Adam, au chômage et divorcé, s'isole dans un coin perdu du bush pour écrire des poèmes. Surgit un homme qui affirme être un ami d'enfance, des trémolos dans la voix. Par ennui et désoeuvrement, Adam le laisse entrer dans sa vie. Il n'a pourtant guère de sympathie pour ce parvenu vaniteux et pleurnichard. Pire : il ne s'en souvient
pas du tout. Mais sa femme est si belle… Dans ce roman superbe et implacable, le mensonge est la règle, la trahison la loi des rapports humains. A
l'image d'une Histoire aux parfums délétères. « Je voulais qu'on se demande si
l'imposteur, ce n'était
pas finalement la nouvelle Afrique du Sud, bâtie sur de grands principes mais sous la surface, encore terriblement proche de ce qu'elle a été par le
passé ». Corruption, racisme, société à deux vitesses, son bilan n'annonce guère des lendemains qui chantent. « Nous courons à la catastrophe, et je ne suis
pas sûr que nous ayons encore le temps de réagir avant que les choses ne dérapent » explique
Galgut de la voix douce et mesurée de celui qui voudrait bien avoir tort. Mais le romancier est bien autre chose que le simple chroniqueur d'une nation au bord du gouffre. Comme
Un Docteur irréprochable, son roman précédent,
L'Imposteur est une fable subtile et désenchantée sur la perte de l'innocence. Cet admirateur de
Beckett (il vient de monter
En attendant Godot à Cape Town) est un spécialiste des atmosphères troubles, lourdes d'une paresse vénéneuse.
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