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Critique de oran


La naissance de L'Odyssée est le premier récit achevé de Giono. C'est l'abbé Lombardi, ami de la famille, qui avait offert au jeune manosquin une série de livres, parmi lesquels figurait l'Odyssée. Ainsi débute sa connaissance d'Homère et sa passion pour l'Antiquité , ses auteurs, qu'il approfondit plus tard grâce aux « classiques Garnier ». Il entreprend ce récit en 1920 alors qu'il est employé de banque à Marseille, Giono s'évade de son univers professionnel aux côtés d'Ulysse dans le bleu de la Méditerranée et l'azur du ciel  provençal, pris , lui aussi, aux mirages des îles. Giono va raconter une histoire bien différente de celle narrée par Homère , l'Odyssée, le voyage d'Ulysse pour revenir jusqu'à son île natale Ithaque , où est sensée l'attendre sa fidèle épouse Pénélope. (L'Odyssée original commenté récemment par Mélanya).
Ce long texte déterminera sa vraie vocation et son devenir de romancier.
Ici, ce retour, d'île en île, est une musardise de femme en femme et Ulysse l'artificieux se complet à passer du temps, beaucoup de temps ,de couche en couche, celles de belles dames : Kallisté, Timarete, Orée, Lyssia, Melitte, Calyptso, Circé. Il coule des jours heureux, peu pressé de rentrer au bercail jusqu'au jour où Menelas qui a retrouvé son Hélène lui confie que Pénélope n'est pas fidèle, elle a pris moult amants, des jeunes évidemment dont un certain Antinoüs qui, de surcroît, la gruge. Il surprend des conversations qui semblent confirmer son triste sort «  Paraisse le godelureau aux joues nettes et vous voilà sur le dos… Vous faites comme a fait la femme d'Ulysse.. Madame Pénélope passe pour une femme de sagesse… pour l'heure elle est passée  »Ulysse le crâneur prend le cafard, il est amer il faut qu'il rentre chez lui, dare-dare, il est temps de se hâter. Mais que dire lorsqu'il faut justifier d'une si longue absence ? dix ans ! Peu de chose. Un gros mensonge !
Les décors de la Grèce antique deviennent ceux de la Provence : mas, caboulot, calanque, combe, maquis, cigale, pigeonnier rond, manoir, taillis d'avelaniers (noisetiers en provençal)…
C'est un récit poétique, onirique, truculent, plein de philosophie.
Je me suis revue dans la cour du Lycée Stéphan Gsell, lors des récréations, réinventant avec force imagination, avec mes copines de classe , les histoires de dieux, déesses, héros grecs à notre façon, leur donnant à travers nos récits plus de vie et d'aventures .
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