J'ai commencé ce récit avec beaucoup de curiosité car je ne connaissais pas du tout cet artiste hollandais. Défini comme « artiste conceptuel »…. Ce qui ne me disait pas
grand-chose.
Thomas Giraud reprend deux éclairages pour comprendre Bas Jan Ader : ses derniers jours en pleine mer et le poids de son père, héros de la seconde guerre mondiale et fusillé en 1944.
L'auteur s'adresse directement à Bas Jan Ader en le tutoyant. Ainsi, il le rend proche de nous, comme si l'artiste présent écoutait le récit de son histoire.
J'ai bien compris l'importance du passé de Bas Jan Ader, mais je suis restée sur ma faim : l'auteur ne donne pas vraiment de clefs pour saisir l'oeuvre, le moment de la fracture, du plongeon. A un moment, il explique brièvement : « la chute finale t'intéresse moins que le moment où l'on perd pied, le processus, le passage du haut vers le bas… ce qui compte, c'est de montrer comment quelqu'un tombe, la manière dont on passe du déséquilibre au basculement, ces quelques grammes qui équilibraient tout le corps sur une ligne très fine et entraînent, t'entraînent, à présent vers le sol. C'est ce qui est beau, cette chose à peine insaisissable tant il est question de fragments de secondes, dans le mouvement vers l'eau du canal ou vers le sol. »
Comprendre le parcours très singulier de cet artiste, l'essence de son oeuvre est un véritable challenge.
Pari plutôt réussi pour la biographie, mais pas pour le décodage de l'oeuvre artistique.