faire. »

Pour faire plaisir à l'autre (peu importe qui est l'autre - conjoint, patron, ami, etc), doit-on taire son consentement et tout accepter à ses risques et périls ? Mary Gaitskill livre un court récit percutant, et éclairant sur cette zone grise du consentement qui peut exister (et qui ne devra pas exister). Les femmes ne sont pas des choses que les hommes peuvent manipuler comme ils veulent. Cette époque est révolue.
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