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Citations sur Les Chaotides (6)

Samantha, trente ans, vivait encore chez ses parents jusqu’à ce soir où elle rentra d’une soirée plutôt arrosée et qu’elle vit son père en sang allongé dans l’entrée, sa mère éplorée penchée au-dessus de lui. Il y eut comme une détonation dans sa tête et elle s’enfuit. Elle ne versa pas la moindre larme. De toute façon elle n’avait jamais pleuré de sa vie.
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Monsieur Sha n’avait jamais connu l’angoisse de la page blanche. Pour la simple et bonne raison qu’il écrivait toujours sur du papier vert .
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Ma mère me disait que j’avais les yeux de mon père.
Aujourd’hui elle dirait que j’ai l’œil de mon père.
Je ne me rappelle pas si j’ai eu mal lorsque cet employé sinistre m’a lancé son pot à stylos dans la figure et qu’un crayon pointu est entré dans mon œil droit. Il m’a pénétré comme un pudding. Je me suis évanoui c’est pour ça que je ne me souviens plus.
À l’hôpital, tout le monde a été très gentil. On m’a assuré qu’on pouvait vivre tout à fait normalement en étant borgne. Ça ne me pose aucun problème de ne voir que la moitié du monde qui m’entoure. On m’a proposé un œil de verre. J’ai refusé. Ça ne me pose aucun problème que les gens voient mon œil crevé. Il est synonyme de joie pour moi. Le jour où j’ai perdu en une seconde cinquante pourcents de ma vision est également le jour où j’ai appris le nom de mon père.
Lorsque je suis rentré chez moi j’ai posé sur la table les antalgiques prescrits par le médecin. « Il est fort probable que vous souffriez de terribles migraines dans les heures à venir. » Je me suis assis sur mon canapé bordeaux. C’est celui sur lequel je me suis fait dépuceler. Il a une valeur sentimentale pour moi. Il est associé aux moments heureux. J’y ai ouvert le dossier que le supérieur de l’employé sinistre a eu la gentillesse de me remettre. Ma main a tremblé en caressant le carton marron qui dissimulait son secret.
Le blabla administratif ne m’intéresse pas. Je veux savoir à quoi il ressemble et surtout connaître son adresse. La photo est en noir et blanc si bien que je ne peux pas voir s’il a la même couleur d’yeux que moi. Il est un peu dégarni bien qu’il ait l’air jeune. Je ne saurais dire si je lui ressemble. Il a peut-être trente ans sur cette photo. Il doit en avoir cinquante-cinq désormais. Mon œil gauche pleure. Chaque larme t’est dédiée. Papa.
(Les yeux de mon père)
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Lorsqu’elle tourna la tête, Marta vit de hautes flammes orange dévorer les tuiles de sa maison d’enfance. C’était elle qui avait mis le feu. La mort subite de ses deux parents à quelques semaines d’intervalle l’avait changée. Elle le sentait. Elle ne savait pas pourquoi mais elle avait l’intuition que sa sœur Daisy n’était pas étrangère à cette pluie de malheur qui s’était abattue sur son foyer. Depuis que cette pensée l’avait envahie, tout l’amour sororal qu’elle lui vouait s’était métamorphosé en un bloc de haine la plus pure. Marta ne saurait pas davantage expliquer pourquoi, mais elle ne parvenait à se remémorer aucun souvenir d’enfance où sa sœur aurait été présente. Cette prise de conscience ne la troubla guère. Daisy était un être néfaste qui, un jour, avait surgi de nulle part et s’était imposé comme une évidence. S’en débarrasser n’était pas vraiment un acte atroce. Après tout, elle ne faisait pas partie de sa famille.
(Marta)
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Je ne sais pas si j’aime mon rêve ou si je le hais. Je crois que j’ai été content de l’avoir au début. Mon avenir me paraissait plus grand. Plus brillant. Puis les premiers échecs sont apparus. Et mon rêve a eu le goût amer de la bile. Une amertume verdâtre qui m’a recouvert comme une seconde peau. Je crois que je me suis attaché à mon rêve malgré tout. J’ai voulu qu’il s’en aille tellement de fois. Mais il est toujours de bon conseil. C’est grâce à lui si je suis ce soir devant vous. Sans lui, je ne serai plus rien. Ou je serai comme les autres. Ordinaire. Transparent. Je crois que j’aime mon rêve car il m’a donné des aspirations. C’est lui qui m’a donné la force de faire ce que je vais faire là, ce soir devant vous… Je vais me taire… Et vous allez voir…
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Samantha, trente ans, vivait encore chez ses parents jusqu’à ce soir où elle rentra d’une soirée plutôt arrosée et qu’elle vit son père en sang allongé dans l’entrée, sa mère éplorée penchée au-dessus de lui. Il y eut comme une détonation dans sa tête et elle s’enfuit. Elle ne versa pas la moindre larme. De toute façon elle n’avait jamais pleuré de sa vie. Elle ressentait bien comme une sorte de malaise au fond de son ventre, mais c’était tout. Ce n’était pas de la tristesse mais plutôt du désemparement. Le déconcertement de se retrouver seule lui donnait des maux d’estomac.
(Steak de désespoir)
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