Là où les systèmes et les idéologies ont défailli, et sans aucunement renoncer au refus et au combat que tu dois mener dans ton lieu particulier, prolongeons au loin l’imaginaire, par un infini éclatement et une répétition à l’infini des thèmes du métissage, du multilinguisme, de la créolisation .
Ils disent que créolisation est une générale, après quoi on gagnerait, on profiterait, à passer à des spécificités. C'est revenir à d'anciennes partitions, l'universel, le particulier, etc. Ils ne savent pas lire le monde, le monde ne lit pas en eux.
Cela n’est pas un Appel, ni un manifeste, ni un programme politique [...] C’est ici un cri, tout simplement un cri. D’Utopie réalisable. Si le cri est repris par quelques-uns et par tous, il devient parole. Chant commun. Le cri et la parole se relaient pour faire lever le possible, et aussi ce que nous avons toujours cru être l’impossible, de nos pays.
Inventons ces produits nouveaux, fruits de méthodes nouvelles.
Parlons à la France, non pas pour la combattre, ni pour en être les savants, ni pour en être les appointés, mais pour lui dire d'une seule voix que nous allons entreprendre autre chose.
Martinique, pays biologique du monde...
Voyons que la plupart des îles du monde font archipel avec d'autres.
Ma proposition est qu'aujourd'hui le monde entier s'archipélise et se créolise.
Les frontières physiques des nations ont été rendues perméables aux échanges culturels et intellectuels, aux métissages des sensibilités, qui ont fait que l'État-nation désormais ne suffit plus à barricader de l'intérieur le rapport de chacun à la terre.
Les continents, ces masses d'intolérance raidement tournées vers une vérité, à mesure qu'ils se regroupent en entités ou qu'ils confédèrent en marchés communs, s'archipélisent aussi en régions.