AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,29

sur 69 notes
5
18 avis
4
10 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'avoue être partagé après la lecture de ce livre.
Partagé entre le vouloir bien faire de l'auteure, et c'est plutôt réussi en ce qui concerne la partie "autobiographique" de ses trois personnages principaux, et sa vision "acquarosiste", voire angélique de l'univers carcéral, de la révélation et de la rédemption

Trois femmes sont en prison, deux quinquagénaires et une jeune femme de dix-neuf ans.
L'une des deux quinquagénaires, Leïla, est aide-bibliothécaire. Sage, lettrée, elle est le symbole de la réhabilitation dans un univers censé généré l'inverse, pire... la récidive.
Fille d'immigrés venus d'Afrique du Nord, son père homme foncièrement honnête et travailleur s'est pris de passion pour la langue française, lit énormément. La soeur et le frère de Leïla ont emboité le pas de leur père et sont devenus profs de lettres. Leïla, elle, a dérivé légèrement préférant être bibliothécaire.
Elle a épousé son patron, un Français de "souche" comme le rengainent "certains." Un mariage mixte qui a mis mal à l'aise ses parents, traînant péniblement le boulet de l'infériorité migratoire... sa soeur et son frère, lesquels ont décelé chez cet homme très beau, très enjôleur, un mâle alpha, un dominateur manipulateur, un pervers narcissique. Ils ont prédit à leur soeur un enfer matrimonial auquel leur benjamine n'a pas accordé foi. Vingt-quatre ans de vie commune plus tard la prophétie s'est hélas réalisée. Nul besoin d'être devin pour comprendre la raison de la présence de Leïla dans une cellule d'un quartier pénitentiaire.
Pascale est le copier-coller de Dominique Cottrez. Pour qui n'a pas entendu parler de l'affaire, Dominique Cottrez est une femme mariée, bonne mère bonne épouse, bonne aide-soignante, bonne voisine, bien intégrée, comme on dit, qui a commis huit néonaticides. Une mère infanticide donc, victime d'obésité et porteuse d'un passé pas facile à porter. Benjamine elle aussi, elle a été une petite fille que ses parents ont gavée... un biberon plein prenant immédiatement le relais de celui terminé. Biberons de lait mélangé à du beurre... puis bouillies saturées de saindoux. Sa personnalité s'est construite dans la satiété qui ne laissait pas le temps et la place pour l'échange. Très vite, elle est devenue à l'école le bouc émissaire. Elle a ou pas été victime d'inceste ( je vous renvoie à Wikipédia qui explicite en détail tout ce qu'il y a à savoir sur son parcours et ses différents procès... ce tout dont s'est inspirée Cathy Galliègue ).
Surnommée par ses codétenues "le monstre ", pas seulement à cause de sa difformité 1,55m pour 165 kg... mais surtout parce que même pour des hors-la-loi il existe des lois sacrées...
Elle est immédiatement en butte aux brimades, aux railleries et aux agressions des autres filles emmenées par "Paradis". Seule Leïla qui est intriguée par la personnalité de Pascale va approcher "le monstre"...
Vanessa, dite "Paradis" ... pour sa ressemblance avec... Joe le taxi...est la meneuse, la rebelle, celle qui ose défier les matonnes et contester l'autorité.
Cette jeune et très belle femme, âgée de seulement dix-neuf ans a un lourd background.
Fille de ces cités devenues dans notre roman national un "cliché", vivant coincée entre les barres d'immeubles désertées par l'ordre et le social et le périph, les bandes se les sont appropriées pour en faire ce que le jargon sociologisant a qualifié de "territoires perdus de la République..."
Le père de Pascal est au chômage depuis deux ans, après vingt années de bons et loyaux services comme ouvrier dans une usine qui a fini par délocaliser.
Il vit aujourd'hui reclus, tentant d'oublier sa honte grâce aux cubes de mauvais pinard et à la télé.
Sa mère est, elle, restée coincée à l'âge de l'adolescence heureuse. Elle vit dans un autre monde, et pour ce faire passe son temps à frotter, astiquer, tentant de faire briller, de faire luire la grisaille de leur quotidien.
Jusqu'à l'âge de seize ans, Vanessa, la plus jolie fille du lycée, était aussi une élève modèle, l'unique fierté de ses parents. Elle s'est promis, n'ayant pas choisi de naître ici entre l'ignorance et la violence et l'ennui, à coup de livres, elle franchirait tous les murs de la cité et qu'ainsi elle pourrait prendre son envol ( merci Jean-Jacques !).
Passionnée de dessin, elle rêve de beaux-arts, de beauté... jusqu'à ce jour où sa vie bascule dans un sous-sol sordide.
Pendant un an, trois fois par semaine, Vanessa va subir l'horreur des tournantes organisées par ceux qu'elle appelle "les loups"...
Il lui faudra la douloureuse expérience d'un avortement, dont ses parents ignoreront tout, pour se révolter et refuser d'être à nouveau la proie soumise.
En échange, le caïd de la bande en fait sa rabatteuse.
Durant une année, Vanessa devenue à son tour une "louve" recrute des jeunes filles sur le Net.
C'est après la plainte d'une mineure de quinze ans en fugue, que "Paradis" tombe et écope de cinq ans de prison pour proxénétisme.
Apparemment ces trois profils n'avaient pas grand-chose de commun, si ce n'est l'amour des livres et le besoin d'écrire...
Leïla et un concours d'écriture national vont les réunir pour poser de manière chorale des mots sur ce qu'elles ont vécu et toujours tu...

Un roman social, du déjà lu cent fois, vu et entendu cent fois plus, revu et visité avec la perception que s'en fait Cathy Galliègue.
Une perception qu'il est difficile "sociologiquement" de ne pas partager tant elle nous saute tous les jours aux yeux et aux oreilles à l'heure des infos. Pour certains, il ne s'agit même plus de perception mais de vécu.
Pas vraiment de critiques pour cette partie du roman.
Le trait n'est pas forcé, il n'y a pas de pathos racoleur... juste la gêne de l'emprunt copié-collé à l'affaire Dominique Cottrez...
La partie liée au milieu carcéral, que je connais un peu pour y être intervenu comme soignant et pour avoir pas mal lu sur le sujet, n'est pas idéalisé mais projette une interprétation positive un peu "maman Noël".
Ces détenues privées de ce qui est essentiel pour vivre... la liberté, ensauvagées par l'enfermement où règne la loi du plus fort ou de la plus forte... vont, grâce aux livres et à l'écriture être soudain les heureuses et inattendues récipiendaires des mots et de la lumière bienfaitrice qu'ils portent en eux.
Pourquoi pas ? Enfin, il m'a été difficile de suivre l'auteur sur ce chemin de la grâce retrouvée et de la salvation rédemptrice.
Troisième point de détail troublant, les trois protagonistes, lors de leur(s) procès, ont pris l'entière responsabilité de leur(s) faute(s) sur leurs épaules, refusant de révéler toutes les circonstances atténuant ou explicitant les fautes en question...
Hasard ?
Non, si l'on sait que cela va être utilisé pour servir de thème au concours d'écriture auquel elles vont prendre part une fois emprisonnées.
Ficelle narrative ?
Pour moi, c'est évident.
L'écriture, dont j'ai lu des appréciations très laudatives, ne m'a pas séduit.
J'ai eu tendance à la trouver heurtée, manquant de cet écoulement harmonieux qui fait qu'une plume a des sonorités de rivière, exceptionnellement de poésie.
J'ai lu un français correct, une langue maîtrisée mais peu habitée.
Un roman social sans grande envergure.
Cela étant, ce livre m'a donné envie de lire celui de Ondine Millot ( sur l'affaire Dominique Cottrez ) - Les monstres n'existent pas -.
Au plaisir de vous en parler...


Commenter  J’apprécie          333
Trois femmes vivant dans la même prison racontent leur parcours au cours d'un atelier d'écriture. Des destins, des origines et des crimes différents. Elles parviennent à nous toucher.
Un récit dur et touchant mais il manque quelque chose pour qu'on apprécie pleinement le roman.
Commenter  J’apprécie          160


Lecteurs (189) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1721 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}