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Critique de Alfaric


Arturo Pérez-Reverte nous offre la version espagnole de la quintessence du cape et d'épée ! Impossible de ne pas faire la comparaison avec la version française de cette quintessence, portée par une saga oeuvre culte connue dans le monde entier… Car si "Les Trois Mousquetaires" nous contait un Grand Siècle français qui passait de l'enthousiasme au désenchantement, alors "Le Capitaine Alatriste" nous conte les dernières heures désabusées du Siècle d'Or espagnol. Impossible donc de ne pas reconnaître les ombres tutélaires de Richelieu, Rochefort et Milady de Winter derrière les figures d'Olivarès, Malatesta et Angélica. Toute une galerie d'amis fidèles et d'ennemis mortels gravitent autour de notre fier hidalgo, à commencer par son filleul basque Inigo qui fait office de narrateur…


Dans ce 1er récit de la série, ici adapté en bande dessinée en 2005, nous découvrons le personnage à travers les yeux de son filleul qui à ses côtés fait peu à peu l'apprentissage de la vie. Mais nous découvrons également les archi ennemis de nos héros : la belle mais machiavélique Angelika, et le fourbe et cruel Malatesta !
Ici Alatriste se retrouve pris dans un conflit entre le Comte-Duc d'Olivares et Bocanegra du Saint-Office de l'Inquisition. Ayant sauvé deux mystérieux voyageurs anglais au lieu de les assassiner, il marche sur la corde raide puisque pour éviter l'incident diplomatique le premier veut le faire parler et le deuxième veut le faire taire… Mais c'est sans compter sur l'incroyable courage de son filleul Inigo, sur la témérité de son ami Quevedo et sur l'intervention de nos deux rosbeefs de qualité qui comptent bien rembourser leur dette à notre fier hidalgo !

Rien à redire sur le scénario de Carlos Gimenez qui est très fidèle au roman originel, ce qui nous gratifie de belles tirades, de chouettes dialogues et de bons mots savoureux. Les dessins de Joan Mundet sont de très bonne facture et se répartissent sur 11 chapitres pour un total de 176 pages. La maîtrise du noir et blanc est impeccable, avec des jeux d'ombres et de clair-obscur… Après les graphismes sont datés, je veux dire que c'est comme cela que les bons dessinateurs travaillait avant l'irruption de l'informatique dans la profession : ici ce n'est pas du tout un défaut, au contraire cela renforce même la qualité de l'ensemble car l'ambiance vintage colle parfaitement bien à ce récit de cape et d'épée d'un beau classicisme…


Et pendant que la saga cartonne sous tous les formats en Espagne et dans le monde, ce sont les Anglais qui ont su redonner une nouvelle jeunesse à saga d'Alexandre Dumas : putain qu'est-ce qu'on est nul en France, ce pays qui crève d'un élitisme sans élite !!! (en sachant que notre fier hidalgo pense la même chose de l'Espagne de son temps...)
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