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EAN : 9782809429718
Panini France (31/01/2013)
3.25/5   2 notes
Résumé :
marvel universe
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suit à Epiphany (VO, épisodes 1 à 6) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. le présent tome comprend les épisodes 7 à 12, initialement parus en 2004, écrits par Keith Giffen, dessinés par Ron Lim, encrés par Al Milgrom, et mis en couleurs par Chrisie Scheele et Krista Ward. Par la suite, Keith Giffen donnera un rôle secondaire à Thanos dans Annihilation.

Sur une planète isolée (très loin dans l'univers), Thanos arrive à pied dans une ville paumée appelée Frontline, et se rend dans le bureau de la société Omega Core. Les 3 employés présents (Cole, Swad et Kika) réagissent immédiatement en déchargeant leurs armes de service sur lui. Une fois les esprits apaisés, Cole comprend qu'il n'a d'autre choix que d'accepter la requête de Thanos : lui permettre de se rendre sur Kyln.

Kyln est constitué d'un ensemble de satellites artificiels reliés entre eux, servant à capter l'énergie d'une singularité spatiale appelée The Crunch, servant également de prison pour les criminels dangereux (obligés de travailler pour capter ladite énergie), et plus récemment de lieu de pèlerinage pour une religion obscure. Sur place, Thanos rencontre un avatar de la Mort, Gladiator (Kallark, de la Garde Impériale), Peter Quill (qui n'est plus Star-Lord) et une manifestation particulière du Beyonder.

Pour les fans de Jim Starlin, la nouvelle est dure : le créateur de Thanos est parti faire d'autres choses, et il a abandonné sa créature dans les mains d'un autre scénariste. Non seulement, ce ne sera pas du Starlin (oui, il y a des puristes), mais en plus les précédentes occurrences où ce personnage a été pris en main par quelqu'un d'autre l'ont invariablement ramené au statut de supercriminel basique, juste un peu plus puissant que la moyenne, et juste un peu plus cosmique. Cependant Keith Giffen (au départ un dessinateur) dispose déjà en 2004 d'une longue expérience de scénariste sortant des sentiers battus, qu'il s'agisse de son travail avec Paul Levitz sur la Légion des SuperHéros (par exemple The great darkness saga), sur une itération que l'on dit pudiquement différente de la Justice League International (avec John-Marc DeMatteis), ou encore tout un tas de miniséries plus inventives les unes que les autres comme La balade de Lobo, The Heckler, Ambush Bug, etc.

Dès le départ, Keith Giffen choisit de ramener Thanos à une dimension plus terre à terre : il est à pied, il a besoin de l'aide d'un être humain (Cole) pour accéder à Kyln, il intègre un groupe de touristes devant The Crunch, il est accompagné par une sorte de petite fée (appelée Skreet) à la langue bien pendue. Effectivement il dispose d'une puissance supérieure quasiment à tout le monde, et il est le personnage central d'une aventure cosmique. Par contre Keith Giffen abandonne le thème sous-jacent de la quête de l'amélioration personnelle, d'ailleurs le lecteur a bien du mal à cerner les motivations de Thanos pour aller voir The Crunch qu'il surnomme la cascade de la Genèse. Il se soumet à la nécessité d'évoquer la personnification de la Mort qui fait une courte apparition.

De fait Keith Giffen développe son récit sur d'autres axes. Dans un premier temps, il pioche dans la mythologie de l'univers partagé Marvel pour nourrir son intrigue. le lecteur doit disposer d'une connaissance exhaustive des Beyonders (bien au-delà des premières Secret Wars de Jim Shooter) pour espérer comprendre quoi que ce soit à cette histoire de Maker qui est une forme d'incarnation de Beyonder. Il lui est plus facile de reconnaître Gladiator de la Garde Impériale des Shi'ar. À l'issue de cette première partie, le lecteur reste dubitatif quant aux motivations de Thanos, ou à l'aide de Peter Quill. Il est plus intéressé par Skreet, un étrange personnage qualifié de mite du chaos, étant déjà apparue dans un épisode de Marvel Comics Presents numéro 172 de janvier 1995. Une petite recherche lui permet d'avoir la confirmation de ce qu'il subodorait : ce personnage a été créé par Keith Giffen (on n'est jamais mieux servi que par soi-même).

Les épisodes 11 & 12 se placent dans la continuité de la première partie, quand Thanos s'enquiert de savoir quel était l'autre prisonnier détenu dans une cellule d'aussi haute sécurité que Maker. le scénariste fait preuve d'une bonne connaissance de l'univers partagé Marvel, en allant farfouiller du côté de Galactus pour y trouver une source de développement. Son imagination débridée lui permet de trouver des degrés de liberté dans cette mythologie, sans contredire des éléments passés, sans nécessité que le lecteur ait acquis un savoir encyclopédique en la matière pour apprécier l'aventure. Cette deuxième partie confirme également que Giffen ne souhaite pas faire du sous-Starlin. Il évoque une conséquence de la rencontre entre Thanos et Galactus dans les épisodes 1 à 6, mais Adam Warlock n'est pas de retour et la Mort ne revient pas.

Au fil des pages, le lecteur ressent une étrange impression. Certes Thanos est bien le personnage central du récit, il est également le plus fort, et il fait preuve à une ou deux reprises de ses talents de stratège. Il ne fonce pas dans le tas avant de savoir ce qui se passe (pas comme le premier superhéros venu). Il planifie ses actions avec un ou deux coups d'avance. Néanmoins il a abandonné sa combinaison violette habituelle, et il évolue au milieu de nombreux autres personnages. Skreet (la mite du chaos) lui donne la réplique, permettant au scénarise d'exposer ainsi des informations et des intentions ou des jugements de valeur. Il y a une forme d'humour sarcastique qui s'installe entre eux, rendant Thanos un peu plus accessible que précédemment. Il y a donc les pensionnaires de Kyln, Gladatior et Peter Quill qui disposent d'un temps d'exposition confortable. Giffen en profite aussi pour faire apparaître Oracle, une autre membre de la Garde Impériale Shi'ar. Enfin le lecteur éprouve l'impression que Giffen accorde beaucoup de temps au trio d'Omega Core (Cole, Swad et Kika) comme s'il les destinait à devenir des personnages récurrents.

Le nouveau dessinateur est Ron Lim, un artiste qui a souvent travaillé avec Jim Starlin, à commencer par la trilogie Infinity : le gant de l'infini, La guerre de l'Infini, et La croisade de l'Infini. Il dessine un Thanos massif à souhait, avec un visage de pierre peu expressif comme il est d'usage. Il lui a conçu une tenue de pèlerin (à défaut de samaritain) qui mélange une grande étoffe pour la discrétion, avec des éléments plus fonctionnels comme les gants ou les lourdes bottes, sans qu'ils n'en deviennent ostentatoires. le personnage conserve bien sa présence physique imposante, son sérieux, sa sévérité, son cou de taureau et son nez minuscule. Il semble un peu moins maniaque et psychorigide que quand il est dessiné par Starlin.

Dès la première page, les spécificités de l'approche graphique de Ron Lim sont apparentes. Il ne s'attache pas à dessiner des contours de forme propres sur eux, avec des courbes délicates pour les rendre plus agréables à l'oeil. Il préfère des traits de contour un peu plus grossiers, pour leur conserver une sorte de spontanéité. le résultat n'atteint qu'à moitié son objectif car effectivement les contours apparaissent un peu heurtés, avec des angles disgracieux, mais Lim et Milgrom rajoutent de nombreux traits aussi bien épais que très fins à l'intérieur des surfaces leur donnant un aspect chargé qui va à l'encontre de la volonté de spontanéité.

De fait, la narration visuelle raconte très bien le récit, sans problématique de lisibilité ou de compréhension. Ron Lim intègre un bon niveau de détails que ce soit pour les arrière-plans (permettant de donner du caractère à chaque endroit), pour les accessoires (armes ou accessoires à bord du vaisseau de Galactus), ou pour l'apparence des personnages, tous facilement reconnaissables. Sa façon de dessiner repose sur un degré de simplification qui lui permet de dessiner Skreet nue comme un ver pendant 2 épisodes, sans que cela ne soit indécent, encore moins vulgaire. le lecteur éprouve donc l'impression que l'artiste s'adresse à de jeunes adolescents plus qu'à des adultes, ses dessins ne sont pas là pour faire apparaître des éléments supplémentaires, mais juste pour donner corps au scénario. Cela se remarque par exemple dans les expressions des visages, dessinées à la va-vite, sans nuance.

Keith Giffen et Ron Lim ont l'intelligence de ne pas essayer de faire du Jim Starlin. Ils respectent les principales caractéristiques du personnage et l'extraient de la mythologie spécifique à Starlin, pour le placer dans une autre bien enracinée dans l'univers partagé Marvel. Ils conservent la dimension cosmique, tout en inventant de nouveaux concepts. À ce titre la prison Kyln connecté à la cascade de la Genèse (The Crunch) en impose à la fois par son originalité et par sa représentation massive. Ils racontent une histoire dont Thanos est bien la figure centrale, intégrant de nombreux autres personnages dont certains (par exemple Cole) disposent d'un temps d'exposition qui semble disproportionné par rapport à leur importance dans l'intrigue. Cela donne à la fois une aventure qui en impose par son ampleur et son inventivité, et aussi une sensation de prologue à ce qui vient par la suite (à savoir Annihilation).
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