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Critique de lafilledepassage


Haïti, Janvier 2010. Quelques jours avant le terrible tremblement de terre. Nous suivons Lucine qui rentre à Port-au-Prince annoncer le décès de sa soeur Tine, la simple d'esprit qui aimait à rire avec les hommes, Saul qui refuse de jouer le garde-malade d'une petite Blanche, le vieux Tess qui vit dans un ancien bordel entouré de ses amis. Et d'autres encore, ancien tonton macoute, domestique à vie, jeunes étudiantes, qui verront leur vie basculer quelques jours plus tard.

C'est à nouveau – après le très réussi « Ouragan » - une histoire emmêlée, où se côtoie richesse et pauvreté, ancien bourreau et révolutionnaires, jeunesse qui a soif de liberté et d'émancipation. C'est le roman du métissage, de l'atmosphère créole avec ses dieux vaudous et sa magie noire, et de la fête de la vie, même si partout c'est la mort. Avec un final superbe qui aborde un thème récurrent chez Laurent Gaudé (et que je n'aborderai pas plus avant ici, … pour ne pas dévoiler la surprise)

C'est un récit nerveux et dense, qui ne laisse aucun répit. Et toujours cette langue belle, chantante au service de cette écriture impatiente, dans l'urgence de saisir la vie. On sent l'écrivain à fleur de peau, essayant de contrôler le raz de marée des sensations, des émotions. Personnellement j'aurai aimé juste un peu plus de laisser aller, pour un résultat moins contrôlé, moins sage, moins convenu. Pour une véritable fête puissante, une orgie de mots, une fête de l'imaginaire et des sens. J'ai l'impression qu'au fil du temps Laurent Gaudé s'approche de ce paroxysme, de ce feu d'artifice où chacun lira l'histoire qu'il voudra bien lire, où chacun ira de son interprétation de cette masse grouillante, foisonnante. Un roman brut, un roman dense, un roman comme un cadeau.
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