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Citations sur La comtesse des digues (17)

Elles s’assirent. Les grands bancs de vase rougeoyaient au couchant ; deux larges hérons gris descendirent dans les roseaux ; les grenouilles clamaient parmi les marécages. Le jour se terminait dans un calme inexprimable. Elles écoutèrent la rumeur des eaux.
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― A quoi rêvez-vous ainsi mademoiselle ? dit doucement Larix.
― Je pensais …
Mais elle ne parvenait pas à formuler sa pensée. C’était trop difficile, elle n’avait jamais essayé. Ses émotions étaient toujours restées à une place silencieuse et sensible du cœur. Son père et elle ne s’étaient jamais dit plus que « comme s’est beau père ? Ah oui Zanneke ! Ah voyez le soleil et la neige, père !
― Je pensais … répéta Suzanne, que … je serais heureuse de rester au Weert … enfin, ne croyez-vous pas, que quand on aime beaucoup son métier, et le mien c’est tout cela … (elle montrait les digues, l’Escaut, les oseraies). Ne croyez-vous pas qu’alors on ne s’attriste jamais d’être seule ?
―Cela peut remplir une vie d’homme, dit-il, mais pas une vie de femme. A une femme, il faut l’amour et les enfants.
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Incipit
Dans nos plaines, l’Escaut est roi. Point de rochers qui l’enserrent, ni de collines qui le détournent ; le fleuve régit le pays et va comme il veut. Au long des siècles, les riverains sont parvenus à lui prendre quelques terres basses qu’un réseau de digues protège, que des écluses drainent ou irriguent. De grands remparts de boue durcie contiennent les marées, et à chaque pleine lune, les bateaux passent plus haut que la cime des noyers et des pommiers.
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- Où en suis-je moi-même ? se dit-elle, me voilà : l'osier, les digues, le registre. Si je partais en voyage, remplacée ici par ce vieux, mes oseraies se perdraient faute de soins, et moi seule je connais les points faibles des digues. - le mot de grand-père, le grand bourgmestre : "nous seuls connaissons ici le sens exact des mots : digues - irrigations - drainages".
Ainsi la voix du père et du grand-père retenaient Suzanne au village, comme celle de la grand-mère l'avait empêchée de répondre à l'amour. Qu'elle était lasse ; Ah! quelqu'un avec elle, près d'elle, qui dirigerait tout cela. Des enfants dans la maidon et une barque au soleil...
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Le moindre lopin drainé verdit en pré ; on l’améliore ; le voici produisant le trèfle, la pomme de terre. Près de la chapelle Notre-Dame, une partie plus haute, sablonneuse, était utilisée à la culture de l’asperge. Suzanne vit avec joie qu’on drainait le marécage de Luypeghem. Chacun joignait son apport de fourmi à cette prospérité calculée. La population était maigre, hâlée, robuste, pullulante de marmots nu-pieds et de vieux tordus de rhumatismes. La part d’idéal et de mysticisme se réfugiait dans les chapelles. Si anciennes soient-elles, les voici réparées, peintes, cimentées, ornées de fleurs dorées et d’ex-voto d’argent.
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Elle descendit la digue revêtue de neige et s’engagea avec prudence parmi les glaçons endormis des berges. Ils sonnaient creux sous ses pieds. Saisie par la merveille d’azur et d’argent elle s’assit sur un bloc de glace ; des mouettes voletaient affamées ; des vols d’oiseaux s’abattaient ou s’élevaient. Des canards passèrent du côté de la canardière. Elle aperçu au bord de l’eau libre des oiseaux inconnus … des grèbes que le froid avait chassé de Norvège. Des oies sauvages passèrent du nord au sud en dessinant un gigantesque V.

Suzanne fut heureuse. Que lui fallait-il de plus qu’une pareille fête ? Les blancheurs éblouissantes, la musique des glaçons entrechoqués, cette odeur vierge de l’espace, cet air excitant aux lèvres, et, dans tout son jeune corps, la réaction chaude contre le gel immobile, maître du pays et du fleuve. […] La sérénité de ce paysage glacé la gagna.
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« Le soleil couché, le vent se leva, sautant à l’ouest, et une brume envahit les prés et les champs humides. Ce fut l’automne. » (p. 151)
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