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Critique de kielosa



Cet épisode de notre valeureux commandant Richard Oppenheimer constitue le cinquième volume d'une série de provisoirement 6 livres. Espérons que Harald Gilbers est en train de préparer entretemps une septième suite, car son personnage, dans une Allemagne d'après-guerre, appartient à cette catégorie rare de livres qui réunit une enquête policière captivante avec une reconstitution historique remarquable d'une période trouble et complexe. Comparable à ce propos avec "La trilogie berlinoise" de Philip Kerr et "Les Démons de Berlin" de Fabiano Massimi. Voir ma critique du 23 février 2023.

Dans cet épisode, qui se déroule du 6 novembre au 4 décembre 1947, notre commissaire doit résoudre 2 affaires criminelles insolites.

Il y a d'abord, le cas du meurtre de l'intrus chez Frau Ursula Hinze et ensuite le macchabée qui a fait un plongeon de la Tour Radio, le bâtiment le plus haut de Berlin à l'époque.

Avec son confrère, le commissaire Kurt Billhardt, et leurs assistants respectifs, tels le dynamique Gregor Wenzel et l'inspecteur Ziehm, 2 enquêtes parallèles sont lancées, qui démarrent difficilement à cause de la situation confuse résultant de la division de la ville de Berlin en quatre secteurs d'occupation alliés et plus précisément des ambitions démesurées de Staline dans le secteur russe de la capitale allemande.

Les enquêtes se poursuivent péniblement et passent virtuellement à l'ombre d'un projet ambitieux, soutenu par le président Juan Perón d'Argentine, visant la fuite de criminels de guerre nazis à travers la Suisse et l'Italie vers l'Amérique latine.
Il est vrai que Perón, qui n'était pas favorable à un système de punition des mandataires du Troisième Reich coupables de crimes de guerre, a contribué à organiser et financer des opérations à cette fin. Lire à ce sujet l'excellent ouvrage d' Uki Goñi "La véritable opération Odessa : La fuite des nazis vers l'Argentine" de 2007.
Odessa, est ici l'acronyme de "Organisation der ehemaligen SS-Angehörigen" ou l'organisation des anciens membres SS. Une organisation contestée qui avait le même but : aider ces braves gens à échapper à une punition par les Alliés.

Le fait que certains membres de la police berlinoise ont un passé douteux et soutiennent les efforts d'évasion de leurs anciens collègues du Front de l'Est par exemple, n'est pas de nature à stimuler les investigations d'Oppenheimer, qui se sent à un moment donné même obligé de se cacher dans sa propre ville.

La grande valeur du roman réside dans la reconstitution impressionnante des conditions de vie pénibles et hasardeuses dans une ville dévastée où tout manquait ou presque, avant le support américain du Plan Marshall de 1948. Rien que la description des pauvres mets que les gens s'inventaient pour simplement survivre est à ce point singulièrement révélatrice d'une misère plus que noire. le titre original de ce livre n'est pas par hasard "Hungerwinter" ou l'hiver de la famine.

À la famine et la misère s'ajoutait la peur des initiatives despotiques émanant du secteur russe sous l'égide de Staline et le risque d'une guerre froide Est-Ouest.
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