AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Cent ans de solitude (443)

A la tombée de la nuit, elle vit, à travers ses larmes, s'entrecroiser dans le ciel, rapides et étincelants, ces disques lumineux semblables à des étoiles filantes , et pensa que c'était un signe de mort.
Commenter  J’apprécie          120
- Comme les hommes sont bizarres, fit-elle, ne trouvant rien d'autre à dire . Ils passent leur vie à lutter contre les curés et ils vous font cadeau de livres de prières.
Commenter  J’apprécie          160
- Dites-lui, fit le colonel en souriant, qu'on ne meurt pas quand on veut, mais seulement quand on peut.
Commenter  J’apprécie          10
Il portait un grand chapeau noir pareil aux ailes déployées d'un corbeau, et un gilet de velours tout patiné par le vert-de gris des siècles.
Commenter  J’apprécie          110
On n'est de nulle part tant qu'on n'a pas un mort dessous la terre
Commenter  J’apprécie          20
Elle glissait des poignées de terre dans ses poches et les mangeait par petits grains sans se faire remarquer, remplie de bonheur et de rage à la fois, tandis qu'elle enseignait à ses amies les points de broderie les plus difficiles et parlait des autres hommes qui ne méritaient pas qu'on poussât le sacrifice jusqu'à avaler pour eux la chaux des murs.
Commenter  J’apprécie          110
Malgré sa voix également brisée par l'incertitude et ses mains qui paraissaient douter de l'existence des choses, il était clair qu'il venait du monde où les hommes pouvaient encore dormir et se souvenir.
Commenter  J’apprécie          30
Un jour que le père Nicanor s'en vint le voir sous son châtaigner avec un damier et une boîte de jetons pour le convier à jouer aux dames avec lui, José Arcadio Buendia ne voulut point accepter car, lui dit-il, jamais il n'avait pu comprendre quel sens pouvait revêtir un combat entre deux adversaires d'accord sur les mêmes principes.
Commenter  J’apprécie          00
Un après-midi, alors que tout le monde faisait la sieste, [Rebecca] n’y tint plus et alla jusqu’à la chambre [de son frère, doté d’une troisième jambe, pour la précision des familles]. Elle le trouva en caleçon, éveillé, étendu dans hamac […]. Son extraordinaire nudité, toute tarabiscoté, l’impressionna si fort qu’elle se sentit envie de rebrousser chemin. « Pardon, dit-elle pour s’excuser : je ne savais pas que vous étiez là. » Mais elle parla à voix basse afin de ne réveiller personne. « Viens ici », lui répondit-il. Rebecca obéit. Elle s’arrêta tout près du hamac, suant de la glace, sentant ses boyaux se nouer, tandis que José Arcadio, du bout des doigts, lui caressait les chevilles, puis les mollets, et bientôt les cuisses, en murmurant : « Ah petite sœur, ah petite sœur ! » Elle dut faire un effort surhumain pour ne pas rendre l’âme quand une force cyclonale la souleva par la taille d’une manière étonnamment régulière, la dépouilla de ses effets intimes en deux temps trois mouvements et l’écartela comme un oisillon. Elle eut le temps de remercier Dieu, de l’avoir fait naître avant de s’abandonner, inconsciente, au plaisir inouï de cette douleur insupportable, dans le marécage fumant du hamac qui absorbait comme papier buvard l’explosion de son sang.
Commenter  J’apprécie          20
A une certaine époque, le colonel Gerineldo Marquez aurait été le seul en vérité, même depuis son fauteuil de paralytique, à pouvoir tirer les fils rouillés de la rébellion. Après l’armistice de Neerlandia, tandis que le colonel Aureliano Buendia se réfugiait dans l’exil de ses petits poissons en or, il resta en contact avec les officiers rebelles qui lui étaient demeurés fidèles jusqu’à la débâcle. Il connut avec eux la guerre morose de l’humiliation quotidienne, des suppliques et mémorandiums, du repassez-demain, du presque-tout-de-suite, du nous-sommes-en-train-d’étudier-votre-cas-avec-toute-l’attention-voulue ; cette guerre irrémédialement perdue contre ces gens très aimables qui assuraient leur profond dévouement et qui devaient accorder mais n’accordèrent jamais les pensions à vie. L’autre guerre, celle qui fit couler le sang pendant vingt ans, leur avait causé moins de tracas que cette guerre corrosive des éternels atermoiements. Le colonel Gerineldo Marquez, qui avait échappé à trois attentats, survécu à cinq blessures et qui était finalement sorti indemnes d’innombrables batailles, succomba lui-même à cet atroce blocus de l’attente et sombra dans la misérable débâcle de la vieillesse, songeant à Amaranta entre les losanges de lumière d’une maison prêtée. Quant aux derniers vétérans dont on eût des nouvelles, on découvrit leur photographie dans un journal, redressant indignement la tête, à côté d’un anonyme président de la République qui leur fit cadeau de quelques boutons à son effigie pour qu’ils les missent à leur revers, et leur restitua un drapeau souillé de poudre et de sang pour qu’ils en recouvrissent leur cercueil. Les autres, les plus fiers, attendaient encore une lettre dans la pénombre de la charité publique, crevant de faim, survivant par la colère, moisissant de vieillesse dans l’exquis merdier de la gloire. Aussi bien, quand le colonel Aureliano Buendia l’invita à déclencher une explosion mortelle qui raserait tout vestige d’un régime de corruption et de scandales soutenu par l’envahisseur étranger, le colonel Gerineldo Marquez ne put réprimer un tremblotement de pitié :
- Eh bien, Aureliano, fit-il en soupirant. Je savais que tu étais vieux, mais je me rends compte à présent que tu es beaucoup plus vieux que tu n’en as l’air.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (19896) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quiz sur Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez

    Comment s´appelle la famille dont l´histoire est contée dans le roman

    Buenos Dias
    Buendia
    Bomdia
    Banania

    8 questions
    680 lecteurs ont répondu
    Thème : Cent ans de Solitude de Gabriel Garcia MarquezCréer un quiz sur ce livre

    {* *}