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Critique de Lutopie


Les terres du sud et du monde rural nourrissent la série romanesque panthéiste de Jean Giono. Les protagonistes issus d'une ferme de Haute-Provence voient le Grand Troupeau qui descend de la montagne. La Nature est une force. Et pourtant, la Nature est en souffrance.

La guerre ( la der des der) fait des ravages mais cette guerre, bien qu'omniprésente, est reléguée au second plan. Elle n'est que très peu décrite hormis la scène de l'obus et le chapitre intitulé comme le titre, « le Grand Troupeau ».
Giono s'attarde sur la vie à la ferme et longuement sur des descriptions d'arbres morts. La nature envahit les maisons abandonnées. La terre ensevelit les hommes. La nature est aussi destructrice que créatrice ( car elle génère de la souffrance). Les corps souffrent au front comme à l'arrière.

Ce roman à thèse s'inspire de l'Apocalypse. Giono, qui a participé à la guerre, en témoigne, mais en pacifiste convaincu, il dénonce la guerre en la présentant comme le mal absolu, comme une épidémie qui contamine absolument tout. La violence imprègne la totalité du roman. Elle ne permet à aucune architecture, à aucune structure, de subsister ; la guerre étant par essence chaotique.

Les soldats sont comparés au grand troupeau du premier chapitre qui descend de la montagne. le chapitre « le Grand troupeau » nous présente les soldats comme « l'assemblée des moutons » (p.111). Et ce chapitre apparaît comme une réécriture du premier chapitre, non plus avec des animaux qu'on humanise, mais avec des hommes, bestiaux. Les soldats suivent leurs capitaines comme les moutons suivent leurs bergers.
Le roman se construit sur cette vision du troupeau qui monte et qui descend de la montagne ; comme une absurdité ; c'est un flux qui ne s'arrête pas, qui laisse les animaux exténués, mourants, sur le bord de la route, et les cadavres, loin derrière, à l'arrière.
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