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Citations sur Et le ciel se refuse à pleurer... (11)

Bien sûr qu’il y a des ratages, bien sûr qu’il y a des loupés, et alors ? La vie n’est faite que de ça.
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Plutôt une sensation irréelle, là où tout s’était brisé, d’indépendance reconquise. Ou découverte pour la première fois. Comme s’il était venu au monde avec des chaînes. Aux pieds. Aux mains. Peut-être aussi à son cou. Des chaînes aux maillons lourds, énormes, en acier plein, dont il se serait soudain débarrassé. Oui, libre. Libre, enfin.
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Et que l’Ave, ce torrent colérique, au bruit sombre et tempétueux, traversait dans toute sa longueur, incivile souvent, et folle, rejointe ici et là par quelques rivières aussi déraisonnables qu’elle. Seul cordon de vie qui raccordait la vallée au reste du monde. Ou distinguait le reste du monde de ce qu’il avait de plus extrême.
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Ce 17 août, après l’avoir un tant soit peu arrangée robe et savates, cheveux aussi -, Tronchet avait soulevé Germaine, et, tout en ayant soin d’éviter les ornières du chemin, il avait entrepris de la ramener à la ferme, le regard porté loin devant, jusqu’où, semblait-il, l’horizon se heurtait aux montagnes. Son regard, que pas une larme ne troublait, ne ñxait rien de précis, hormis ce que sa mémoire fidèle à quelques instants de sa vie lui avait alors imposé. Tel ce joyeux rire, le rire d’Antoine, le fils qu’il avait eu de Germaine, le rire aigrelet, déjà très lointain d’un enfant heureux d’apporter avec lui, comme un trésor entre ses mains, ce que sa maîtresse, un jour, lui avait appris à l’école. Cette phrase que Victor Hugo avait écrite cent quatre vingt-onze années plus tôt, en août 1825 : «La vallée de Sallanches est un théâtre; la vallée de Servoz est un tombeau; la vallée de Chamonix est un temple... », comme lui et Adèle, son épouse, accompagnés de leur petite Léopoldine, alors âgée de un an, voyageaient à travers les Alpes. « La vallée de Sallanches est un théâtre... » Antoine l’avait répétée à ses parents, lors du repas du soir, tandis que sa mère s’occupait à remplir son assiette. Tronchet, en l’écoutant, avait tenté un léger sourire. Ce que Hugo avait écrit était si vrai.
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Des langues de rien, assez bonnes tout de même pour une renommée bien forgée, qui sifflaient dans l’ombre et s’aiguisaient toutes seules, rien qu’en se briquant les unes contre les autres, et se faufilait, tantôt au-dessus des têtes, tantôt au ras du bitume, toujours insaisissables, toujours incontrôlées.
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Parce que Germaine, c’était encore ça : pas seulement une mauvaiseté, un bon cœur aussi ; mais un cœur qu’elle cachait loin, dans le tout profond d’une mine. Des fois qu’on prenne ça pour de la faiblesse. A moins que ce bon cœur ne soit lui-même qu’une posture. Pourquoi pas après tout ?
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« Le 17 août 2016. Pour le coup, ce n’était pas de la blague, Tronchet faisait vraiment la tronche quand le docteur Echenoz est enfin arrivé. Parce que ça faisait déjà une bonne heure qu’il l’avait appelé, regrettant de n’avoir pu le faire de là où il était, bien au-dessus de la ferme où pâturaient ses vingt vaches, sur le chemin du Grand Arvet, lorsqu’il avait découvert Germaine, sa femme, sous le tronc d’un sapin qui s’était abattu sur elle et l’avait aplatie comme une crêpe. Il était d’autant plus chagrin que, de son côté, pour la dégager de là-dessous, ce qui n’avait pas été une mince affaire, on le comprendra aisément, à cause du branchage, plus épais qu’un roncier, puis la ramener, la portant dans ses bras, il lui avait fallu tout l’après-midi, en exagérant à peine. C’est assez dire que si vraiment on avait pu espérer un instant la sauver, ce qui n’était pas le cas, l’arrivée de l’homme de science, bien trop tardive, n’avait plus d’intérêt que pour constater le décès et délivrer le permis d’inhumer.
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Antoine a répondu à Tronchet qu’il viendrait. Après tout, Germaine l’avait élevé. Mais s’il a répondu qu’il viendrait pour l’enterrement, et le tralala qui s’ensuivrait, Tronchet a compris que ça ne serait pas de gaieté de cœur qu’il ferait le déplacement ; et ça lui a serré le dedans de la poitrine, sous les côtes, à l’endroit où chez tout le monde ça fait toc-toc. Ce ressenti, plus qu’un bruit sourd, qu’on est bien content de voir durer.
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Comme un guetteur mélancolique,
J’observe la nuit et la mort.

Guillaume APOLLINAIRE
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C’est en fait qu’il se sentait perdu, vidé comme une outre, et qu’il redoutait déjà les silences qui bientôt, plus que les cris de sa femme, et plus cruels que ses éclats, meubleraient son existence.
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