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Critique de SZRAMOWO


Quand Robert Giraud est mort en 1997, à Nanterre, une partie de la France a disparue.
Depuis la fin de la guerre, lorsqu'il est monté à Paris, on appelait Robert, Bob Giraud.
Il avait gagné ce prénom à l'américaine, éprouvé par son parcours de résistant passé par la case prison nazie du petit séminaire de Limoges.
A Paris, il connaitra Doisneau, Prévert, Michel Ragon, des personnages associés au Paris insolite, c'est d'ailleurs le titre d'un ouvrage d'un autre compagnon, Jean-Paul Clébert, mort lui aussi récemment, en 2011.
Doisneau disait de Bob, le comparant avec Restif de la bretonne, il l'écrit dans la préface des Lumières du zinc :
"la différence avec cet autre oiseau de nuit est que, loin de fuir dès que les choses se gâtent, tu n'as jamais refusé le contact rugueux avec tout grossier personnage venant troubler un déroulement qui promettait d'être délicieux"
Délicieux, c'est l'adjectif que l'on retiendra pour qualifier ces chroniques à mi chemin entre le journalisme d'investigation, la confession, le voyeurisme participatif, la cogne amicale.
On se balade de la porte de Bagnolet, l'estanco du père Dubreuil, aux quatre sergents de la Rochelle rue Saint Médard, chez Jacqueline aux Halles, à la Ferronnière, à l'estaminet de Madame Nénette rue des Prêtres Saint Germain l'Auxerrois, rue Saint Denis où les troquets se tiennent par le coude, chez les bougnats de Mouffetard, chez Paulo le lozérien, à l'épicerie-buvette de la place Dauphine, à la taverne Henri IV sur le pont neuf, chez Voisin bois-charbon rue des Beaux Arts, au Chou Vert rue Vauvilliers, et au hasard des conversations :
- Vous apportez 16 litres on sera quatre.
- Y'a des jours où on n'arrive même pas à dormir de la nuit
- Une femme mince c'est comme un pantalon sans poches y'a rien où y mettre les mains.
-C'est fou ce qu'on peut boire
- Oui mais on pisse pas autant
-C'que'j'préfère dans sa bouille c'est ses nichons.
- Comment y s'appelle ton vin?
- Y s'appelle pas, y s'siffle !
- Marcel, il a pris une seule cuite dans sa vie mais elle dure depuis cinquante ans.
- Cul qui bande n'a pas de conscience !
- Au Groenland, ce qui compte, c'est la chaleur humaine.
- Nous, vois-tu, c'est pas qu'on boit beaucoup, mais souvent !

La dernière citation est pareille aux chroniques de Bob, il ne faut pas en lire beaucoup, mais souvent, le plus souvent possible et toujours à jeun....





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