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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Après un pamphlet qui m'a laissée mitigée, j'ai eu envie de me tourner vers un ouvrage plus rigoureux. Je voulais surtout trouver un auteur qui ne soit pas, à la base, journaliste, militant ou écrivain. Olivia Gazalé, à qui on doit l'essai qui nous intéresse aujourd'hui, est avant tout philosophe même si elle écrit aussi pour la presse. J'avais besoin d'hypothèses, d'arguments, de sources, de réflexion. Enfin, après trois lectures autour de thématiques résolument féministes, je voulais prendre du recul, voir la situation d'un point de vu différent. Et quelle meilleure manière de prendre de la hauteur qu'en abordant la question de la virilité ?

En tant que femme, et en tant que féministe, je sais désormais à quel point la mythologie de la féminité est une construction à la fois mensongère et dangereuse. Mais qu'en est-il de la virilité ? On entend souvent dire que le patriarcat piège aussi les hommes, qu'il les enferme et que les combats féministes les concernent aussi. D'accord… Dans quelle mesure ? de quelle manière ? Comment défendre cette idée sans arguments solides ? Voilà pourquoi le Mythe de la Virilité, Un piège pour les deux sexes, se retrouvait tout en haut de ma PAL…

À force, ami-lecteur, tu vas croire que je suis fétichiste des claques. Parce que ouais, pour moi le Mythe de la Virilité a été une machine à baffes… Depuis que je m'intéresse au féminisme je me penche en même temps sur ses détracteurs dont les masculinistes. Ces hommes qui revendiquent défendre les droits sociaux des hommes... Souvent contre le féminisme, souvent avec pour idée principale que le patriarcat n'existe pas et, surtout, avec la thèse qu'il existe dans les sociétés occidentales contemporaines une discrimination envers les hommes et que ces sociétés sont dominées par les femmes. Les mascu parlent de déclin de la virilité, un déclin qu'ils regrettent… de cette crise de la masculinité, je ne savais que peu de choses mais l'agressivité de certains mouvements masculins me questionnait. Or le Mythe de la Virilité ne prétend pas que cette crise est imaginaire. En se penchant sur l'histoire de la virilité, en mettant cette dernière en parallèle avec l'histoire féministe, Olivia Gazalé m'a permis de comprendre de quelle façon ce que l'on nomme patriarcat pèse sur les hommes. Sans jamais tomber dans la facilité, la philosophe mène une réflexion intelligente et sourcée pour démontrer que cette crise date de l'Antiquité. Enfin elle montre de quelle naminère ce mythe de la virilité nourrit sexisme, homophobie, racisme,...

Passionnée, j'ai dévoré le Mythe de la Virilité qui offre des arguments et une réalité à des impressions que j'ai depuis longtemps. C'est un bouquin très dense, foisonnant de références et, sincèrement, que l'on soit d'accord ou pas avec les conclusions de son auteure, c'est avant tout un bouquin indispensable pour quiconque s'intéresse aux questions de genres. Un ouvrage que je vais rapidement relire mais cette fois en prenant tout mon temps…
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Les ouvrages s'intéressant à la question du genre forment un univers incroyablement enrichissant et exquis, mais néanmoins très vaste, et ce de plus en plus. Si l'on ne peut que se réjouir de la multiplication des titres autour de cette question cruciale, on peut se sentir dépassé et ne plus savoir par où commencer ou comment poursuivre.



Ne cherchez plus. Voici la réponse : lisez le Mythe de la Virilité.



S'il est bien une question qui obsède tous ceux qui ont choisi de se battre contre les dominations liées au genre, c'est celle de l'origine du sexisme, des stéréotypes de genre, de la hiérarchie entre masculin et féminin. Et la réponse que vient proposer cet ouvrage est d'autant plus révolutionnaire qu'elle tient en quelques mots : si les femmes se sont vues progressivement oppressées, c'est avant tout parce que les hommes se sont fixé des idéaux de virilité impossibles à atteindre, une prison viriliste qui les condamne à demeurer dans un malaise permanent... qu'ils ont dès lors cherché à exorciser en dévaluant le genre féminin pour finalement le dominer.



L'ouvrage, extrêmement clair, et même captivant, va ainsi exposer puis analyser les stéréotypes et les pressions liées à chacun des deux genres, en se concentrant sur le masculin, ainsi que sur les relations entre les genres mais également au sein même des genres. L'approche est philosophique, historique, anthropologique, politique et sociologique, et le résultat brillant. L'auteure fait preuve d'une grande pédagogie, illustrant son propos par des exemples qui parleront à chaque lecteur, et son point de vue assumé, celui d'une femme féministe, n'est en aucun cas un obstacle ou un biais gênant, mais au contraire un cap, une colonne vertébrale qui donne à l'essai toute sa cohérence. Et c'est brillant.



Voici donc un ouvrage que l'on peut sans hésiter qualifier d'utilité publique, tant il fait écho non seulement à l'histoire de l'humanité mais aussi à notre actualité brûlante, dans un débat où l'on perd souvent de vue l'essentiel, à savoir la nécessité de lutter enfin pour une égalité politique, économique et sociale entre les genres, pour se disperser avec des arguments fallacieux tels que "les féministes entretiennent la haine des hommes", "le féminisme va à l'encontre de l'ordre naturel des choses" ou "tous les hommes ne sont pas mauvais" - le fameux #NotAllMen. Avec le Mythe de la Virilité, on dispose d'éclairages exhaustifs qui parlent d'eux-mêmes sur ces enjeux, de références de qualité, et surtout des outils appropriées pour enfin débattre intelligemment sur la façon dont on pourra en finir avec le patriarcat.



Le Mythe de la Virilité s'adresse à tous et toutes, parce qu'il révèle mieux qu'aucun autre ouvrage le mal que le patriarcat fait aux hommes. Evidemment, les hommes jouissent de privilèges dans l'ordre actuel des choses, et ne connaîtront jamais de façon systémique le harcèlement sexuel, la peur du viol, ou encore les inégalités au travail, mais ils souffrent aussi à leur façon des préjugés et des injonctions de genre. le féminisme est un mouvement qui oeuvre pour le bien commun, et cherche à émanciper tous les genres, y compris ceux qui ne rentrent pas dans une typologie encore très binaire aujourd'hui.

N'hésitez donc pas à vous jeter sur cet ouvrage, qui est, plus qu'un livre à lire, un livre à relire et à faire lire !
Lien : https://mademoisellebouquine..
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J'ai lu Beauvoir et Badinter dans les années 70... voici la suite !
Dense et très documenté, le livre est particulièrement cash et la charge contre le système viril installé depuis les grecs anciens en est d'autant plus efficace.
Les arguments sont clairs et on mesure à la fois le chemin parcouru et à parcourir pour sortir de ce piège; à la fois pour les femmes mais aussi pour les hommes surtout dans les pays non occidentaux, où on en est encore aux vieux systèmes machistes.
Livre à lire une deuxième fois à mon avis pour bien intégrer toute la logique de l'ouvrage.
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Dès que l homme comprend son rôle dans la fécondation, la femme jadis maîtresse de l'engendrement est ravalée à un réceptacle passif , devenant sujette à ces extensionrs de pensée: sujet et objet, raison et passion, maîtrise et lascivité etc.
En contrepartie, l'homme est désormais contraint de prouver sa virilité s'il ne veut déchoir dans l' impuissance, l' homosexualité féminisante ou la défaite.
La monstration de la virilité était relativement aisée quand l'épouse non-impudique ne s'adonnait à des rapports que reproducteurs et surtout sans jouissance, mais le dernier siècle occidental exige en plus des hommes qu'ils fassent jouir la femme, dernière prescription hautement angoissante.
Aussi les moments entre hommes sont-ils si reposants, il suffit de raconter des exploits inexistants ou de faire du bruit, des vents, des rots, des crachats puissants, bref d'exhiber les signaux d'une puissance imaginaire

Chaque époque refonde les codes de la virilité en se basant sur une distanciation d'avec la femme qui incarnera toujours LA menace à la puissance virile
Pour échapper à cette dictature des sexes il faudrait cesser de percevoir l'humanité selon une binarité d'être imposant une binarité de conduites soi-disant naturelles et imprescriptibles alors que, bien sûr, la parole a toujours déjà aboli le naturel au profit d'un social variable
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Ève a beau être sortie de la côte d'Adam dans le récit biblique, le chromosome Y , lui , est bel et bien issu du chromosome X, qui était là le premier.

Bien avant d'invoquer «Notre Père qui êtes aux Cieux» , les hommes auraient glorifié «Notre Mère la Terre».

Il y eut un temps où le pouvoir et le savoir se partageaient harmonieusement entre l'homme et la femme.

Mais que s'est-il alors passé ?

Comment expliquer que les sociétés plus ou moins égalitaires de l'âge du fer aient pu basculer dans la phallocratie ?

Pourquoi la femme égyptienne, étrusque ou milésienne, qui jouissait d'une grande liberté et d'un statut valorisant, qui lui permettait de circuler librement, de posséder et d'administrer des biens, d'assister aux banquets et même d'exercer des fonctions religieuses, cédera-t-elle la place à une femme condamnée à vivre recluse et privée de la plupart de ses droits ?

Pourquoi la sexualité, sacralisée à Babylone, pratiquée dans la dévotion des temples par d'ardentes prêtresses, va-t-elle bientôt perdre sa signification de voie d'accès privilégiée au divin et subir une très violente répression ?

Comment s'est constitué la «masculinité hégémonique» à travers les âges ?

D'où est venue aux hommes l'idée d'une femme souffrant d'une infériorité congénitale, comme habitant un inframonde ?

D'où ont-ils tiré cette parenté de la femme avec l'animal, emprisonné dans l'organique, rivé à la terre, dominé par son instinct et inapte à la pensée ?

Quel rôle ont joué les religions, les pouvoirs publics et les sciences dans la construction du système viriarcal ?

La réponse à ces questions serait liée à un processus historique majeur, dont l'auteure pense qu'il n'était pas inutile de rappeler l'apparition tardive, et progressive, dans l'histoire de l'humanité, bien qu'on ait tendance à le considérer comme originel, un processus qu'elle a nommé la virilisation du monde.

Selon l'auteure, il est impossible d'établir la datation et la chronologie exactes de ce processus cité plus haut, mais il est plutôt essentiel de comprendre qu'après des dizaines de millénaires marqués par des rapports de sexes relativement équilibrés et l'adoration de divinités féminines ou bisexuées , le monde va peu à peu basculer dans une nouvelle ère absolument et radicalement andocentrée .

Un essai vraiment passionnant.



















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Il s'agit d'une lecture enrichissante qui devrait être lue par tous pour comprendre la société actuelle et ses enjeux. En effet, la déconstruction de ce Mythe met l'accent sur la fin d'un monde, vieux de milliers d'années mais malheureusement pas dépassé, puisque connu de nos parents ou grands-parents. Et même de nous-même. En bref, il faut lire ce livre pour comprendre que « la révolution féminine » ne pourra s'accomplir que si les hommes se libérent du Mythe de la virilité.


Lien : https://armoirealire.wordpre..
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La force de cet essai est d'être bien écrit et bien documenté. L'autrice arrive à avancer ses idées sans froisser un quelconque parti. Elle essaye aussi de se faire l'avocat du diable. C'est donc, à mes yeux, un bon compromis afin de toucher le plus de lectrices/lecteurs possibles.

Si certaines parties peuvent paraître redondantes ou connues de certains, on appréciera les liens avec différents ouvrages pour nous permettre d'aller plus loin ou de connecter à d'autres lectures.

Malheureusement, comme assez souvent avec les essais, j'en reviens à me questionner sur la place et la légitimité de la religion au regard des nuisances apportées sur le monde, et en particulier ici, des femmes. Je n'ai toujours pas d'avis tranché sur la question...

Ensuite, j'apprécie l'optimisme et la notion d'équilibre apportée par Olivia Gazalé. Je pense que chacun devrait pouvoir (re)commencer sa façon de voir le monde en se disant : « S'augmenter des qualités autrefois réservées à l'autre genre ne réclame pas que nous renoncions à celles attachées au nôtre. »

J'émets un petit bémol sur la dernière partie où j'ai l'impression que l'autrice a voulu ne pas passez à côté d'éléments importants du féminisme sans leur apporter une part assez conséquente pour les traiter aussi efficacement que les autres.
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De quoi ça parle ? de mille et une choses : de virilité évidemment et de tout ce que ça recouvre mais aussi de féminisme, d'Histoire, de religion, de sexualité, de maternité, de la place des femmes… Olivia Gazalé prend le temps pour chaque partie de peser le pour et le contre de certains points sensibles (exemple : le voile, l'antiféminisme, la question du genre), j'ai toujours eu la sensation que ses recherches étaient très complètes et qu'elle avait questionné ses sources de toutes parts et pas seulement celles tournées vers un seul point de vue.

Cet essai est, à juste titre, considéré comme un livre important du féminisme et après avoir corné et annoté une page sur deux, je rejoins évidemment tous ces avis. À l'instar du livre de Titiou Lecoq, il repart des temps les plus anciens pour analyser où ça a mer*** pour les femmes et pourquoi cela perdure encore et toujours.
Je pensais le lire par partie mais je n'ai pas pu m'empêcher de le dévorer tellement il regorge d'informations capitales et qu'il se lit avec une facilité déconcertante. Olivia Gazalé, philosophe de profession, pose ici les bases pour toutes réflexions sur ce que la virilité fait aux hommes et aux femmes, ce qu'elle induit comme comportement et ce qu'il faudrait combattre pour une société plus égalitaire qui réjouirait autant les hommes que les femmes.
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Si vous vous intéressez au féminisme et à la hiérarchie des sexes, alors vous êtes au bon endroit. le Mythe de la virilité est un essai très intéressant, très documenté, qui retrace l'histoire de la domination masculine, et cela depuis les origines de la civilisation.

Pour expliquer les injonctions qui existent aujourd'hui, Olivia Gazalé reprend depuis le début. Et au commencement, qu'y avait-il ? le féminin, vraisemblablement. Être créateur, mère nature, la femme était un symbole de création vénéré de tous, et pourtant elle finira asservie par les hommes. Pourquoi ? Comment ? Parce que les hommes ont imposé leur propre ordre social, religieux et sexuel par désir de puissance et de contrôle.

Et pour justifier cette prise de pouvoir, les raisons sont nombreuses ! Parmi elles, le fait que la femme est incapable de contrôler son propre corps (dû à ses menstruations, elle perd du sang qu'elle ne peut pas maîtriser) donc comment pourrait-elle contrôler la société ? L'homme se gouverne lui-même, pas la femme. L'homme verse le sang, la femme le perd.

Évidemment, l'arrivée ensuite de la religion n'est pas venue nous rendre justice. Comme Eve, la femme est péché. Elle est par essence séductrice alors qu'elle ne devrait aspirer qu'à la pudeur et la chasteté. Mais en même temps, elle doit enfanter, tout en se gardant de prendre plaisir à cet acte charnel. Pendant une cinquantaine de pages, Olivia revient sur cette trinité Vierge-mère-pute qui montre l'aspect totalement paradoxal de ces injonctions, et qui est selon moi l'une des parties les plus intéressantes de tout l'ouvrage.

La seconde moitié de l'essai se concentre ensuite sur cette domination à double tranchant. Parce qu'en imposant tout ces principes aux femmes, en cherchant à les différencier un maximum des hommes, les hommes se sont imposés des normes à eux-mêmes. Éducation par la violence, vénération de l'honneur et de la puissance, répression des émotions, devoir d'érection... la liste est longue.

Toutefois, l'ouvrage se termine par une note positive et encourageante. La société évolue, cette masculinité toxique est de plus en plus décriée. À cela s'ajoutent les révolutions féministes, les mouvements queers et antiracistes. le mythe de la virilité est donc certes un discours fondateur, mais son temps est révolu.

Malheureusement, cet avis ne retrace qu'un centième de tout ce que vous pourrez apprendre avec ce livre. Alors il ne vous reste plus qu'une chose à faire : le découvrir !
Lien : https://mangeonsleslivres.bl..
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Indispensable !
Cette vision si claire si limpide de ce qui a conduit le monde là où il en est. Éclairant tant sur le féminisme que sur la place du masculin.
A la fois historique, philosophique et psychologique l'approche m'a semblé complète et m'a apporté un regard clair sur celui que je suis.
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