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Citations sur Les Maîtres de l'Heure. Essais d'histoire - Morale cont.. (27)

Au protestantisme proprement dit, il devait, ce semble, un certain individualisme de pensée et de sentiment, une extrême inquiétude intellectuelle et morale, le besoin de ne s'arrêter nulle part, d'essayer toutes les solutions et tous les systèmes, de pousser ses idées jusqu'à leurs dernières conséquences, pour tout dire, un certain goût de l'aventure dialectique, et même du paradoxe, et, enfin, par-dessus tout cela, un sérieux profond, une gravité d'esprit et d'âme qui perçait jusque sous la grâce et dans l'abandon du sourire.

Edouard Rod. I
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De son passage à travers le christianisme, il garda, avec la haine de tout sectarisme et de tout pharisaïsme, un respect profond pour les choses de l'âme et de la conscience, un grand besoin et un souci constant de sincérité intérieure et de moralité, une vive intelligence et une curiosité émue, presque attendrie, des manifestations de la vie religieuse, enfin un tour d'esprit volontiers idéaliste ou mystique qui, dégagé de toute préoccupation dogmatique, en toutes choses, dépassait la région des apparences, et s'efforçait d'en saisir l'intime et mystérieuse réalité.

Edouard Rod. I
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" Je pense à Dieu, Je soir "
Le Dieu auquel il pensait alors n'était assurément pas le Dieu des darbystes. Tout jeune, il avait été conduit aux bizarres réunions de la secte, et ce « gavage pieux », trop contraire aux dispositions très humaines, aimables, conciliantes de sa propre nature, ne lui avait laissé que d'importuns souvenirs. Les darbystes, dans ses romans suisses, n'ont jamais le beau rôle, et ils en ont parfois un odieux. Peu s'en fallut même qu'il n'enveloppai, au moins par moments, — voyez Côte à Côte, — dans son antipathie pour le darbysme, le protestantisme lui-même.

Edouard Rod. I
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En même temps, la vocation littéraire naissait. Dès quatorze ans, il écrivait des vers, d'assez pauvres vers, à ce qu'il semble; mais si l'on songe qu'Edouard Rod a composé des vers toute sa vie, il est intéressant de saisir là, à sa source, cette veine de poésie, et de lyrisme même, qui s'est épanchée plus d'une fois dans les romans de l'auteur du Silence :

Ou bien, fixant mes yeux sur l'étendue immense,
Regardant la forêt, le lac bleu, le ciel noir,
Où, tout en souriant, la pâle lune avance,
Je pense à Dieu, Je soir

Edouard Rod. I
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La mort de sa mère, dont il eut toutes les peines du monde à se consoler, l'entrée au collège de Nyon, « ce collège maudit » où, « puni deux fois injustement, brutalisé par ses camarades, il connut des colères impuissantes, l'indignation sans force », le remariage de son père, furent, pour cette sensibilité déjà trop éveillée et trop tendre une suite d'épreuves et de douloureuses leçons de choses.

Edouard Rod. I
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« J'étais un enfant imaginatif et sensible. Ces spectacles me pénétraient sans que je les comprisse, me façonnant une Ame de désir et de nostalgie.... Je suis le fils d'un paysage triste et d'une malade : c'est pour cela que je n'ai pas l'âme heureuse .... »

Edouard Rod. I
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Sa mère (...) faisait partie de la secte austère et farouchement piétiste des darbystes.

Edouard Rod. I
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Tel était, à vingt-cinq ans, au témoignage de Guy de Maupassant le romancier du Sens de la Vie. S'il avait, physiquement, un peu changé au cours des années, il avait gardé jusqu'au bout sur toute sa personne cet air de tristesse morne qui frappait si vivement l'auteur de Pierre et Jean, et qu'on retrouve d'ailleurs dans presque tous ses livres. Edouard Rod était un triste : il l'était par nature, avant de l'être par réflexion et par expérience, et, comme il arrive toujours en pareil cas, l'expérience et la réflexion n'allaient pas s'aviser d'infliger un démenti à la nature.

Edouard Rod. I
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Il y avait pourtant quelques bons moments dans cette vie d'enfant délicat, timide, peu bruyant, et que ses camarades trouvaient trop « fille » : c'étaient ceux, d abord, où il apprenait à lire et à écrire dans l'école de « mademoiselle Annette », cette délicieuse créature dont il a tracé un si joli et si vivant portrait : c'étaient ceux ensuite où, dans la demeure paternelle, sous la surveillance inquiète et peureuse d'une amie de la famille et d'une domestique très maternellement dévouée, il lisait tous les romans qui lui tombaient sous la main.

Edouard Rod. I
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Dans Au milieu du chemin, l'écrivain nous a laissé quelques pages émues où il évoque le douloureux souvenir de ses lointains tête-à-tête avec le dur paysage, avec une mère paralytique et lentement agonisante : « J'étais un enfant imaginatif et sensible. Ces spectacles me pénétraient sans que je les comprisse, me façonnant une Ame de désir et de nostalgie.... Je suis le fils d'un paysage triste et d'une malade : c'est pour cela que je n'ai pas l'âme heureuse.... »

Edouard Rod. I
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