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Critique de Laureneb


Je comprends que les deux courtes nouvelles soient rapprochées dans une même édition, car elles ont le même sujet. Un Narrateur – qui pourrait être Gautier lui-même – raconte les visions et les rêves que suscitent chez lui la drogue, hachisch ou opium. Les deux récits se rejoignent d'ailleurs en étant une succession sans logique d'images et de sensations, les plaisirs sensuels – danses lascives de femmes peu vêtues, musiques divines, récits humoristiques incroyables, repas merveilleux… Et, progressivement, le rêve se change en cauchemar, les monstres apparaissent.
Plus que pour ces délires qui, certes racontés sous forme de prose poétique, n'en sont pas moins les hallucinations de drogués, c'est le contexte autour de ces prises de drogue qui est intéressant. Dans chaque nouvelle, Gautier restitue une ambiance, une atmosphère, le boudoir de son ami Alphonse Karr dans la Pipe d'opium, un hôtel particulier sur l'Ile saint-Louis dans le Club des Haschischins. On croise donc des hommes de lettres, des artistes, mais aussi des bourgeois à première vue respectable. Il faudrait s'interroger – mais je suppose que des chercheurs l'ont déjà fait – sur cette importance de l'expérience de la drogue pour les écrivains du XIX ème siècle avec plusieurs usages : pour eux-mêmes à titre personnel, pour puiser de l'énergie et une source d'inspiration afin de faciliter le processus créatif – comme Balzac qui se droguait au café, et comme un sujet au coeur de la création elle-même. Je pense aux Paradis artificiels de Baudelaire, ou à une scène du Comte de Monte-Cristo où le comte fait goûter de la drogue à Franz.
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