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Citations sur La libellule noire (7)

Ce n’est pas une libellule comme les autres, c’est un bijou. Une petite merveille de la nature qu’on ne trouve quasiment plus. Si j’arrive à la photographier, c’est la gloire assurée pour mon article. Je serai reconnu dans la communauté des entomologistes
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Ce n’est pas une libellule comme les autres, c’est un bijou. Une petite merveille de la nature qu’on ne trouve quasiment plus. Si j’arrive à la photographier, c’est la gloire assurée pour mon article. Je serai reconnu dans la communauté des entomologistes.
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Kätlin baissa la tête, comprenant parfaitement qu'il valait mieux ne pas insister. Le travail de son père l'avait toujours fascinée et elle se demandait souvent comment il faisait pour résister à la violence qu'il côtoyait au quotidien.
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Elle faisait attention aux petites méduses transparentes en nageant, gloussant de peur par moments quand l'une d'elles la frôlait. Les enfants les lançaient en l'air, déclenchant des rires en cascade. Très peu urticantes, les habitants de la ville avaient appris à vivre avec et ne s'en préoccupaient plus. On repérait ainsi les touristes à leur mine circonspecte devant ces amas gélatineux quand ils observaient la mer depuis les pontons.
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Debout derrière elle, il cliqua sur le mail du commissaire et découvrit avec un léger mouvement de recul la photo du cadavre de la pauvre femme. Elle était vêtue d’une longue robe blanche, maculée de sang au niveau du ventre. Ses traits figés par la peur et la souffrance firent détourner la tête à Anders, qui prit quelques secondes pour se ressaisir et observer à nouveau les photos.
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Sven Saren le regardait avec de petits yeux inquisiteurs. Anders avait toujours eu un mauvais contact avec Sven et plusieurs fois, il s'était dit qu'il n'était pas net. Il avait remarqué sa façon d'observer les femmes, avec ce mélange de désir et de perversité qui lui étaient propres. Anders soutenait la cause féministe dont Léa avait été une des égéries avant leur mariage et même quand ils s'étaient séparés, il avait continué à aller à certaines de leurs réunions. Il ne supportait pas les hommes qui prenaient les femmes pour des proies, tout juste bonnes à être chassées. Ce genre de prédateur existait dans toutes les professions et la police ne faisait pas exception, même si cela restait heureusement rare.
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Abisko, Suède, juin 1819

Empêtrée dans sa robe, la femme tomba dans la boue. Elle jura et se releva rapidement, essuyant son visage avec son bras. Tournant la tête, elle perçut la rumeur de ses poursuivants qui se rapprochaient et regarda ses jambes couvertes de sang. Ce-lui-ci maculait sa longue robe blanche. Elle avait réussi à leur échapper, mais elle se sentait maintenant piégée, fatiguée. Elle déchira violemment le bas de son vêtement et le lança de toutes ses forces en contrebas du chemin, puis partit en sens inverse. Elle espérait brouiller les pistes, mais elle savait que ce ne se-rait pas aussi simple. Les hommes qui l’avaient prise en chasse avaient des chiens avec eux. Essayant de ne pas penser, elle continua à courir avec l’énergie du désespoir. Après une semaine de captivité dans l’ancienne carrière de pierre, où elle n’avait eu pour nourriture qu’un peu de pain et d’eau, censés la purifier en vue du sacrifice, elle avait perdu bon nombre de ses forces. Mais sa volonté était toujours intacte. Elle s’en sortirait et les dénoncerait dans le village. Ils étaient nombreux et in-fluents, mais elle n’était pas la première femme à disparaître dans la région. Dans les veillées, on parlait d’un être malfaisant, mi homme mi bête, qui enlevait et dévorait les jeunes imprudentes, rentrées trop tard chez elles après la traite des brebis ou ayant profité des derniers rayons du soleil pour se promener. On ne les retrouvait jamais. Mais elle savait maintenant. Elle les avait entendus. Elle savait que c’était son don qu’ils convoitaient.
Elle venait d’arriver au pied du grand arbre mort qui se dressait devant la vieille église en pierre. Elle entendait les bourrasques du vent qui faisaient chanter les feuilles des gigantesques bouleaux. Les anémones hépatiques, ces fleurs aux jolis pétales bleutés, avaient commencé à recouvrir les champs. À un autre moment, elle aurait trouvé cela agréable et se serait arrêtée pour se connecter à la nature. Depuis maintenant quelque temps, elle entendait des voix, des sons que personne ne percevait. Cela avait débuté peu après son adolescence et avait rapidement progressé. Sa mère lui avait dit qu’elle était bénie, qu'elle était une héritière de la confrérie des magiciennes. Elle lui avait aussi recommandé de ne pas le dire aux hommes, jaloux du pouvoir de ces femmes. Mais une crise plus forte que les autres lui avait pratiquement fait perdre la raison, alors qu’elle rentrait chez elle un soir. Le pasteur l’avait vue et l’avait recueillie le temps qu’elle se calme. Il lui avait posé des questions et lui avait dit qu’il ne la trahirait pas. Grâce à lui, elle avait réussi à préserver son secret. Elle n’était pas comme les autres et cela lui pesait souvent.
Devant elle, se dressait enfin le portail en fer forgé qui signait son salut. Rassemblant ses dernières forces, elle se jeta dans l’allée jonchée de pierres rondes. La porte de l’église était fermée et elle tambourina aussi fort qu’elle le put, criant à l’aide. Au bout de quelques minutes, la lourde pièce de bois grinça et s’entrouvrit, laissant apparaître le visage familier du pasteur.
— Margeret ? Que faites-vous là ? demanda-t-il avec étonnement.
— Je suis poursuivie, laissez-moi entrer !
— Bien sûr, dit-il en ouvrant la porte rapidement, tout en re-gardant derrière la jeune femme.
Elle pénétra d’un bond dans l'église, passant sous son bras, son esprit en alerte. Quelque chose n’allait pas, mais elle ne comprenait pas encore quoi jusqu’à ce que ses yeux se posent sur le pendentif. Elle se retourna et regarda effarée le pasteur qui avait refermé la porte derrière lui. À son cou, une pièce de bois pendait. Dedans, elle distingua clairement un rond dans lequel une flèche avait été tracée. Le même symbole qu’elle avait vu sur les stèles funéraires de la tombe. Les yeux agrandis par la peur, elle regarda cet homme en qui elle avait toute con-fiance et qui aurait dû représenter la sécurité, sortir de sa robe un couteau à la lame fine et aiguisée. Il la dévisageait avec un mélange indéfinissable de sauvagerie et de compassion, comme celui du chasseur qui s’apprête à tuer l’animal qui lui a tant résisté.

— Je suis désolé Margeret. Cela n’aurait pas dû se passer ainsi. Si vous ne vous étiez pas enfuie, je n’aurais pas eu à faire cela moi-même…
Il avança vers elle, de son pas lourd, le couteau en avant.
— Mais pourquoi ? Pourquoi moi ?
— Vous êtes impure Margeret, vous le savez bien.
— Mais… Ce n’est pas vrai, je vous le jure ! Je suis quelqu’un de bien, je prie tous les jours, vous êtes proche de ma famille, vous me connaissez depuis que je suis enfant !

Le regard du pasteur était calme et déterminé. Elle n’eut pas le temps de se relever qu’il était déjà derrière elle. Elle sentit la pointe froide de la lame appuyer sur sa peau puis entrer entre ses côtes, déchirant sa chair. Sans un bruit, la vie la quitta et son corps s’effondra sur le sol glacé de l’église. Le pasteur Svenson regarda le sang s’écouler lentement sur les carreaux de grès puis prit la jeune femme par les pieds, la traînant sur les tommettes. Sa tête faisait un bruit sourd sur les dalles. Il ne ressentait rien de plus qu’un profond agacement. Ces incapables l’avaient laissée s’échapper. Qui sait ce qu’il se serait passé si elle avait réussi à se réfugier chez quelqu’un d’autre ? Heureusement pour lui, il était la personne la plus influente du village et personne n’irait soupçonner quoi que ce soit le con-cernant. Il connaissait toutes les familles et avait la confiance et le respect des habitants. Avec son sang, il tracerait sur la terre sacrée le symbole qui leur donnerait de nouveau richesse et pouvoir. Ces derniers temps avaient été rudes, entre l’hiver très froid qui avait décimé les bêtes et la sécheresse qui avait réduit à néant les récoltes. La famine menaçait et les paysans se révoltaient contre les nantis et leurs privilèges. Et l'église n’avait pas échappé à leurs revendications. Il fallait faire quelque chose. Il avait alors proposé aux décideurs de la région des sacrifices rituels, pour contrer le mauvais œil qui s’était abattu sur eux. Il les avait convaincus que des sorcières étaient parmi eux, jetant des sorts aux récoltes. Avec une poignée de fidèles des comtés alentours, ils avaient cherché à démasquer ces femmes particulières. Après la première disparition, puis la deuxième, les rumeurs avaient commencé à enfler et à se répandre dans tout le nord du pays. La première femme s'était volatilisée un mois auparavant. Un étranger avait été lynché, puis on avait abattu un loup qui rôdait dans le coin. Perdu dans ses pensées, le pasteur sursauta quand il entendit des bruits de pas rapides dans l’allée. Il regarda autour de lui, mais rien ne permettait de cacher le corps. Il alla s’adosser à la lourde porte en chêne massif, tentant d’identifier les voix. En les reconnaissant, il respira plus facilement et ouvrit la porte. Ils étaient quatre, vêtus d’une sorte de grande bure blanche et verte, portant tous le même médaillon que lui.

— Où est-elle ? demanda l’un d’eux. On a suivi ses traces jusqu’ici.
— Je m’en suis occupé, le sacrifice est presque achevé. Gravez la marque et allez la jeter dans le lac, dit-il en ouvrant plus grand la porte, dévoilant la femme qui gisait au sol.
Sans un mot, deux des hommes vinrent prendre le corps. Le pasteur alla vers le fond de l’église, contourna l’autel et descendit les quelques marches qui menaient à la crypte. Dans la semi-pénombre, il caressa un des piliers et s’agenouilla. Il souleva une dalle, dévoilant un trou qui contenait un vieux livre à la couverture en cuir brun. Il le sortit et l’ouvrit, parcourant les pages avec intérêt. Plusieurs siècles étaient passés depuis que les premiers hommes avaient commencé à écrire sur ce manuscrit. La langue employée au départ était le norrois, parlée par les Vikings. Il tourna les feuilles jusqu’à arriver à la zone où était indiquée l’année 1819. Il se redressa et posa le livre sur un pilier bas, prenant la plume et l’encre qui étaient entreposées avec le parchemin. Avec application, il écrivit en lettres calligraphiées le nom de la femme qu’il venait d’assassiner.
Margeret Johannson. D’un geste sec, il referma le vieux grimoire et caressa la couverture fendue ornée de la flèche. Il avait fait son devoir.

— Par-delà le temps, nous veillons, marmonna-t-il machinalement en replaçant la dalle, scellant les fissures avec de la terre humide.
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