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Critique de Thrinecis


Au début, on se croirait dans un conte de fées : Ruth, jeune orpheline d'une grande beauté, exerce son apprentissage de cousette en s'attirant de temps à autre les foudres de sa sévère patronne à la moindre bévue. Un bal est donné dans leur ville et Ruth s'y rend pour recoudre sur place les petits accrocs aux robes des danseuses.

Mais nous ne sommes pas tout à fait dans un conte de Perrault et Ruth ne sera pas sauvée par un prince charmant. Non, dépourvue de toute expérience et toute connaissance de la vie, sans aucun parent ou ami pour la protéger, la jeune fille de 16 ans tombe, sans même s'en rendre compte, sous l'emprise d'un homme qui en fait sa maîtresse pour quelques semaines, le temps d'apprécier son caprice puis de s'en lasser aussi vite. La chute est brutale pour Ruth : la honte, le déshonneur s'abattent sans pitié sur elle. Mais, et c'est là que le conte de fées revient, un homme au corps « contrefait » la prend en pitié et entreprend de l'aider à retrouver sa respectabilité. Ruth entame alors un long chemin de croix vers la rédemption.

Je n'aurais sans doute pas dû lire Ruth juste après le moulin de la Floss de George Eliot que j'ai trouvé sublime, car tout au long de ma lecture, je n'ai pu m'empêcher de comparer les deux oeuvres et ce fût toujours au détriment du roman d'Elizabeth Gaskell.

Sur le thème éternel de la belle, pure, pauvre jeune fille séduite, enceinte et abandonnée par un homme riche, plus âgé et sans scrupules, l'auteur a brodé une intrigue sans trop de surprises, guidée à la fois par la morale et les conventions mais aussi par l'envie de dénoncer l'absolu manque de charité dont faisait preuve la société victorienne envers les femmes perdues.
Mais j'ai regretté son traitement assez manichéen et fortement contrasté où la religion tient une très – trop – grande part à mon goût. Les analyses psychologiques des personnages m'ont aussi semblé beaucoup moins riches et nuancées que celles de George Eliot.

Bref, un grand mélodrame qui m'a un petit peu déçue pour cette première découverte de l'oeuvre d'Elizabeth Gaskell, ce qui ne m'empêchera pas d'en lire d'autres plus tard, à distance de celles de George Eliot afin qu'elles n'en ternissent pas l'éclat.

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