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Commandant Richard Oppenheimer tome 5 sur 6

Joël Falcoz (Traducteur)
EAN : 9782264080097
453 pages
10-18 (05/05/2022)
3.93/5   96 notes
Résumé :
Oppenheimer 05

Berlin, 1947. Dans une capitale allemande divisée et affamée, le commissaire Oppenheimer est appelé sur le lieu d’un crime banal : un cambrioleur tué par le locataire de l’appartement dans lequel il est entré par effraction. Un cas d’autodéfense classique ? Oppenheimer en doute et découvre des zones troubles.

Pendant ce temps, son collègue Billhardt disparaît en pleine enquête sur la mort d’un pickpocket retrouvé avec d’é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Comment Reinhard Gehlen, Generalmajor de la Wermacht, chef du service des renseignements sur le front est en 1944-1945, a-t-il été récupéré par les occidentaux en 1945 et son organisation intégrée à la CIA ?

L'organisation Gehlen s'est elle contentée d'observer les filières d'exfiltration des nazis ou certains de ses membres en ont ils été des rouages ?

« Les exfiltrés de Berlin » décrivent le contexte diplomatique, politique et militaire de l'automne 1947, dans l'ancienne capitale du Reich, où deux crimes mettent le commissaire Oppenheimer sur les traces d'un nazi fuyant vers l'Argentine de Péron. L'enquête policière sert de prétexte à une description des réseaux, les « ratlines », qui par la Suède ou la Suisse, permettaient aux nazis d'embarquer à bord d'avions KLM ou de bateaux vers l'Amérique Latine. Elle révèle l'attitude des services de renseignements et leur exploitation de ses filières …

Excellent roman, plus historique que policier, à l'inverse de l'incontournable chef d'oeuvre de Frederick Forsyth, « Le dossier Odessa », paru en 1972, avant l'ouverture des archives qui permettent à Harald Gilbers de publier la saga Oppenheimer.
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Cet épisode de notre valeureux commandant Richard Oppenheimer constitue le cinquième volume d'une série de provisoirement 6 livres. Espérons que Harald Gilbers est en train de préparer entretemps une septième suite, car son personnage, dans une Allemagne d'après-guerre, appartient à cette catégorie rare de livres qui réunit une enquête policière captivante avec une reconstitution historique remarquable d'une période trouble et complexe. Comparable à ce propos avec "La trilogie berlinoise" de Philip Kerr et "Les Démons de Berlin" de Fabiano Massimi. Voir ma critique du 23 février 2023.

Dans cet épisode, qui se déroule du 6 novembre au 4 décembre 1947, notre commissaire doit résoudre 2 affaires criminelles insolites.

Il y a d'abord, le cas du meurtre de l'intrus chez Frau Ursula Hinze et ensuite le macchabée qui a fait un plongeon de la Tour Radio, le bâtiment le plus haut de Berlin à l'époque.

Avec son confrère, le commissaire Kurt Billhardt, et leurs assistants respectifs, tels le dynamique Gregor Wenzel et l'inspecteur Ziehm, 2 enquêtes parallèles sont lancées, qui démarrent difficilement à cause de la situation confuse résultant de la division de la ville de Berlin en quatre secteurs d'occupation alliés et plus précisément des ambitions démesurées de Staline dans le secteur russe de la capitale allemande.

Les enquêtes se poursuivent péniblement et passent virtuellement à l'ombre d'un projet ambitieux, soutenu par le président Juan Perón d'Argentine, visant la fuite de criminels de guerre nazis à travers la Suisse et l'Italie vers l'Amérique latine.
Il est vrai que Perón, qui n'était pas favorable à un système de punition des mandataires du Troisième Reich coupables de crimes de guerre, a contribué à organiser et financer des opérations à cette fin. Lire à ce sujet l'excellent ouvrage d' Uki Goñi "La véritable opération Odessa : La fuite des nazis vers l'Argentine" de 2007.
Odessa, est ici l'acronyme de "Organisation der ehemaligen SS-Angehörigen" ou l'organisation des anciens membres SS. Une organisation contestée qui avait le même but : aider ces braves gens à échapper à une punition par les Alliés.

Le fait que certains membres de la police berlinoise ont un passé douteux et soutiennent les efforts d'évasion de leurs anciens collègues du Front de l'Est par exemple, n'est pas de nature à stimuler les investigations d'Oppenheimer, qui se sent à un moment donné même obligé de se cacher dans sa propre ville.

La grande valeur du roman réside dans la reconstitution impressionnante des conditions de vie pénibles et hasardeuses dans une ville dévastée où tout manquait ou presque, avant le support américain du Plan Marshall de 1948. Rien que la description des pauvres mets que les gens s'inventaient pour simplement survivre est à ce point singulièrement révélatrice d'une misère plus que noire. le titre original de ce livre n'est pas par hasard "Hungerwinter" ou l'hiver de la famine.

À la famine et la misère s'ajoutait la peur des initiatives despotiques émanant du secteur russe sous l'égide de Staline et le risque d'une guerre froide Est-Ouest.
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C'est la cinquième enquête policière du commissaire Oppenheimer et elle se déroule en 1947 à Berlin. Oppenheimer a été appelé sur le lieu d'un homicide- un cambrioleur a été tué par le locataire de l'appartement dans lequel il venait d'entrer. Cependant Oppenheimer est intrigué par l'attitude du couple qui y vit. Au même moment un de ses collègues Billhardt enquête sur la mort d'un pickpocket, retrouvé mort avec dans sa poche des documents tendant à montrer qu'il existe un réseau d'exfiltration d'anciens nazis vers l'Argentine. Et si les deux affaires se rejoignaient ?

Je lis les enquêtes policières d'Oppenheimer depuis le début car elles se déroulent toutes à Berlin dans un contexte historique qui m'a toujours passionnée. Que ce soit pendant la Seconde Guerre mondiale ou au moment où, pour Churchill, « un rideau de fer s'est abattu sur le continent », les enquêtes du commissaire s'accompagnent d'un arrière-plan historique toujours très bien dépeint. Au début du roman, on ressent bien la tension qui monte entre l'URSS et les USA ; des gens disparaissent à l'est de Berlin sans que la police infiltrée par le parti communiste fasse grand-chose pour les retrouver, des amis d'Oppenheimer préfèrent quitter Berlin pour se rendre à l'Ouest comme bon nombre d'allemands, d'anciens nazis sont recrutés par les alliés de l'Ouest pour contrer les soviétiques… Dans ce climat délétère où on ne sait plus sur qui compter, Oppenheimer aura fort à faire pour résoudre son affaire. Cependant dans le même genre d'histoire, je préfère, et de loin, le roman de Luke McCallin « Les cendres de Berlin » qui se déroule à la même époque, l'intrigue était plus solide, l'amertume de l'époque mieux rendue.
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Harald Gilbers continue de façon chronologique les enquêtes policières du commissaire Oppenheimer. Après la période la seconde guerre mondiale, à laquelle l'ex-commissaire de la Kripo avait survécu malgré le fait d'être juif (Cf. Germania), et celle de la libération et de la reconstruction de Berlin (Cf. La vengeance des cendres), vient celle en 1947 d'un retour très progressif à la normalité, dans une ville désormais otage des dissensions entre les ex-alliés d'hier. Les Soviétiques cherchent à étendre leur domination en imposant un de leurs séides comme chef de la police, alors que la municipalité, sans vrai pouvoir, puisque tout est décidé par l'Allied Kommandatura, est dirigé par les partis démocratiques. La fracture Est-Ouest est à l'oeuvre. Les disparitions de personnes dans la zone soviétique se succèdent sans déclencher d'enquêtes.

Oppenheimer, lui, est chargé d'une mort banale : une tentative de cambriolage au cours de laquelle le cambrioleur a été tué par l'occupant des lieux, lui-même blessé. Mais est-ce bien ce qui s'est produit ? L'attitude de la femme vivant sur place est surprenante.

Son collègue, Billhardt, revenu très marqué de la guerre, durant laquelle il a participé à des massacres sur le front de l'Est comme bien des membres de la Kripo, incorporés à la SS, se trouve lui affecté à la mort suspecte d'un homme tombé depuis la tour de communication. Manifestement, il a été poussé… Et des passeports de la Croix-rouge et des titres de séjour délivrés par l'ambassade d'Argentine, vierges de toute photo, étaient cousus dans les vêtements du mort, par ailleurs connu des autorités pour avoir été un pickpocket avant guerre. L'affaire intéresse Oppenheimer qui soupçonne un réseau cherchant à exfiltrer d'anciens nazis vers l'Amérique du Sud d'avoir participé à ce meurtre.

La période est propice aux changements d'identité : les anciens chefs nazis cherchent à se refaire une virginité, certains s'engagent dans la police, sans que faute d'archives (qui ont toutes brûlé) les vérifications ne puissent être faites. Des ex-prisonniers de guerre en Union Soviétique reviennent en soutenant l'idéologie communiste.

La thématique n'est pas forcément neuve : il s'agit ici des rouages de l'organisation Odessa d'exfiltration des cadres nazis, traitée par exemple par Frederick Forsyth il y a des années. Les précisions apportées par Gilbers dans la postface actualisent le sujet.

Gilbers réussit, encore une fois, à faire revivre l'époque et son contexte politique. Sur ce point, sa parfaite connaissance historique sert parfaitement le livre. L'histoire, elle, pêche un peu par manque de ligne claire. le sujet est très lié à l'espionnage, aux services secrets qui se reforment en ce début de guerre froide. Il conduit à multiplier les traîtres, auteurs de double-jeu, et à un climat de méfiance généralisé. La fluidité de l'intrigue s'en ressent. Mais ne boudons pas notre plaisir, cette série reste de (très) haut niveau.
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5ème enquête du Commissaire Oppenheimer mais la première pour moi ! Avant de le demander sur NetGalley j'ai oublié de regarder si c'était une série et j'en suis restée au thème qui me plaisait ! Il se lit bien sans connaître les précédents mais comme dans toute série, c'est un plus de les lire dans l'ordre.

Tout comme Cay Rademacher et Philip Kerr, l'histoire se passe dans le Berlin d'immédiate après-guerre avec les 4 secteurs des vainqueurs alliés et le début de la guerre froide, nous sommes en 1947 et la population a faim et froid, les ruines parsèment encore la ville.

Oppenheimer d'origine juive a été réintégré à la Kripo. Il intervient sur un meurtre dans un appartement où le locataire aurait tué un cambrioleur par légitime défense. Voilà pour le côté policier pur et dur.

L'Histoire fait partie du roman, l'enquête tournant autour de la dénazification, des suspicions qu'elle entraine et la découverte pour le policier lambda d'un réseau pour exfiltrer des huiles nazies vers l'Argentine. Des complicités au sein de la police mettent Oppenheimer et un de ses collègues en danger.

L'auteur arrive à retranscrire l'ambiance, du moins telle qu'on l'imagine, le chacun pour soi de la plupart, les tensions entre les forces occupantes et les dilemmes auxquels chacun est confronté ! On ressort de la lecture se sentant un peu crasseux tant c'est réaliste !

A l'occasion de la baisse de ma PAL (on peut y croire) je lirais les précédents avec plaisir, le rythme et l'intérêt restant constants !

#LesexfiltrésdeBerlin #NetGalleyFrance

Challenge MAUVAIS GENRE 2021
Lecture THEMATIQUE mai 2021 : Littérature étrangère
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- Sous Hitler, on pouvait prouver notre bravoure.

J'étais dans le Volkssturm, Jo a même été au front. On pouvait voir d'autres pays, on nous donnait de beaux uniformes. Partout, on était respectés. C'étaient des temps héroïques. Pas comme aujourd'hui. Maintenant, les jours se suivent avec monotonie, les étrangers se moquent de nous et notre patrie n'est plus qu'un tas de gravats.

Le commissaire s'était déjà rendu compte qu'une partie de la population regrettait les idées nationales-socialistes. Toutes les victimes innocentes du nazisme et la défaite dévastatrice subie par Hitler et ses suppots suffisaient à prouver que cette idéologie dégradante ne valait rien, mais elle semblait indéracinable. Oppenheimer n'avait rien contre une certaine dose de patriotisme, tant que celui-ci n'était pas employé pour dénigrer les autres peuples. Mais la frontière était vite franchie.
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Oppenheimer détestait les enterrements. Ce genre de cérémonies lui paraissait absurde. Comment pouvait-on rendre hommage à un défunt en broyant du noir devant une tombe? Si l'on tenait à honorer quelqu'un, mieux valait le faire lorsque celui-ci était encore vie. Après le décès de la personne, peu importait que les proches respectent ou non les conventions sociales. Les morts n'étaient plus en mesure de se plaindre.
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