Fight for Love

Cette fois il est plus près de moi, seulement quelques centimètres nous séparent et je sens les battements de mon cœur s’accélérer à son toucher. Je me penche vers lui, mon regard fixé sur sa bouche, la chaleur se rassemblant entre mes cuisses, ayant désespérément besoin, et de façon urgente, qu’il m’embrasse à nouveau. Mon corps entier semble reprendre vie lorsqu’il est près de moi, tout à l’exception mon cerveau. Il lui faut un peu plus de temps pour passer à la vitesse supérieure et le souvenir des mots d’Avery viennent s’abattre sur moi. « C’est une habitude de traîner en dehors des toilettes pour femmes ? »

Je ne suis pas une personne jalouse, ce n’est tout simplement pas mon style, mais quelque chose chez Caerus semble avoir éveillé ce côté sommeillant en moi. Le fait que l’hôtesse ait utilisé n’importe quelle opportunité pour se coller à Caerus n’a pas beaucoup aidé, et elle semblait clairement se ficher qu’il soit accompagné. Je suis devenue invisible au moment où nous sommes entrés dans ce lieu.

Avec ses cheveux foncés, sa peau mate, son sourire splendide et son charme nonchalant, il attire l’attention de toutes les femmes — et de certains hommes — de la salle. Il ne semble même pas remarquer l’effet qu’il a sur les femmes, c’est comme si elles étaient génétiquement conçues pour flirter avec lui.

Je suis absolument certain que Tiffany deviendrait folle si elle découvrait que j’avais fait des recherches à son sujet. Mais elle n’aura jamais besoin de le savoir. Et si ça permet à Phil de se focaliser sur quelque chose d’autre que l’effondrement imminent qui, selon lui, semble être à chaque coin de rue, alors tout le monde y trouvera son compte.

Ce n’était que des façades ; de jolis visages qui n’avaient rien à offrir d’intelligent ou de quoi que ce soit de plus profond qu’une simple baise. C’était le type de femmes sur lesquelles je jetais mon dévolu — celles que je pouvais envoyer balader en m’en battant les couilles. J’ai appris à mes dépens qu’il est préférable de ne pas posséder quoi que ce soit que l’on ne pourrait pas abandonner en un clin d’œil si les choses partaient un jour en vrille.

Je suis habitué à y aller et déguerpir. Je n’ai jamais été le genre de mec à avoir des relations amoureuses, merde, je n’ai même jamais été le genre de mec à avoir un deuxième rencard ! Alors, c’est quoi la différence cette fois ?
Elle est différente.

J’ai toujours, d’aussi loin que je me souvienne, cherché désespérément l’approbation de mon père, et ça n’a fait qu’empirer lorsque ma mère est décédée. Un psy avec lequel on m’avait arrangé un coup m’a dit que j’avais tellement été privée d’attention et d’amour de la part de mon père que je les cherchais partout, d’où mes petits amis bons à rien.

« Je le sais. » C’est vrai, je sais bien que tous les mecs ne sont pas des enflures menteuses que je vais surprendre en train de me tromper avec leur ex-copine dans mon appartement. « Mais ce n’est pas comme si c’était la seule relation merdique que j’ai eue. »

« Ce baiser était… incroyable. C’était torride et profond, et je voulais qu’il ne s’arrête jamais. C’était le genre de baiser que tu ressens partout. » Je passe mes doigts sur mes lèvres, revivant le souvenir. Seulement, ça ne semblait pas juste — Caerus est beau, plus riche que Midas, charmant, drôle et, de toute évidence, il embrasse incroyablement bien.

Elle est tellement ouverte et sincère, tellement différente des femmes avec qui j’ai l’habitude de sortir. Elle est fraîche, douce et l’opposé total de tout ce qui se trouve à l’intérieur de mon monde merdique, un monde dans lequel je me dirige à nouveau comme un fou de l’enfer. Qu’importe ce qui a effrayé Phillip, je m’en occuperai, tout comme je m’occuperai de la crise ensuite, de celle d’après et de la suivante. C’est ce que je fais