AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,64

sur 93 notes
5
6 avis
4
12 avis
3
9 avis
2
1 avis
1
0 avis
Retour vers l'Angleterre du 19e siècle. Je sais qu'en plus du voyage dans le temps, je ferai un voyage dans le style "classique" de cette époque, de jolies phrases, de belles tournures. A cela s'ajoute une peinture de la société de l'époque. Ici le cas des "filles-mères" comme on disait, ces filles séduites, abandonnées, humiliées leur vie entière.
.
Ruth est une jeune fille d'une grande beauté. 16 ans, l'innocence. Après avoir perdu très tôt sa mère, elle se retrouve orpheline à 12 ans et travaille dans un atelier de couture. Pas de mère pour lui expliquer la réalité de la vie, surtout concernant l'autre sexe. Et ce qui devait arriver, arriva : un bel aristocrate, la séduction, une grossesse, une fuite.... et le déshonneur, l'abomination pour la jeune fille....
Quel sort difficile avaient ces pauvres filles !
.
Ce récit est celui du déshonneur définitif, même pas compensé par une vie de bonté et d'empathie.
La religion prend ici une grande place. On sent qu'Elizabeth Gaskell est fille et femme de pasteur. le personnage du pasteur est magnifique par sa réflexion, son féminisme avant l'heure qui passe en fait par le pardon et l'humanité.
.
Une étoile en moins je l'avoue car j'ai trouvé la rédemption de Ruth trop chère payée....
Commenter  J’apprécie          460
"Ruth" se situe exactement entre le roman social et le roman de moeurs. le récit se consacre en effet au parcours particulier de Ruth, jeune orpheline dont les charmes attireront un temps l'intérêt et le goût d'un gentleman qui l'abandonnera ensuite, enceinte.

Etre mère célibataire - ou plutôt "fille-mère" pour reprendre les termes de l'époque - constituait, en ces années 1850, la pire honte et le plus lourd péché qu'une femme puisse porter. Ainsi en est-il pour Ruth à qui son destin, déjà guère prometteur, échappera complètement et l'obligera à vivre sous la dépendance des autres toute sa vie.

Elizabeth Gaskell exploite le cas de Ruth pour traiter plus largement de la place de la femme dans la société puritaine qui était la sienne. Comme toujours dans ses grands romans, l'auteure s'attache aux personnalités féminines et si elle expose à la face de tous le péché de Ruth, c'est pour mieux valoriser la charité, l'attachement sincère, et dénoncer la faute tout en indiquant le chemin du repentir et de la rédemption.

Fille d'un ancien pasteur, Elizabeth Gaskell connaît à fond la morale et sait l'illustrer par ses fictions. "Ruth" est un roman fort et âpre mais non dépourvu de sensibilité. de mon point de vue, le bât blesse uniquement au niveau du rythme, trop poussif à mon goût. Pour ce qui est de la plume, elle est conforme au style classique et pour qui aime le beau langage, source inépuisable de plaisir.


Challenge XIXème siècle 2019
Commenter  J’apprécie          373
Ah Ruth, la belle ! Toute jeune, naïve, impuissante face aux circonstances, ignorante quant à comprendre et contrôler les premiers émois amoureux et la rigueur des règles qui régissent sa société, a l'époque. Oh Ruth ma belle...son premier crime c'est d'être belle et de ne pas avoir de soutien, ni d'éducation pour soutenir et préserver cette frappante beauté contre toute tentation... hélas... elle foule ses pas dans un jeu dangereux, celui d'accepter de rencontrer chaque dimanche le jeune noble Belligham qui , frappé par la beauté de Ruth,, met en oeuvre toutes les astuces pour assouvir les ardeurs de son âme troublée....
Commenter  J’apprécie          202
Avec Ruth ou l'innocence bafouée, je poursuis l'exploration des romans anglais du 19e qui ont, jusqu'alors, échappés à mon attention.
Ruth est une jeune fille modeste, orpheline, vertueuse, couturière dans un atelier et totalement ignorante des aléas de la vie amoureuse. Séduite, elle répond avec candeur aux avances d'un jeune homme de bonne famille "Elle était si peu habituée à s'opposer aux voeux de quiconque, obéissante et docile par nature, trop innocente pour soupçonner quelque conséquence nocive". Abandonnée et tombée en disgrâce à la naissance de son enfant, elle est rejetée par son entourage, perd son emploi et trouve refuge dans le foyer d'un pasteur et de sa soeur, tous deux célibataires et profondément charitables .A ce stade du roman, l'ambiance, le ton, tout devient profondément religieux :
esprit de charité chrétienne, dévotion certes mais surtout notion de la faute, peur du péché et du châtiment divin deviennent obsessionnels. le mensonge qui couvre le passé de Ruth devient le noyau des tourments de chacun des personnages.
En ce sens et comparé aux autres romans d'Elizabeth Gaskell( fille et épouse de pasteur),, "Ruth" est le plus mystique et le plus révélateur de l'esprit de bigoterie de l'époque victorienne, alors que "Cranford" apparaît comme une chronique bourgeoise et "Nord et Sud", plus ambitieux, une prise de conscience sociale.
Ruth me rappelle Tess, l'héroïne de Thomas Hardy et Katarina Maslova la domestique de "Resurrection" dans l'oeuvre de Tolstoï.
Sur ce sujet des "filles perdues" qui peut tomber dans la mièvrerie, l'auteure a évité l'écueil de la caricature. Son personnage du séducteur , bien que lâche et égoïste, se révélera un brave bougre prêt à racheter sa faute lorsqu'il aura pris conscience des conséquences de sa légèreté.
Commenter  J’apprécie          200
Au début, on se croirait dans un conte de fées : Ruth, jeune orpheline d'une grande beauté, exerce son apprentissage de cousette en s'attirant de temps à autre les foudres de sa sévère patronne à la moindre bévue. Un bal est donné dans leur ville et Ruth s'y rend pour recoudre sur place les petits accrocs aux robes des danseuses.

Mais nous ne sommes pas tout à fait dans un conte de Perrault et Ruth ne sera pas sauvée par un prince charmant. Non, dépourvue de toute expérience et toute connaissance de la vie, sans aucun parent ou ami pour la protéger, la jeune fille de 16 ans tombe, sans même s'en rendre compte, sous l'emprise d'un homme qui en fait sa maîtresse pour quelques semaines, le temps d'apprécier son caprice puis de s'en lasser aussi vite. La chute est brutale pour Ruth : la honte, le déshonneur s'abattent sans pitié sur elle. Mais, et c'est là que le conte de fées revient, un homme au corps « contrefait » la prend en pitié et entreprend de l'aider à retrouver sa respectabilité. Ruth entame alors un long chemin de croix vers la rédemption.

Je n'aurais sans doute pas dû lire Ruth juste après le moulin de la Floss de George Eliot que j'ai trouvé sublime, car tout au long de ma lecture, je n'ai pu m'empêcher de comparer les deux oeuvres et ce fût toujours au détriment du roman d'Elizabeth Gaskell.

Sur le thème éternel de la belle, pure, pauvre jeune fille séduite, enceinte et abandonnée par un homme riche, plus âgé et sans scrupules, l'auteur a brodé une intrigue sans trop de surprises, guidée à la fois par la morale et les conventions mais aussi par l'envie de dénoncer l'absolu manque de charité dont faisait preuve la société victorienne envers les femmes perdues.
Mais j'ai regretté son traitement assez manichéen et fortement contrasté où la religion tient une très – trop – grande part à mon goût. Les analyses psychologiques des personnages m'ont aussi semblé beaucoup moins riches et nuancées que celles de George Eliot.

Bref, un grand mélodrame qui m'a un petit peu déçue pour cette première découverte de l'oeuvre d'Elizabeth Gaskell, ce qui ne m'empêchera pas d'en lire d'autres plus tard, à distance de celles de George Eliot afin qu'elles n'en ternissent pas l'éclat.

Challenge plumes féminines 2021
Challenge XIXème siècle 2021
Challenge multi-défis 2021
Commenter  J’apprécie          172
19e siècle, Angleterre.
Ruth est une jeune orpheline. A l'âge de 16 elle tombe amoureuse d'un jeune gentleman qui la séduit, l'amène au pays de Galles avant de l'abandonner. Très vite Ruth apprend qu'elle est enceinte, suite à cela elle va rencontrer M.Benson et sa soeur qui vont la prendre sous leur aile et l'aider. On va suivre la vie de Ruth dans une période qui considère qu'être enceinte sans être mariée est un déshonneur absolu ; l'auteur nous décrit la vie et les habitudes de cette époque.
J'ai beaucoup aimé ce roman car l'histoire est bien menée et surtout comme l'auteur décrit fidèlement la réalité de son temps, cela me permet de voyager et d'être transportée dans une autre époque.
Commenter  J’apprécie          130
Ruth, c'est l'histoire d'une jeune orpheline dont la mort a rappelé trop tôt ses parents avant qu'ils n'aient eu le temps de lui enseigner la morale qui prévaut à l'époque ou de la protéger des avances d'un jeune homme de la haute société, Mr Bellingham.

Avec ce roman, Elizabeth Gaskell nous décrit une nouvelle fois le portrait d'une héroïne qui va se dresser contre les codes de la société victorienne pour atteindre son idéal. Pour Ruth, le but à atteindre est la respectabilité que son erreur de jeunesse lui a fait perdre. En effet, quelques mois après leur rencontre, Ruth est abandonnée enceinte lors d'un séjour au pays de Galles. En état de choc, elle est recueillie par le pasteur Brenson et sa soeur. Commence alors une longue période de rétablissement où Ruth va apprendre à comprendre et reconnaître sa faute tout en essayant de s'en faire pardonner aux yeux de Dieu. Cependant c'est la naissance de son fils qui va être le déclencheur du combat qu'elle va désormais mener pour se libérer de toutes ses fautes ultérieures et retrouver la pureté de son âme.

Les passages du roman concernant la rédemption de Ruth sont nombreux et montrent l'influence du milieu pastoral dans lequel vit l'auteur. En effet, Ruth ne cherche qu'à obtenir le pardon divin et jamais celui des hommes même si elle en souffre. En outre, la thématique de la rédemption par la religion qu'elle aborde ici est loin d'être un sujet commun dans la littérature victorienne. Elizabeth Gaskell défend à travers le portrait de Ruth, le droit à une seconde chance pour toutes les femmes qui ont enfreint le code de conduite seyant à la femme convenable (liaison hors mariage, prostitution...) et qui sont mises au banc de la société.

Au fil des pages, Ruth perd sa naïveté et son romantisme de jeune fille pour acquérir une personnalité forte où la grandeur morale domine et dont les actes vont jusqu'à la sainteté forçant ainsi le respect de ses contemporains.

Loin de se contenter de focaliser le roman sur Ruth, Elizabeth Gaskell nous offre à travers les descriptions de son entourage un tableau de la société anglaise d'une ville provinciale du début du XIXe siècle avec une attention toute particulière sur la bourgeoisie locale incarnée par la famille Bradshaw. Leur mode de vie, leurs relations amicales, leurs richesses, les conditions des femmes de la famille, tout y est scrupuleusement décrit et analysé. Ruth deviendra la gouvernante des filles de la famille mais aussi le témoin bien malgré elle des enjeux des élections politiques auxquelles participe son amour de jeunesse....

Un roman d'Elizabeth Gaskell que j'ai apprécié mais moins que d'autres notamment Nord et Sud ou Les confessions de Mr Harrison en raison de la place trop prégnante de la religion dans le roman même si elle un témoignage de l'importance qu'on lui accorde à l'époque.
Commenter  J’apprécie          120
Ruth, une jeune fille de seize ans innocente, se retrouve enceinte d'un jeune homme de bonne famille qui l'abandonne sans vergogne. Recueillie par un pasteur et sa soeur, devenue aux yeux de tous une veuve, elle regagne le respect et essaie de trouver sa place dans la société. L'histoire était intéressante mais le livre m'a un peu déçu. le rythme est très lent et l'auteur s'enlise dans des longues descriptions et des discours plein de religion et de morale... la fin est un brin étonnante. rien à voir avec l'action et le rythme plus soutenu de Nord et Sud que j'avais beaucoup aimé de cette auteure.
Commenter  J’apprécie          110
En cette deuxième moitié du XIXème siècle, les grand hôtels particuliers des nobles de province n'abritent plus leurs prestigieux hôtes. Ils ont été acquis par des promoteurs pour en faire des demeures plus modestes abritant des gens de métiers ou des commerçants. Les gentlemen farmer cèdent la place à la bourgeoisie industrieuse et triomphante : la révolution industrielle est passée par là.

Ruth Hilton est apprentie couturière chez la revêche mrs Mason. Orpheline, sous la tutelle d'un brasseur peu concerné par sa pupille, elle a toujours recherché la sympathie des autres; innocente et pure comme la neige, elle est d'une confiance et d'une simplicité désarmante. Durant un bal à la maison ducale, alors qu'elle répare la robe d'une altière demoiselle, elle rencontre son destin en la personne de Mr Bellingham, un jeune homme inconséquent, puérile, gâté et pleutre, qui ne tarde pas à la perdre de réputation. Elle est chassé de son emploi et est en quelque sorte, sous influence, enlevée par le bellâtre, qui l'amène en Galles du Nord où très vite il tombe malade. Elle le veille dans un total abandon de soi, toute à l'urgence de sa tâche. Mais elle a déjà goûté le fruit amer de l'expérience, elle a compris que partout où elle regardait elle rencontrait un regard qui la jugeait et la condamnait, quand ce n'était pas ses oreilles qui était blessées par de francs propos de mépris. Rétabli et soumis, devant la présence inexorable de sa mère tyrannique, Belligham sacrifie, de guerre lasse et lâchement, sa passion, à son confort personnel, à ses petits intérêts, et abandonne la Ruth esseulée à son triste sort. Délaissée, désespérée, alors que tout lui semble contraire, Mr Benson, un homme contrefait, pasteur dissident, la prend en sympathie, poussé par un profond sentiment de pitié chrétienne, et prend soin d'elle avec sa soeur Faith, la bien nommée, assistée de Sally, la rude femme de charge, peu amène mais bonne comme du bon pain. Puis elle devient gouvernante des filles de M. Bradshaw, notable de la congrégation dissidente, homme droit et monolithique, assez peu subtile en fait de bons sentiments et de préceptes sévères. Mais il est dit que Ruth n'a pas fini de payer sa faute juvénile et qu'elle devra boire la coupe amère du péché jusqu'à la lie.

Ruth est un roman à n'en pas douter chrétien, tant par l'intrigue que par le propos de son auteure, et par le recours régulier à certains passages de la Bible, dans la droite ligne des romans anglais de son temps. Elisabeth Gaskell s'attache à démontrer qu'une femme souillée n'est pas nécessairement une femme perdue et qu'à quelque chose malheur est bon, pour qui se repent et tâche de racheter ses erreurs. le roman est sobre, sans fioriture ni sensiblerie, tout en s'élevant parfois vers la poésie d'un paysage évocateur et symbolique. Comment ne pas être touché, ému même, par le destin de cette femme - dont le nom est celui d'un personnage de l'ancien testament dont la vie fut toute de pauvreté et d'humilité, rejetée et condamnée par des conventions sévères et inexorables et qui, à force de modestie, de dévouement, d'oubli de soi et de repentance, a su gagner la reconnaissance et l'estime de tous? Un grand roman.
Commenter  J’apprécie          100
Ruth est orpheline. Très jeune, trop jeune, histoire banale: elle est séduite, enceinte et abandonnée. le roman sera l'histoire de sa vie, de sa rédemption, recueillie par un pasteur et sa soeur. Ruth ne souhaite que le pardon de sa "faute". Et Elizabeth Gaskell excelle à nous embarquer dans les hypocrisies des notables bien-pensants, des politiciens corrompus, des jeunes filles en quête d'un parti convenable. La religion occupe une grande place dans la vie quotidienne, elle imprègne la société, souvent avec hypocrisie et simple respect des convenances, parfois sincérité et charité sincère.
Un beau roman, une femme remarquable: l'aspect moralisateur est présent , mais le personnage de Ruth force le respect.
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (242) Voir plus



Quiz Voir plus

Nord et Sud

En quelle année le livre a-t-il été publié ?

1845
1855
1865
1875

26 questions
10 lecteurs ont répondu
Thème : Nord et Sud de Elizabeth GaskellCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..