Mais si la vie réserve parfois des surprises, et des évènements imprévus surviennent, qui suffisent à gripper la belle mécanique et à remettre en cause les plans les mieux échafaudés.
Les jours avaient raccourci. On devait à présent allumer tôt le chaleil que l'on suspendait au plafond. Pouvaient alors commencer les veillées.
L'on allait tantôt chez l'un, tantôt chez l'autre, et l'on cassait des noix, tous ensemble, derrière la grande table en bois brut. Il fallait ouvrir l'écale puis dégager les cerneaux avant de les jeter dans une grande bassine qui trônait au centre. Les fruits seraient plus tard broyés au moulin sous une meule tournante, actionnée par la force de l'eau, et donneraient de l'huile qui suffirait à la consommation de l'année.
Les premières violettes, toutes timides, se blottissaient sous des herbes au vert tendre.
Sur le parvis, la mariée ôta son voile blanc et le confia à sa demoiselle d'honneur. Il servirait maintenant à chacun des baptêmes de ses futurs enfants et recouvrirait leurs langes, en symbole de pureté virginale.
Ainsi que le voulait la tradition, la mariée fut parée d'une belle robe noire, sur laquelle l'on accrocha une fleur d'oranger, et d'un voile blanc.
- Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire,
J'aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois !
Lamartine
Comme soulevé par une divine puissance, le soleil dévoila enfin son aura orangée.
Après l'orage, l'oiseau retourne toujours à son nid, ne fût-il que de bûchettes et de vieille paille .
Théophile Gauthier
Le Capitaine Fracasse