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EAN : 9782258194403
400 pages
Presses de la Cité (06/05/2021)
3.58/5   12 notes
Résumé :
Chaque jour, sous les yeux de Chris, se déploie la beauté immuable de la chaîne des Aravis.
Un matin qu’il observe ses montagnes à la longue-vue, la vision d’un corps suspendu au-dessus du vide le renvoie brutalement à son passé.
Juillet 1990. Ils étaient six copains qui fêtaient à Chamonix la fin de leur année d’études. La conduite folle dans les lacets. L’accident. Lui seul touché de plein fouet. Des jambes devenues inertes, inutiles, une vie atomisé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un drame peut en cacher d'autres

Un accident de la route en juillet 1990 va entraîner la paralysie de Chris. Les cinq autres passagers sont indemnes. Un drame qui permet à Gérard Glatt de nous offrir l'un de ses plus beaux romans, explorant le lien filial dans une quête digne d'un Maigret.

Nous sommes dans les Alpes, au pied des Aravis, dans cette région qu'affectionne Gérard Glatt. le roman s'ouvre sur les jeunes années de Chris qui vit là avec ses parents, son père encadreur et sa mère infirmière. Ce sont les années de collège et de lycée, les années où il faut commencer à envisager une vie professionnelle et à s'imaginer un avenir. Ce sont aussi les années où l'on sort avec les copains, où l'on commence à s'intéresser aux filles.
Mais pour Chris tout s'arrête la nuit du 3 au 4 juillet 1990. le véhicule dans lequel il a pris place avec cinq autres personnes est réduit en quelques secondes à un amas de tôles desquels les jeunes vont s'extirper un à un. Sauf Chris. La manivelle du cric a été projetée dans son dos et s'est enfoncée dans sa colonne vertébrale, le paralysant à vie. La violence du choc lui a aussi fait perdre la mémoire. Son père s'investit alors énormément, pour le veiller, lui donner «de son temps, de son âme, pour lui réorganiser une mémoire, une mémoire véritable, pour que les bribes éparses de son existence, pareilles à un éparpillement d'éclats de verre, retrouvent plus ou moins la place qui était la leur». En sortant de l'hôpital, il comprend toutefois que sa vie est liée à celle de ses parents, qu'il est désormais une personne dépendante. Une petite lumière va toutefois s'allumer en 1993 lorsque, répondant à une petite annonce, il va décrocher un travail de correcteur pour une maison d'édition bretonne. D'autres éditeurs viendront s'ajouter plus tard à ce premier employeur, lui permettant de gagner sa vie. Et de s'installer où bon lui semble avec son ordinateur.
S'il ne peut plus courir la montagne avec ses amis qui n'ont du reste plus jamais donné signe de vie, il ne se lasse pas du somptueux décor qu'il contemple tous les jours depuis son balcon où son père lui a installé une longue-vue. Un télescope au bout duquel il croit bien voir un homme suspendu dans le vide...
Très vite les gendarmes vont confirmer la macabre découverte et très vite, il vont découvrir son identité. Il s'agit de Tantz, l'un des passagers de la voiture dans laquelle se trouvait Chris au moment de l'accident. Un destin tragique qui va réveiller des souvenirs, mais aussi des soupçons. Car il pourrait s'agir d'un homicide et non d'un accident. de quoi intriguer Martin Gagne, un commissaire à l'ancienne, sorte de Maigret qui sait que deux et deux font quatre et qui sait additionner des faits divers. Ainsi, celui qui a eu lieu dans les Alpes et celui qui a eu lieu au pied des remparts de Saint-Malo pourraient bien être liés. Car la seconde victime se trouvait aussi dans la voiture accidentée.
Et comme par hasard le mort breton correspond à la période où la famille Gailland s'était installée tout à côté de Cancale. Une période bretonne, une parenthèse pour essayer de construire autre chose.
S'il y a du Simenon dans Gailland, père et fils, c'est à la fois par son atmosphère et par le mystère à résoudre, mais surtout par l'analyse psychologique des personnages. Ce père taiseux qui préfère confier sa vérité à des carnets que de répondre aux interrogations de son fils. Ce commissaire qui préfère interroger les acteurs plutôt que les indices, qui fait confiance à ses intuitions. Et ce jeune homme qui cherche à retrouver son passé et soulager son père.
Construit avec dextérité, ce roman joue avec la chronologie et avec les acteurs tout autant qu'avec le lecteur. Un lecteur qui va lui aussi se laisser happer par cette histoire qui place la filiation au coeur du récit, retrouvant ainsi l'un des thèmes de prédilection de l'auteur de Retour à Belle Etoile, Les Soeurs Ferrandon, Et le ciel se refuse à pleurer… ou encore de L'Enfant des Soldanelles.
Après la parenthèse autobiographique de Tête de paille, revoici le romancier au meilleur de sa forme !

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****

Au milieu des montagnes, sous un ciel bleu et sans nuage, vivent Chris et ses parents. Ils sont heureux. Une vie simple, un quotidien tranquille, la vie semble leur offrir la joie et la chaleur d'une famille unie. Mais un petit matin de 1990, sur une route sinueuse, alors qu'il rentrait de soirée avec ses amis, Chris est victime d'un accident de la route. Il perd l'usage de ses jambes et il vivra désormais assis dans un fauteuil roulant. Les 6 jours qu'il passera dans le coma seront pour son père le commencement d'une longue route, un cheminement tortueux vers la vie d'après…

Gérard Glatt est un auteur qui écrit toujours avec beaucoup d'humanité. Son dernier roman ne fait pas exception. On y découvre des personnages attachants, meurtris et courageux. Mais chacun à sa manière est aussi attaché à un passé qu'il faudrait pouvoir dépasser pour avancer.

Ce roman est une lumineuse ode à l'amour d'un père pour son fils. Aux sacrifices, aux actes, aux rêves qu'un père peut nourrir pour cet enfant chéri. Construit avec beaucoup de mystères et de secrets, l'histoire de Michel et Chris s'éclaire au fil des pages. Et c'est un amour infini qui finalement nous éblouit.

Ce roman est aussi une très belle histoire de pardon. Celui qu'on cherche, celui qu'on refuse et celui qui guérit. Lorsque la vie semble injuste et sournoise, retrouver la sérénité auprès de ceux qui vous avaient abandonné est un trésor…

Merci à NetGalley et aux Éditions Presse de la Cité pour leur confiance…
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
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Au sein du roman, nous suivons Chris qui au début observe la chaîne de montagne des Aravis ❤ Quand j'ai su que ce livre se déroulait dans mes endroits favoris : Chamonix, Sallanches, Passy, Domancy, lac vert et j'en passe... Alors j'ai foncé, tête baissé.

Un matin, en observant cette chaîne aux jumelles, Chris découvre un corps suspendu au-dessus du vide, il prévient des proches. Cette vision va le ramener d'une façon brutale à son propre passé. Les souvenirs vont le submerger. Assis sur son fauteuil, il se rappelle ce qui lui ait arrivé.

Quand en juillet 1990, un groupe de 4 garçons et 2 filles fête leur fin d'année sur Chamonix, ils ne se doutent pas qu'avec la 205, ils vont avoir un accident de la route. Il n'y aura qu'un blessé, certes, mais pas de chance pour lui : Chris, 23 ans, est cette victime, aucune de ses jambes ne répond. 

C'est un fait qu'il n'acceptera jamais. Par chance, son père est présent pour lui. Son amour inconditionnel tente de reconstruire une jeunesse que son fils n'a pas eue. Malheureusement, les amis de son fils l'ont tout bonnement mis de côté, n'est-ce pas injuste ? D'un côté, n'est-il pas vrai qu'ils ont tous une part de responsabilité ? 

J'aime beaucoup la façon dont ils parlent, je retrouve cette ambiance particulière qui m'y attire. Je redécouvre une certaine authenticité qu'il me manque où je suis. Mais surtout, on suit plusieurs cheminements jusqu'aux révélations finales. Mais que sont-elles ?
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Chaque jour, sous les yeux de Chris, se déploie la beauté immuable de la chaîne des Aravis.
Un matin qu'il observe ses montagnes à la longue-vue, la vision d'un corps suspendu au-dessus du vide le renvoie brutalement à son passé.
Juillet 1990. Ils étaient six copains qui fêtaient à Chamonix la fin de leur année d'études. La conduite folle dans les lacets. L'accident. Lui seul touché de plein fouet. Des jambes devenues inertes, inutiles, une vie atomisée…
C'est son père qui, dans un flot d'amour, accompagne le rescapé, tente de lui reconstruire pierre par pierre sa jeunesse perdue. Mais il ne peut s'empêcher de penser aux amis de son fils unique qui l'ont rayé de leur existence. Cette vie pleine de promesses à laquelle Chris avait droit lui aussi, n'est-ce pas eux qui la lui ont volée ?
Entre Savoie et Bretagne, un suspense poignant sur la puissance du lien filial.
J'ai gagné ce roman à l'occasion d'un concours et si le résumé m'avait accroché au moment de faire mon choix, en revanche j'avoue avoir eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire. le récit alterne les souvenirs de Chris, les siens et ceux qui lui ont été rappelés par ses proches lorsqu'il a perdu la mémoire, avec les évènements qu'il vit au moment présent. Ces allers-retours passé/présent ainsi que les différents points de vue des personnages secondaires qui interviennent parfois sans transition créent une certaine confusion. Il m'a fallu souvent relire certains passages pour saisir le sens des dialogues et deviner qui parle. le style précipité de l'auteur (une chroniqueuse a utilisé le terme « fébrile » qui convient davantage) enchaînant des phrases courtes qui se veulent sans doute percutantes avec de longues phrases donne en réalité une impression de rupture. de plus, j'ai eu la désagréable impression que l'auteur réglait des comptes personnels avec les auteurs autoédités par l'entremise de son héros tant son discours négatif était virulent à leur encontre, ce qui a quelque peu gâché mon plaisir de lire.
Ce détail n'enlève en rien à la qualité de ses écrits. L'auteur joue avec les émotions et multiplie les allusions mystérieuses, laissant volontairement planer le doute sur la notion de justice et la limite à ne pas franchir. Son écriture est riche, ses descriptions magnifiques et le récit est mené d'une main de maître compte tenu de la complexité de sa trame narrative.
Auréolé d'une atmosphère étouffante, ce roman noir aborde des thèmes forts comme la force de l'amour filial et la notion (floue) de justice. Jusqu'où peut-on aller par amour ? A quel moment peut-on franchir la ligne interdite au nom de la vengeance ?
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Mon avis
Je remercie les Editions PRESSES DE LA CITE et en particulier Marie-Jeanne de m'avoir permis de lire, en service de presse, « Gailland, père et fils », roman de Gérard GLATT, auteur dont j'ai lu tous les ouvrages tant j'aime sa plume fluide et précise.

Gérard GLATT nous fait voyager entre Haute-Savoie et Bretagne. Nous sommes en 2018 et nous découvrons Chris, la cinquantaine qui, dans son fauteuil roulant, regarde avec ses jumelles la chaîne des Aravis, montagne Haut-Savoyarde. Il aperçoit alors le corps sans vie d'un homme.. Mais qui est-il ?

Les souvenirs de l'accident de voiture dont il fut victime en juillet 1990 après une soirée arrosée entre amis, lui reviennent. Ses amis ont eu la chance de ne pas avoir de séquelles mais Chris a perdu l'usage de ses jambes.

L'auteur nous conte le combat du père de Chris qui ne pouvant accepter que son fils ne puisse remarcher sans que justice soit faite, entreprend des recherches pour retrouver les six amis qui ont lâchement abandonné son fils après l'accident.

Gérard GLATT nous offre un magnifique roman sur le lien filial. Comme à son habitude, il décrit à merveille les paysages de Haute-Savoie et de Bretagne, régions qu'il connaît fort bien. Il en est de même pour les protagonistes de son roman qu'il sait rendre authentiques. J'ai beaucoup aimé Odile, la douce maman de Chris.

L'intrigue est intéressante et le suspense bien mené tient vraiment le lecteur en haleine. Certains pans mystérieux se dévoilent tout doucement à la lecture des carnets écrits par Gailland père lorsque son fils était à l'hôpital.

Gérard GLATT aborde avec brio divers thèmes tels que l'amour filial, le désir de vengeance, le pardon, le handicap, les secrets..
J'ai ADORE cet ouvrage bouleversant, un peu noir certes mais tellement émouvant que je l'ai lu d'une traite et refermé à regret.

Un très bon moment de lecture que je recommande aux amateurs du genre.
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Blog : leslecturesdecerise74.over-blog.com




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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Carnet n° 4 (extraits)
Lundi 5 décembre 2005, dans la soirée — Qu’en sait-il, ce commissaire, de mon amour excessif? A-t-il au moins des enfants? ou rien qu’un seul? Je donne à Chris ce que je lui dois. Y compris ce qu’il ne me demande pas. Est-ce vraiment trop? Beaucoup trop? Il n'avait pas demandé à vivre. Et pourtant... Il n’avait pas demandé à vivre éclopé, cloué dans un fauteuil roulant. Et pourtant... Alors, Odile et moi, à notre manière, nous l’aidons du mieux que nous pouvons. Sans rien vouloir réparer. Que pourrions-nous réparer? Nous ne sommes pour rien dans ce qui est arrivé. Parce que si je n’ai pu le retenir avant qu’il ne monte dans cette voiture, si je n'étais pas présent, c’est sans doute parce que ce devait être ainsi. Je n'écris pas cela pour me défausser, mais parce que je ne crois ni au hasard ni aux coïncidences. Uniquement au destin. Ou encore à la volonté de Dieu, que je néglige depuis longtemps, c'est exact. p. 249
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INCIPIT
Samedi 5 mai 2018. «Entre les promeneurs et moi, une balustrade. Guère davantage…» C’est ce que Chris ajoute toujours, l’air sérieux, quand on lui demande s’il a un lieu de prédilection pour travailler. Parce que d’où il est installé, une terrasse, plutôt un grand balcon, jusqu’à la route ça doit faire combien ? cinq à six mètres – une pelouse et quelques arbustes, trois rosiers maigriots, un portail en bois, verni chêne foncé, une haie de thuyas. En disant ça, ce qu’il aime croire ou laisser penser, c’est qu’en tendant le bras, il pourrait poser la main sur la première épaule venue. Effleurer la douceur d’une joue ou se prendre les doigts dans l’une de ces chevelures amples et féminines à la mode. Ou bien encore, pour lui moins sensuel, il n’y a pas de doute là-dessus, quoique… dans celle d’un jeune homme qu’une gelée coiffante hérisserait, quitte d’ailleurs à s’y écorcher les doigts, ou bien d’un homme qui serait encore jeune, entre trente-cinq et quarante ans… Ou d’un vieillard… D’une femme âgée, par exemple, ce qu’il aurait tant souhaité que devienne sa mère, les épaules légèrement voûtées, les joues un peu tombantes, le dessus des mains parcheminé… Oui, caresser une chevelure comme était la sienne, soyeuse et bouclée, qui sentait si bon quand, tout gamin, il y fourrait son nez… Très souvent, quand il est là, sur son balcon, devant sa table, et cloué dans son fauteuil, il se prend aussi à rêver de son père… Pourquoi ? Il ne le sait pas… Ça lui vient comme ça. Alors qu’il pense à tout autre chose… Le visage de son père lui apparaît soudain, monumental, sur fond de montagnes. Des montagnes qui n’ont rien à voir avec celles qu’il observe du matin jusqu’au soir. Rien à voir avec les Aravis. Ni avec la chaîne des Fiz qui domine la façade est du chalet. Encore moins avec celle du Mont-Blanc, plus au sud… Chris ne s’explique pas cette apparition. Comme une toile immense qu’on aurait déployée à son insu du fond de la vallée jusqu’au sommet de la pointe Percée. D’ailleurs, il ne cherche pas à savoir. C’est un visage au regard rempli de bonté. Le visage d’un homme triste. D’un homme désolé d’être parti si vite, de n’avoir rien pu faire pour retenir la vie. Ni un an, ni un mois, ni même un jour de plus. Une apparition qui ne s’explique pas plus que l’existence elle-même, et son achèvement. C’est ce que pense Chris lorsque, dans la brume, s’estompe le visage de son père. Ce visage, le même exactement, qu’il lui a laissé il y aura bientôt trois ans – trois années pleines, jour pour jour ou peu s’en faut, c’était le 9 mai 2015, il était près de 22 heures – avec ce beau regard, et ce presque sourire. Ces yeux bleu profond, grands ouverts sur le vide. Et ces lèvres tendrement écartées, qui tentaient un sourire, un rictus à peine marqué sur la gauche. Et ce front haut, que barrait une seule ride et que mouvementaient encore, malgré la mort, quelques cheveux épars – une vingtaine, pas davantage, juste une mèche –, toujours aussi blonds. Pâle plaisanterie d’un courant d’air qui provenait de l’entrebâillement d’une fenêtre… Ce soir-là, comme les autres soirs, il s’était employé auprès de Chris. L’avait d’abord conduit dans la salle de bains où ils avaient fait les clowns tout en se lavant les dents, ensuite aux toilettes.
« Quand tu auras fini, tu me diras… » avait-il lancé tout en s’adossant à la porte.
C’était un jeu, bien qu’ils eussent passé l’âge depuis longtemps. Mais il y avait tant d’affection entre eux deux qu’ils pouvaient tout se permettre. Dans le voisinage, nul n’ignorait plus ce que le père accomplissait pour son fils. Ni ce qu’ils avaient fait leur vie durant.
« Oui, oui, t’inquiète ! » répondait Chris, tout en urinant, château branlant, une main plaquée au mur, tandis que de l’autre il s’efforçait de viser au plus juste pour éviter qu’une goutte n’échappe à la lunette.
Enfin, il l’avait aidé à se glisser sous les draps.
« Laisse-moi, p’pa, laisse-moi faire… » avait protesté Chris, sans trop insister cependant.
Ça faisait tant plaisir à son père de lui venir en aide, de l’accompagner dans son effort, de lui soulever une jambe, puis l’autre… Et de terminer toujours ainsi après avoir effectué un rapide tour d’horizon :
« Tu ne manques de rien au moins ? Tu as ton livre ? Tout ce qu’il te faut ? »
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Parfois, il s’interrompait. N’allait pas au bout de sa phrase. Parce qu’il ne parlait pas toujours de Tantz. Ce pouvait être de Xavier, ce pouvait être aussi d'Hélène. Il ne me parlait pas toujours de Tantz, mais son esprit, lui, ne parvenait jamais à l'écarter complètement. À travers Hélène, à travers Xavier, c'était toujours Tantz. S’il avait pu l'attraper, je me dis qu’il l’aurait frappé, qu’il l’aurait amoché comme il faut, et pas seulement avec des mots. Avec ses poings, c’est sûr, ou tout ce qui lui serait tombé sous la main. Une bonne punition, ça oui... En revanche, c’est vrai, de Marc et de Carol, il m'en causait rarement... Quand je serai rentré et que j'aurai déballé les courses, tout ce que Chris m’a demandé d’acheter pour le déjeuner, et ce soir, et demain matin, et que je lui aurai dit quelques mots, je descendrai au sous-sol... J’ai hâte, soudain... Un peu de frissons aussi... Merde, merde, si ça se trouve, peut-être que la mort de Tantz, ce tableau morbide - je ne l'ai pas vu, mais ce n’est pas dur à imaginer -, peut-être que Michel il avait tout prévu. Quelque chose comme ça... Ou pire encore... p. 134
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La voix blanche." On ne peux pas le laisser comme ça ! " elle criait encore dans la nuit noire, bouleversée, les implorant tous. Marc et Xavier. Les pompiers et les gendarmes.
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Encore aujourd’hui, malgré les années écoulées, il a le sentiment que pour lui, tout s’est arrêté cette nuit du 3 au 4 juillet 90, vers 2 heures du matin.
Bien sûr, lorsqu’il parle de cette nuit du 3 au 4 juillet, il ne fait que reprendre ce qu’on lui a dit et redit pendant des jours, des semaines et des mois... De toute façon, quelle importance à présent? Qu'est-ce que cela changerait si l’accident avait eu lieu une semaine plus tard? En revanche, son père a tant donné de son temps, de son âme, pour lui réorganiser une mémoire, une mémoire véritable, pour que les bribes éparses de son existence, pareilles à un éparpillement d'éclats de verre, retrouvent plus ou moins la place qui était la leur... p. 143
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