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Citations sur Le journal de Julia (10)

Enfin, il s’assit sur la frontière. Le vertige. Du haut de son promontoire, il sillonnait l’Espagne, survolait la chaîne, les cimes, et s’enfonçait dans les vallées. Sous les rayons de l’après-midi, l’automne chatoyait. Grenats, jaunes safranés, pourpres, vermeils, ocres ensoleillés trouaient d’or, de cuivre et de sang la masse vert sombre des sapins, mais le flanc de montagne, aspergé de lumière, modelé par la palette de couleurs, pouvait bien essayer de rivalise avec une toile impressionniste , Emilio ne se donnait pas la peine de monter jusqu’ici pour contempler le paysage Il venait nourrir sa mémoire, au cas où la camarde s’amènerait un soir sans lui avoir envoyé de préavis. Il voulait partir en se souvenant de la patrie et aussi de tous ceux qu’il avait vu tomber de ce côté des Pyrénées.
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Pilar articule les premières paroles de ce chant révolutionnaires des Asturies qu’elle connaît par cœur.
« Asturies, terre sauvage, Asturies, terre de combattants ! »
Sa voix pure s’élève au-dessus des autres, alors elle reçoit une rafale de mitraillette en pleine poitrine. Juste le temps de balbutier : « Emilio ».
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Ils tremblent tous en silence, sur la place. Ceux qui sont à genoux, mais aussi ceux qui sont debout, en rond, tout autour.
Et puis tout à coup, des voix s’élèvent, Pilar se demande si elle rêve ou si ce qu’elle entend est bien réel. Dolores la regarde et sourit.
-Chante, Pilar ! Chante !
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Ils voient des femmes qui hurlent comme des louves, serrant leurs enfants morts contre leur poitrine. Les survivants errent comme des morts-vivants dans les rues jonchées de cadavres, croisant des mutilés hagards au milieu des ruines, des chiens et des chats à moitié fous eux aussi, dans un silence interrompu de temps en temps par des cris déchirants qui s’élèvent au-dessus des décombres, des cendres et de la fumée. Un décor de fin du monde.
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Il voulait pouvoir jusqu’au bout se rappeler les visages de ces hommes qui avaient accepté, le sourire aux lèvres, de faire le sacrifice de leur vie. Ne jamais oublier leur courage incommensurable.
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Ce n’était pas vrai, il avait les cauchemars tenaces, le vieux. Dès qu’il fermait les paupières, ils affluaient. Et c’était toujours la même histoire qui tournait en boucle, un vrai diaporama. Mais son cinéma était en noir et blanc !
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Les bombes, la mitraille, le poignard, le garrot ou la guillotine, Emilio avait vu tuer de toutes les manières. Soldats, traîtres à la patrie, criminels, juges assassins, les tueries, il en connaissait un rayon sur le sujet, il avait été expert en la matière et faisait aujourd’hui, entre toutes ces recettes pour verser le sang, de moins en moins de distinguos. Quand les hommes tuent, ce ne sont jamais que des bourreaux ou des chiens, revenus à l’état sauvage.
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La révolte toujours chevillée au corps, ce feu qui couvait dans son âme depuis soixante-dix ans, il continuait à lever le poing, comme il avait appris à treize ans à le dresser contre ces porcs de nationalistes.
Il serrait les dents et levait son poing, noueux comme un cep de vigne.
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Saleté de vie ! Elle ne cesserait donc jamais de charrier ses malheurs et ses crimes, avide de sang et de larmes, irrassasiable ! Vorace, elle réclamait encore sa part, comme si elle n’avait pas eu son content.
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Emilio grimpait. Une fois par semaine, il accomplissait l’exploit de gravir ce versant.
Il s’arrêtait de temps en temps, dans la montée, se retournait, regardait au loin : d’un côté des montagnes à perte de vue, et de l’autre, la côte déchiquetée, et l’océan Atlantique qui fermait le ciel.
Il soulevait alors son béret, l’agitait pour chasser deux ou trois mouches, et en profitait pour éponger son crâne, lustré comme un savon usé.
Il faisait trop chaud pour un mois d’octobre.
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