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Citations sur Théodora : Prostituée et impératrice de Byzance (6)

Dans l'Antiquité, les prostituées étaient perçues comme des marginales porteuses d'une souillure infamante. Pour les chrétiens, elles étaient salies par un péché véniel. Procope raconte comment les gens évitaient de frôler Théodora lorsqu'elle marchait dans la rue : "Quant à ceux parmi les gens respectables qui la rencontraient sur l'agora, ils se détournaient et s'éloignaient en hâte, de crainte qu'en touchant les vêtements de cette femme, ils ne semblent participer à sa souillure." Encore une fois, il exagère, mais il est vrai que si les prostituées étaient admises par la société dans des lieux de spectacles, dans les maisons closes ou dans le cadre de soirées privées, les personnes qui se voulaient respectables, et plus encore les femmes que les hommes, évitaient le contact des prostituées notoires dans la rue. Théodora, comme toutes les femmes de sa condition, était méprisable.
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Cependant jouer les suppliantes un jour de courses avec sa mère et ses sœurs était un événement particulier. La génitrice entraina ses filles dans la mise en scène de leur pauvreté, de leur dépendance sociale et de la vulnérabilité féminine. Elle leur montrait qu’il fallait inspirer la pitié et savoir se soumettre pour trouver une protection. Paradoxalement, en se soumettant aux puissants des factions, en mettant en scène sa faiblesse de femme, elle instrumentalisait consciemment sa condition pour obtenir ce qu’elle voulait. Théodora apprit une leçon ce jour-là : l’art de la manipulation était plus subtil que celui de la guerre, et de grands et beaux yeux humides de larmes et un beau visage couronné de modestes fleurs pouvaient être des armes de négociations redoutables lorsqu’ils étaient utilisés au moment opportun. Théodora n’était-elle pas en train d’apprendre l’art de triompher de l’autorité en jouant la pantomime de l’infériorité assumée et même revendiquée ? Mais on ne joue jamais les mendiants le cœur léger. Elle apprenait aussi à abandonner son honneur pour assouvir de plus grands desseins. Mais on ne courbe jamais l’échine sans sentir un goût amer sur ses lèvres. La scène des suppliantes devait osciller dans l’esprit de la fillette entre l’humiliation de l’avilissement et le soulagement d’obtenir gain de cause.

p. 75
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Pour celles qui ont choisi la voie de la liberté, Théodora est une sœur, un modèle. Ces dernières savent bien que la liberté a un prix: la solitude et le jugement perpétuel des autres.
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(...) on attendait d'une femme qu'elle ne fit pas la démonstration de ses désirs sexuels et encore moins dans ce monde christianisé où le sexe hors mariage sans volonté de procréation était un péché.
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Si la condition d'épouse était à l'époque relativement précaire à cause des risques de divorce ou de répudiation, celle de concubine l'était bien davantage.
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Offrir son corps en spectacle était déjà le prostituer. Le vendre pour quelques heures ou une nuit n'était qu'une prolongation du travail.
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