J'ai toujours aimé lire, rédiger des critiques. Mais ce qui est pour moi aussi nécessaire que destructeur, c'est ce long travail de l'écriture, transformer la vie, les frustrations, les souvenirs en mots.
Nous voici de retour à Londres effarés, menacés par la violence antisémite de l'Allemagne (...) Je sens que je perds pied à nouveau. Est-ce moi qui suis folle ou le monde ? pour la première fois, il me semble la folie du monde est bien supérieure à la mienne.
C'est écrire qui est le véritable plaisir ; être lu n'est qu'un plaisir superficiel.
Je sens que je perds pied à nouveau. Est-ce moi qui suis folle ou le monde ? Pour la première fois, il me semble que la folie du monde est bien supérieure à la mienne.
Tout m'est difficile et l'idée même du bonheur ne cesse de s'éloigner. Les méchantes voix de mon adolescence me tiennent réveillée. Oh ! dormir... dormir... et ne plus se réveiller.
Drôle de voyage de noces où la grande chose du lit est bien morne, comparée à l'exaltation de nos lectures et à la fougue de nos conversations littéraires.
Léonard pense que c’est ce que j’écris qui est le meilleur de moi-même.
A Londres, Vanessa, Thoby et moi tenons un journal. Nous y racontons notre vie et des tas d’autres choses que nous imaginons. C’est amusant, j’aime les mots, la plume sur le papier, l’odeur de l’encre.
Vanessa et moi qui avons vécu sous le contrôle strict de notre père, nous voilà partageant la vie de bohème de Thoby et Adrian et leur bande d'intellectuels artistes. Le groupe de garçons multiplie les expériences homosexuelles. Vanessa et Clive Belle sont amoureux. Moi, je suis seule avec ma plume et mes livres.