Peut-on alors parler de crise des XIVe et XVe siècles ? Oui, sans doute, si l'on songe au laminage des populations emportés par la maladie et la misère. Non, dans la mesure où cette crise a été le ferment du développement des institutions qui ont façonnés le royaume de France.
L'histoire de Jeanne d'Arc est donc bien une histoire complexe, qui relève de croyances propres à son époque — sorcelleries, prophéties, hérésies — que l'on a cherché et que l'on cherche encore à analyser, voire à instrumentaliser selon les normes de notre temps, qu'il s'agissent d'historiens ou des politiciens. Or, pour l'historien d'aujourd'hui, qui réfléchit et qui travaille à partie de sources, et pour lequel le Moyen Âge n'est plus un temps obscur, Jeanne s'avère être un personnage fascinant, fille de son temps, dont nous ne sommes pas tenus de connaitre tous les secrets.