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3.95/5 (sur 56 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Ondine Millot est journaliste indépendante, spécialisée dans les faits de société et la chronique judiciaire.

Elle a été pendant seize ans journaliste à "Libération". Entrée au quotidien en 2000, elle a été chargée des procès et des faits-divers.

"L'Amour à mort" (2013) est son deuxième ouvrage, après "Esclavage domestique", avec le photographe Raphaël Dallaporta (Filigranes Éditions, 2006).

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L'interview de Ondine Millot, les monstres n'existent pas


Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
J'espère apprendre à connaître Joseph Scipilliti à travers les souvenirs des autres, sa famille, ses amis. Bien sûr, j'ai son journal. Mais sa lecture m'apporte autant de questions que de réponses. J'en ai déjà cité des passages, ils se ressemblent par leurs procédés. Un sujet–événement de sa vie privée, professionnel ou article de presse– sert de point de départ à la démonstration de sa persécution.
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L'avocat est un technicien du droit qui résout des problèmes juridiques comme le médecin traite des maladies.
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Une année s'écoule, durant laquelle je l'appelle régulièrement. Il me raconte que son père a fait en son nom une demande de remise de décoration. (…)
Le 16 novembre 2017, je suis invitée à la cérémonie de remise des insignes de l'Ordre national du Mérite à Henrique Vannier. (…)
Il parle d'Anne, de son père, de ses frères, de ses fils : " Les enfants, ça fait longtemps que je vous demande de ne plus m'appeler papa à la maison. Vous êtes passés par Maître - oui, c'est comme ça chez moi -, par Monsieur le Bâtonnier, et à partir de ce soir ce sera Ô Grand Chevalier ! " La salle rit.
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La violence exposée dans les livres ou les journaux, jugée par la justice, m'a toujours rassurée. C'est une violence découverte.[...] La violence qui m'effraie, m'empêche de dormir, ne prend pas ce chemin. Elle revêt les apparences de la vie ordinaire, simple ou bourgeoise, s'acclimate à merveille des usages de la société, quand elle ne s'en trouve pas favorisée. Si bien cachée sous des strates entrelacées d'oppression, de terreur, de culpabilité, d'indifférence et de résignation qu'aucun journaliste, aucun tribunal ne le verra jamais. Celle-là, oui, me tétanise.
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On ne peut pas comprendre la violence si l'on ne veut pas en regarder les auteurs.
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Comprendre et excuser n'ont pour moi rien à voir. D'ailleurs ceux qui pardonnent n'ont parfois rien compris. page 296.
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Je voulais faire connaître la réalité des enfants sacrifiés. Plus complexe, moins inéluctable que ne le prétendent les titres des journaux. Je voulais cesser de zapper d’article en article. M’arrêter, chercher à comprendre une de ces histoires d’enfants objets, après en avoir entendu trop. Les procès retraçant les courtes vies des petits Marc, Marina, Tiphaine avaient changé quelque chose en moi.

Avant eux, je savais séparer les choses, mettre de côté les horreurs de la journée. Avec eux, impossible. Je ramenais à la maison leurs visages tuméfiés par les coups, leurs yeux gonflés restaient là, derrière mes yeux. « Parce que ce sont des enfants, me disait parfois une bonne âme, c’est insupportable, la souffrance d’un enfant sans défense. » J’avais alors envie de hurler. Ce qui m’était insupportable, à moi, c’était justement ce discours. Le fatalisme avec lequel on évoquait leurs calvaires. D’où un enfant serait-il « sans défense » ? Au contraire, sa famille, ses enseignants, ses médecins, les services sociaux, la justice, la société tout entière ont la responsabilité de le défendre. Son statut en fait l’être social censé être le plus défendu. Pour Marc, Marina, Tiphaine, des institutions, des individus ont failli. Ils ont été alertés, ils ont vu les bleus sur leurs corps, ils ne les ont pas protégés. On ne leur en voulait pas : ils n’étaient pas poursuivis. Seuls dans le box : les parents criminels, comme si le mal était un mystère indétectable, surgi de diables isolés.
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Ondine Millot, journaliste, nous fait vivre un fait divers hors du commun.

Huit néonaticides (homicide commis sur un enfant né depuis moins de 24 heures), commis par une femme, Dominique Cottrez.

Ondine Millot, nous fait par des entretiens qu’elle a eu avec Dominique et ses proches. Elle nous raconte la vie de Dominique avant le procès, pendant et également ses échanges épistolaires durant sa détention.

Dominique est une femme qui subit depuis sa naissance. Elle est aide-soignante auprès de personnes âgées, un métier qui lui apporte une grande satisfaction. A la maison, elle est dévouée à son mari et à ses parents. C’est une femme qui s’oublie au fil du temps, si tenté qu’elle n’ait déjà pensé un jour à elle.

Avis :

La force de ce livre s’est de ne pas prendre parti. Ondine Millot ne fait que relater les faits même si on sent une amitié naissante entre les deux femmes.

Même si les faits sont graves, on prend pitié pour cette femme qui semble attachante.

Mais n’attendez pas une réponse dans le livre sur son geste, je pense qu’elle-même ne saurait l’expliquer…
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La veille, un ami m’avait posé une question qui m’avait choquée : « Tu vas lui demander comment elle a tué ses bébés ? » Surprise, je l’avais fait répéter. Lui demander de me raconter les meurtres de ses nouveau-nés ? Ça ne me serait pas venu à l’esprit. Comment cette femme pourrait-elle exposer à une inconnue la violence insoutenable de ses gestes ? À supposer qu’elle s’en souvienne, beaucoup de criminels ont un blanc sur les instants de leur passage à l’acte, quel voyeurisme sordide de réclamer un tel récit ! L’ami n’était pas d’accord. Pour lui, être journaliste, c’était raconter ce qui s’est passé. Je m’enflammais : pour moi, c’était tenter d’expliquer pourquoi. J’essayais de le convaincre qu’apprendre le parcours, la vie de Dominique Cottrez, était plus intéressant que de disséquer les minutes de ses homicides. Au bout de mon raisonnement, j’assenais : « Et puis, ce sera beaucoup moins difficile pour elle de parler de sa vie que de ses crimes. » J’étais certaine, au moins, de ce dernier argument. Je n’imaginais pas à quel point j’avais tort.
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il reprend là ou nous en étions, comme s’il n’y avait pas eu digression. « De toute façon, même si je n’avais pas accepté le rendez-vous avec Joseph Scipilliti, il avait déjà envoyé son journal à des dizaines de personnes à 6 heures du matin, posté des courriers d’adieu à sa famille, il m’aurait tiré dessus un peu plus tard, dans le couloir de l’Ordre, ou le parking du Palais. C’était le jour qu’il avait choisi pour mourir avec moi. »

« Avec moi », je ne peux m’empêcher de saisir les mots. Je l’interroge sur ce lien. Avant les lettres, la première datant de 2014, connaissait-il Joseph Scipilliti ? Pas vraiment. Ils avaient vingt ans d’écart, se côtoyaient peu. Mais ils ont eu de bons échanges. Il se rappelle cette fois ou, debout à côté de lui, Joseph regardait passer une avocate. « Qu’est-ce qu’elle est belle, a-t-il chuchoté, on dirait Françoise Hardy jeune, avec ses cheveux longs ! » Le contenu de la conversation n’était pas marquant ; sa mémoire l’avait conservée car il en émanait quelque chose de sympathique, de fraternel dans le ton. Il était ensuite allé regarder sur Internet des photos de la chanteuse, lui ne la connaissait qu’avec les cheveux courts.

Plus sérieusement, il m’explique qu’il a plusieurs fois aidé ou essayé d’aider l’avocat, en s’opposant à des poursuites disciplinaires contre lui en 2008, en lui proposant un échelonnement de ses dettes et un soutien dans sa comptabilité six ans plus tard, en 2014. Joseph l’avait alors remercié « chaleureusement », puis lui avait expédié sa première lettre « furieuse » trois jours après. « Pourtant, se souvient Henrique Vannier, en 2013 il m’avait annoncé qu’il voterait pour moi comme bâtonnier. Finalement, il ne pouvait pas venir à l’AG ; il m’a donné son pouvoir en disant : « Tu voteras pour toi de ma part. »
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