“Vivre à Marseille, c’est déjà voir du pays. Tout change d’un quartier à l’autre, les couleurs des rues, les odeurs de cuisine ou les robes des filles.
Depuis la nuit des temps, Marseille avale tout. Dans l’antiquité, ce furent les Grecs et les Romains ou, au XXème siècle, les Arméniens, les Italiens et les Maghrébins. Elle avale tout mais ne digère rien. Ils restent toujours tels qu’en eux-mêmes l’éternité les a figés. Ici, pour voyager, pas la peine de bouger même une fesse. Il suffit d’ouvrir les yeux”.
Il portait au doigt une grosse bagouse avec un rubis, qu'il retirait toujours devant les caméras de télévision, les appareils photos ou dans les circonstances officielles. C'était son mystère. Une histoire d'homme ou de femme. Avec lui, on ne savait pas. Il se retournait aussi bien sur les filles que sur les garçons. On disait qu'il était à la fois clé et serrure.
Dans la vie, tout est toujours une question de moment.
Surtout la mort.
“La commissaire arrêta là l’entretien. Elle n’en pouvait plus de ce discours victimaire qui était devenu, depuis quelques années, le discours officiel, celui des caves, des ministres et des truands.”
Il faut se méfier de la haine. C'est la pire ennemie de la vengeance qui nécessite toujours beaucoup de doigté et de sang-froid.
Pour moi, dit-il, il n'y a qu'une justice en ce monde. C'est la vengeance. (page 98)
“Quand il fraternisait, c’était pour la vie. Un Marseillais.”
A partir d'une certaine heure la nuit les paroles n'ont plus d'importance . Ce sont juste des choses vagues qui meublent le silence .
La mort rend rarement intelligent mais là elle exagérait .On aurait dit un débile profond .
Charly avait décidé qu'un portable était un indic, doublé d'une balance. Il est vrai qu'il permet tout. De vous écouter. De vous localiser. De vous suivre à la trace. Même éteint, il vous trahit en vous faisant repérer. Il donne raison aux auteurs de science-fiction qui prédisaient qu'un jour toute l'espèce humaine serait pourvue d'un mouchard. Les bovins gardent une puce électronique à l'oreille, de la naissance à l'abattoir; les gens, eux, ont désormais un portable à la main: c'est le même principe.