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Citations sur Le discours antillais (6)

Fanon dit qu’il ne veut pas être esclave de l’esclavage. Cela sous-entend pour moi qu’on ne saurait se contenter d’ignorer le phénomène historique de l’esclavage ; qu’il faut ne pas en subir de manière pulsionnelle le trauma persistant. Le dépassement est exploration projective. L’esclave est d’abord celui qui ne sait pas. L’esclave de l’esclavage est celui qui ne veut pas savoir. Il serait périlleux de projeter la Relation planétaire en succession logique de conquêtes, en fatalité de conquêtes pour un peuple. Elle conduit parfois à la disparition collective. La Relation planétaire ne comporte pas de morale agie. Toute théorie généralisante de l’histoire qui sous-estimerait les redoutables vécus du monde et leurs sautes (leurs impasses possibles) peut constituer piège.
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Le « manque » n'est pas dans la méconnaissance d'une langue (le français), mais dans la non-maîtrise d'un langage approprié (en créole ou en français).
L'intervention autoritaire et prestigieuse de la langue française ne fait que renforcer les processus du manque.
La revendication de ce langage approprié passe donc par une révision critique de la langue française [... ].
Cette révision pourrait participer de ce qu'on appellerait un anti-humanisme, dans la mesure où le domesticage par la langue française s'exerce à travers une mécanique de 1'« humanisme ».
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Une réalité qui fut longtemps non évidente à elle-même et qui prit corps en quelque sorte à côté de la conscience que les peuples en avaient relève autant de la problématique exploratoire que de la mise en plan historicienne. C’est cette implication “littéraire” qui oriente l’éclat de la réflexion historique, dont aucun d’entre nous ne peut prétendre être sauf. Le leurre chronologique et la simplicité d’une “périodisation’” évidente sont les boucliers “culturels” contre ce désiré historique. Plus la pseudo-historisation paraît “objective”, plus on a l’impression d’avoir vaincu ce désiré combien subjectif, lancinant, incertain.
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Parce que la mémoire historique fut trop souvent raturée, l’écrivain doit “fouiller” cette mémoire, à partir de traces parfois latentes qu’il a repérées dans le réel. Parce que la conscience antillaise fut balisée de barrières stérilisantes, l’écrivain doit pouvoir exprimer toutes les occasions où ces barrières furent partiellement brisées. Parce que le temps antillais fut stabilisé dans le néant d’une non-histoire imposée, l’écrivain doit contribuer à rétablir sa chronologie tourmentée, c’est-à-dire à dévoiler la vivacité profonde d’une dialectique réamorcée entre nature et culture antillaises.
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La littérature pour nous ne se répartira pas en genres mais impliquera toutes les approches des sciences humaines.
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Le passé, notre passé subi, qui n’est pas encore histoire pour nous, est pourtant là (ici) qui nous lancine. La tâche de l’écrivain est d’explorer ce lancinement, de le « révéler » de manière continue dans le présent et l’actuel. C’est le moment de se demander di l’écrivain est (en ce travail) le receleur de l’écrit ou l’initiateur du parlé ? Si le procès d’historicisation ne vient pas mettre en cause le statut de l’écrit ? Si la trace écrite est “suffisante”, aux archives de la mémoire collective ? Cette exploration ne revient donc ni à une mise en schémas ni à un pleur nostalgique. C’est à démêler un sens douloureux du temps et à le projeter à tout coup dans notre futur, sans le recours de ces sortes de plages temporelles dont les peuples occidentaux ont bénéficié, sans le secours de cette densité collective que donne d’abord un arrière-pays culturel ancestral
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