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Critique de Dario13


Alice au pays des Merveilles... plus qu'un roman pour enfants, un mythe de la littérature anglaise et une icône de la culture populaire. Souvent copiée, jamais égalée, déclinée à toutes les sauces possibles et imaginables (albums illustrés, mangas, films, dessins animés, jeux-vidéos, cosplay, parodies...et j'en passe!), l'oeuvre de Lewis Caroll n'en finit plus de nourrir notre imaginaire.

D'imaginaire, il en est justement question dans cette étonnante Dernière sortie pour Wonderland...ou plus exactement de perversion par l'imagination! Sous couvert d'une relecture en mode "au pays des camés" des aventures de la petite fugueuse traqueuse de lapin retardataire, Ghislain Gilberti nous invite ainsi à en revivre les épisodes les plus emblématiques pour mieux dévoiler leur sombre signification cachée. Sous la forme d'un jeu de miroir mettant en parallèle les rencontres surréalistes (Chat de Cheshire, Chapelier fou, Reine de coeur…tous répondent présents) et certains épisodes supposés véridiques de la vie de Lewis Caroll, le roman prend ainsi des airs de puzzle tordu soulignant peu à peu une éprouvante symbolique du vice et de l'horreur. Abus de pouvoir, manipulation des esprits, addictions destructives, maltraitance animale, viols pédophiles…on est clairement aux antipodes de l'imagerie estampillée Walt Disney d'autant que Gilberti appuie sa vision d'un Caroll maléfique et pervers sur la découverte (véridique) de clichés issus de la sa collection personnelle (l'écrivain victorien étant à ses heures perdues un pionnier de la photographie). Clichés au contenu des plus éloquents quant aux penchants douteux de leur auteur qui sont rassemblés en fin d'ouvrage en tant que dossier complémentaire.

Que l'on ne s'y trompe toutefois pas : loin de prétendre au titre de documentaire – les faits incriminant Caroll relèvent davantage du recoupement déductif crédible que d'une véritable retranscription -, Dernière sortie pour Wonderland est clairement à aborder en tant que fiction de dark fantasy gentiment trash qui se lit d'une traite grâce à un style direct (quoique non dénué de petites maladresses ponctuelles comme certaines répétitions de mots récurrentes) et à un franc-parler quand il s'agit d'évoquer l'affadissement de la culture de masse, règlement de compte auquel même le réalisateur Tim Burton n'échappe pas !! La conclusion appelle à une suite…que l'on attend de pied ferme !
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