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Patrick Gale est né en 1962 sur l'île de Wight où son père était directeur d'un établissement pénitencier. Il partage son temps entre Londres et la région pittoresque des Cornouailles au charme sauvage, où il vit et où se situe une grande partie de ce roman dans lequel on découvre quelques autres éléments biographiques et souvenirs personnels le concernant.
Chronique : « recueil de faits consignés dans l'ordre chronologique ».
Ici, ce mot aurait pu porter la marque du pluriel, car il n'y a pas une chronique mais deux, à quelques trente-deux ans d'intervalle, qui retracent deux vacances estivales familiales, celles de Julian devenu Will et de ses parents, d'abord au début des années 60 quand il était petit garçon, âgé de huit ans, et qu'il s'éveille à la sexualité, aux penchants homosexuels, en villégiature dans un cottage "L'Ecume des sables" loué pour un séjour de quelques jours sur une petite plage, Polcamel en Cornouailles, et plus tard, dans la « Maison bleue » , une résidence, la même, location offerte comme cadeau d'anniversaire par sa soeur Poppy pour ses quarante ans, alors qu'il a pour amant Sandy, l'époux de sa soeur, venu avec ses deux jeunes enfants . Les parents de Will sont également présents, Frances, sa mère, atteinte par Alzheimer, et John, ancien directeur de prison à la retraite.
Un roman réaliste , construit avec de nombreux analepses, tout en sensibilité, en justesse, en délicatesse, empreinte d'une certaine pudeur , des personnages authentiques, touchants, attachants. Une analyse psychologique délicate d'un homosexuel et des membres de sa famille, confrontés aux réminiscences douloureuses, au fardeau d'un passé sulfureux, aux affres des trahisons, des non- dits, des souffrances latentes. Une étude sociétale intéressante aussi de la décennie soixante où les bouleversements font exploser la société traditionnelle et où la libération de la femme se fait, un peu plus évidente.

477 pages, un beau et passionnant moment de lecture.

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Pour ses quarante ans, Will emmène sa famille en Cornouailles. Sa mère qui a un début d'Alzheimer précoce, son père ancien directeur de prison, son beau-frère avec qui il entretient une liaison. Tout ce petit monde n'échappera pas à la déferlante.

A l'instar de Tableau d'exposition, Patrick Gale s'attaque à nouveau, avec peps et mordant, à la famille. Il en résulte un savoureux plaisir de lecture, des personnages lisses en surface, complexes et rugueux en profondeur.

L'auteur se joue du temps avec une grande maîtrise, les balades entre passé en présent sont étonnantes, les descriptions du paysage vibrantes, tout semble être absorbé dans la spirale du temps, excepté la maison de vacances, témoin silencieux des secrets et non-dits.

Les dénouements, s'ils surprennent le lecteur, sont criants de justesse et de vérité. le passé nous rattrape toujours, plus il est enfoui dans l'inconscient et balayé avec le quotidien, plus il revient avec force. Les crises, même si elles sont douloureuses, permettent d'avancer.

Il y a beaucoup de Maupin chez Patrick Gale. Cette sexualité omniprésente qui, bien sûr, nous détermine mais ne nous définit pas. Cette douceur et cette profondeur dans les personnages qui nous font les quitter à regret. Cette légèreté grave. Ce frémissement solaire et intense.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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Début des années 2000, pour ses quarante ans, Will, libraire, gay, officiellement célibataire et heureux, se voit offrir un séjour dans un bungalow idyllique de Cornouailles, « La Maison Bleue », par sa soeur Poppy. Malgré les réticences de cette dernière Will se propose d'emmener avec lui ses parents ; Frances, sa mère souffrant d'un alzheimer précoce, il voit là, en plus de retrouvailles familiales touchantes, l'occasion de décharger un peu son père, John, des contraintes et angoisses de la maladie dans un contexte chaleureux et dédramatisant. Et puis, comme le logement semble le permettre il convie insidieusement son beau-frêre Sandy, belle occasion, à son sens, pour enfin s'imaginer vivre au quotidien et presque au grand jour avec celui qui est son amant caché. La présence de ses neveux ne devrait ajouter qu'un peu de piment à la situation...
1968, John, le directeur de la prison de Wandsworth, sous l'impulsion de son épouse, Frances, est bien décidé à donner un nouvel élan à sa petite famille avec quelques vacances en Cornouailles dans un chalet au bord de l'eau baptisé « L'écumeur des Sables ». Sa femme et leur petit garçon de 8 ans, Julian, goutent également le bonheur et tous les espoirs nés de ce changement de cadre, du moins jusqu'à ce que survienne Bill, le beau-frêre américain veuf, et sa fille. Leur apparente liberté bouleverse l'équilibre subtil de la famille de John. Pire, une évasion de la prison contraint le directeur au retour, il laisse derrière lui beau-frêre et belle-soeur en plein désordre émotionnel ; cousin et cousine livrés à une âpre concurrence affective...
Il s'agit de la même famille, à deux moments de son histoire que le roman retisse dans un constant mouvement de balancier ; chapitre après chapitre, il amène la lumière sur ce qui s'est réellement passé entre ces êtres déchirés, écorchés, par 30 années de tromperies, par une culture du mensonge érigé en clé de voûte des relations humaines. Apparaît alors un monde parallèle de non-dits, de silences et de dissimulations, négatif de l'harmonie polie qui semblait unir chacun, la réalité se révèle dans son absolue cruauté, le groupe est constitué de souffrances qui vivent côte à côte, de rancoeurs jamais avouées qui attendent leur heure.
Roman du refoulement plus que du désir, Patrick Gale mène cette introspection collective et individuelle de manière époustouflante, renouant entre eux, avec le talent d'un conteur de génie, les fils de toutes ces histoires en maintenant suspense et humanité à son récit. Très vite cette histoire fascinante ne laisse plus le moindre répit à son lecteur, les liens se font si forts avec les personnages, le besoin de savoir devient si pressent que ce livre ne comporte pas une seule longueur. S'ils s'en sortent, comment pourront-ils s'échapper de la prison qu'ils ont crée autour d'eux à force de se mentir et de se tromper ? Quel choc salvateur, à chacune de ces époques, pour créer chez ces personnages ce besoin de liberté qui leur rendra leur humanité ? D'une prison l'autre, la vérité est quelque part par là, les interventions d'un prisonnier devenu célèbre, montreront symboliquement le chemin à travers des cadeaux plein de sens...
Une très bonne traduction d'Isabelle Maillet, un seul regret ce titre qui n'a aucun sens... surtout au regard du rôle joué par la musique tout au long du roman, il fallait rester dans l'esprit de « Rough Music », le titre original.
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Amorcé sous forme de flash-backs ingénieux qui alternent entre l'enfance de Julian et la vie adulte de Will (qui sont liés), Chronique d'un été a été un vrai coup de coeur. le récit, plein de pudeur et véritablement absorbant, nous entraîne dans les relations familiales de Julian, avec l'arrivée de cette oncle d'Amérique et de sa cousine qui sèmeront bien des troubles dans leur vie. Julian vivra aussi ses premier émois sexuels, et l'auteur réussit à aborder l'homosexualité avec retenue et brio. L'Alzheimer de la mère de Will, qui n'est finalement qu'un prétexte pour
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J'ai beaucoup aimé ce livre. L'idée du va et vient entre les années 60 et 2000 est intéressante pour l'intrigue à laquelle on est accroché jusqu'au bout. Des réflexions (annexes à l'histoire) sur la vie qui me parlent (par exemple le père de Will qui trouve que son gendre et sa fille font de leurs enfants des ignares du fait de l'éducation qu'ils leur apportent). Une très bonne description des sentiments que peuvent avoir des enfants devenus adultes sur leurs parents vieillissants. Un très bon moment de lecture.
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Une écriture riche et belle. Un ma-gnifique roman-fleuve, haletant et très agréable.
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« J'envie les âmes heureuses qui vont lire Patrick Gale pour la première fois (…) Chronique d'un été est son oeuvre la plus prenante, la plus lumineuse : une histoire familiale à suspense, omnisexuelle » écrit Armistead Maupin au sujet de ce roman. Et comme c'est vrai !
Tout se passe ou presque, en Cornouailles, dans une petite maison de bord de mer « La maison bleue », un été, ou plutôt deux étés durant à trente deux ans d'intervalle… le roman est si habilement construit que l'on navigue de l'enfance de Will à l'adulte qu'il est devenu une trentaine d'années plus tard sans que le procédé paraisse le moins du monde superficiel ou agaçant. C'est bien même le contraire, le temps qui passe, les souvenirs, la mémoire sont au centre de cette histoire, de ces histoires qui se déroulent presque simultanément sous nos yeux, un chapitre sur l'enfance succédant à un autre sur l'époque « adulte » et ainsi de suite jusqu'à son aboutissement dans le présent…
Will a quarante tout juste, sa soeur lui offre pour son anniversaire un séjour en Cornouailles, dans une petite maison qu'elle a dégotée dans une agence, un peu au hasard. Elle espère à vrai dire que son frère va enfin trouver l'âme soeur bien que ce dernier ne fasse pas mystère de son homosexualité. le choix de Will sera tout différent, il y voit l'occasion rêvée de s'occuper mieux de ses parents, et surtout de sa mère dont on vient de découvrir les prémices de la maladie d'Alzheimer… Il les invite donc à passer l'été de ses quarante ans avec lui…. Ce qu'il n'avait pas prévu, ce que personne ne pouvait deviner ou même imaginer, c'est que la maison bleue serait la maison même dans laquelle ils avaient passé un été, trente deux ans auparavant, un été terrible, de déchirements et de désillusions. Au début personne n'est sûr de rien, est-ce vraiment la même maison ? Et puis peu à peu les souvenirs affleurent, Frances se souvient, émerge un temps de cette maladie qui la grignote inéluctablement et tout ressurgit.
C'est un livre merveilleux, sensible, d'une très belle écriture, et drôle parfois quand il n'est pas poignant. Patrick Gale manie avec brio le suspens de ces deux histoires « en une » qui finalement se rejoignent…
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J'ai adoré l'histoire et la façon dont elle est construite, un chapitre dans le passé, un chapitre dans le présent et le tout dans le même lieu. Je me suis très vite attachée aux personnages en particulier à Frances qui souffre d'Alzheimer, c'est dur de voir son état empirer tout au long du livre.
Il y a des rebondissements qui nous donnent envie de lire le chapitre suivant, on ne s'ennuie pas une seconde de suivre cette famille durant deux été, séparés dans le temps mais tout aussi mouvementés et dramatiques.
Un livre que je conseille à tous, il fait parti de mon top ten maintenant.
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Trahisons familiales
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Ça commençait très mal pour Chronique d'un été, et j'avais très envie de ranger le bouquin dans la bibliothèque sans même vous en parler, mais le fait que ce soit un cadeau d'un lecteur m'a poussé à l'achever. Certes, peu motivé, mais il fallait que je le finisse.

Et bien quelle surprise ! Si la première moitié du bouquin est effectivement assez morne et lente, voire terriblement chiante, d'accord, le rythme s'affole dés le milieu de l'histoire, et on a du mal à fermer le livre sans en lire "encore un chapitre, juste un". La faute de ce rythme un peu mou au départ est sans doute du au fait que le roman est découpé en une perpétuelle alternance du passé et du présent, renvoyant les deux situations l'une en face de l'autre. Un chapitre "passé", suivi d'un chapitre "présent", jusqu'à la fin du bouquin. Au début, on est perdu. Et puis dans le passé, les personnages n'avaient pas les mêmes noms que dans le présent, alors c'est dur.

Et puis plus la fin approche, plus les éléments prennent du sens, plus l'histoire devient belle et touchante, plus on tourne les pages frénétiquement. Un bon roman, finalement, contre toute attente.
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