Trois gouttes sur mon nez, la pluie s'en venait.
J'avisais un tertre surmonté d'un grand chêne dont les racines coiffaient les vestiges d'un mur. En son centre, un ancien foyer m'offrait l'abri de son manteau.
Déjà là au temps des dieux, toujours vert au temps des hommes, il est un Frêne géant, en une contrée secrète... il a pour nom
Yggdrasill.
Arbre cosmique, plier de l'univers, il traverse les trois mondes. Ne dit-on pas que lors du grand chaos, invincible, il a servit de refuge aux touts premiers d'entre les humains?
Il sert toujours d'abri à trois fées, les trois sœurs de sagesse. L'une d'elles, Raourc'h Laith ( prononcer Paulette) m'a laissé entendre qu'elle tirait de ses feuilles une merveilleuse boisson de jouvence...
Chez le petit peuple, il est bien connu que si une Margot la Fée se prend à fabriquer ce très excellent gâteau, c'est que celui à qui elle le destine, heureux soit-il, a trouvé le chemin de son cœur.[...]
Si d'aventure, elle vous en sert une assiette, réjouissez-vous,
Si dans la pâte elle a mis de la poudre de noisette
elle vous aime d'un amour fou
Si le gâteau a cuit dans un plat d'or fin
Alors là je ne réponds plus de rien...
Au confins de Faerie, dans les profondeurs brumeuses, la rumeur elfique court... elle murmure, elle chuchote...
Que les hommes sont en péril de malevie
Qu'ils perdent le goût...
Faire revenir les cèpes émincés au beurre pour qu'ils soient d'un beau doré et d'un léger croustillant, saler, poivrer, trois pas de bourrée.