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Critique de JeanPierreV


Émotion, détresse, d'une femme amoureuse d'un homme, et quel homme ! : Max Gallo, écrivain, historien et académicien, un homme touché par une maladie "incurable mais pas mortelle" : la maladie de Parkinson. Marielle Gallet son épouse est quant à elle avocate et a été député européen
Elle l'a connu fort, entreprenant, dorénavant la maladie l'a rendu faible et dépendant, il s'emmêle les pieds dans les tapis et chute, le jour, la nuit, et reste incapable de se relever seul. Physiquement présent, mais souvent absent, perdant le sens des réalités, s'habillant à 3 heures du matin pour se rendre dans un congrès à l'autre bout de la France...un congrès imaginaire pour lequel il téléphone et réveille Marielle son épouse afin qu'elle l'accompagne à la gare.... Alors elle entreprend "d'écrire sur moi, sur Max, enfin sur nous, sur notre désarroi" , d'écrire pour résister à la maladie d'un homme qui n'est plus celui qui l'a séduite.
Tout lecteur connaît le journaliste, l'écrivain bourreau de travail Max Gallo, l'historien, l'académicien, le biographe des plus grands, De Gaulle, Jaurès, Jules Vallès, Hugo... Marielle Gallet nous permet de découvrir un peu plus l'homme, le fils d'immigré italien, le père de famille qui connut le drame du suicide de sa fille Mathilde, le mari indépendant même après son mariage avec Mathilde Gallet...chacun vivant dans son propre appartement. Elle nous présente également l'homme politique, ses engagements successifs auprès de Mitterrand, Chevènement, Sarkozy...et justifie ces évolutions : il est passionné par la France, un homme qu'elle admire.
Cette femme, cette épouse a été séduite par l'homme un peu macho, lorsqu'il chanta pour elle Bella Ciao, d'où le titre du livre. Elle est en plein désarroi face aux atteintes physiques, et aux atteintes du cerveau de cet érudit "J'en ai conclu que la destruction des neurones dopaminergiques n'altérait pas l'intelligence, mais peut-être l'organisation des informations et surement la mémoire immédiate et à court terme, alors que sa mémoire sémantique me paraissait intacte." Des atteintes qui entravent son potentiel, freinent son "énergie d'acier" et lui donnent parfois des envies de suicide, des envies de quitter cette vie qu'il "traîne comme le fardeau de ses jambes".
Il faut être forte pour vivre à la fois la présence physique de l'homme et une forme d'absence, surtout quand demain sera pire qu'aujourd'hui. Quand on apprend le diagnostic on sait que l'évolution est inéluctable, et que la maladie peut durer des années, et enlever irrémédiablement chaque jour une part d'autonomie. Elle évite toutefois de nous parler des atteintes au moral des malades, atteintes touchant à leur pudeur.
Un livre d'amour et de pudeur, pas du tout larmoyant, et qui m'a ému. J'ai passé de nombreuses heures avec Max Gallo, avec ses ouvrages, des heures de dépaysement avec ses romans et des heures de découvertes grâce à ses biographies ou à la série sur la deuxième Guerre Mondiale..J'ai connu pour ma part des amis atteints par cette maladie...ils sont partis, "le moral essentiel dans ce genre d'affection" leur a peut-être manqué.
Souhaitons que Max Gallo et les siens gardent le moral le plus longtemps possible

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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