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Critique de Erik35
NON, CE N'EST PAS UN BOCAL À ANCHOIS...
Le Graal !
La seule évocation de ce mot - magique - et c'est tout un monde qui s'offre à nos souvenirs, à notre envie de merveilleux, à cette idée de quête, de recherche, d'autre chose, indéfectiblement attachées à la destinée humaine, individuelle tout autant que collective.
Qui n'a déjà prononcé ou entendu ces mots, forts de sens irrémédiables et quasi mystiques : "Il cherche son Graal" ou encore, "il a trouvé son Graal", ou peut-être, "c'est sa quête du Graal" ? Rarement objet parfaitement inventé - malgré des origines et des sources éparses, profondes, diverses, culturellement inconciliables de prime abord, indubitablement riches et quasi éternelles - aura eu une telle destinée après qu'un certain Chrétien de Troyes, dont le nom est comparativement aussi universellement connu que nous ne savons à peu près rien du personnage, en eut donné les premières lettres de noblesse au fil de son troisième Roman arthurien en vers - aux alentours de 1180, le célèbre "Conte du Graal", qui voit dans le même temps la date de naissance "officielle" d'un des plus grands chevaliers littéraire de l'histoire, Perceval le Gallois, au destin à nul autre pareil.
Mais cet objet en tout point magique n'eut certainement pas gagné en célébrité, moins encore connu cette destinée si Chrétien de Troyes n'avait eu l'excellente idée - nul n'en connait en réalité la raison véritable - de laisser ce troisième volet de son cycle arthurien inachevé. Dès lors la Quête pouvait s'enrichir de nombre de romans successifs, plus ou moins riches, plus ou moins aboutis, plus ou moins "récupérés" par un christianisme conquérant sous l'égide de la grande réforme grégorienne. C'est en effet ce qui arriva, chaque strate romanesque - en vers ou en prose - apportant son lot d'incommensurables richesses culturelles et spirituelles pour les temps à venir...
... Jusqu'à notre monde contemporain dont il est si souvent répété qu'il manque par ailleurs cruellement de ces trésors-là et que la Quête contribue ainsi à sortir de sa grisaille, à guérir, un tant soit peu, de ses nombreuses blessures - ne sommes nous pas tous, à nos très modestes échelles, des "Rois Méhaignés" ? -, avec sa cohorte d'aventures, de chevaliers plus ou moins errants, de héros par toujours indéfectibles (et c'est sans doute mieux ainsi), de belles damoiselles, d'enchanteurs et d'enchantements, de magie sublime, de lieux mystérieux, de symbolisme parfois hermétique mais jamais gratuit. Les contes du Graal comme douce mais intense médication aux souffrances du "Gaste Royaume" qui est le nôtre...? Possiblement !
Second opus d'une nouvelle série des éditions Ouest-France consacrée à la (re)découverte de certains aspect essentiels du "Cycle Breton" (il fait suite à un excellent "Merlin, ombres et lumière" et précède le très récent "La Table ronde"), dirigée et composée avec le plus grand soin ainsi que toute la sapience qu'on lui connait par Claudine Glot, infatigable et passionnante égérie contemporaine de la "Matière de Bretagne", cet ouvrage sobrement intitulé "Le Graal" permettra au lecteur curieux d'ouvrir une petite porte sur l'un des moments les plus riches - par bien des aspects, l'un des plus complexes aussi - de la grande Geste Arthurienne. En une cinquantaine de pages densément documentées ainsi que richement illustrées, Claudine Glot donnera à son lecteur le minimum (et souvent plus) à savoir sur le Graal, sa naissance, ses origines mythiques, multiples et souvent lointaines, ses développements au fil de l'épanouissement de ses excroissances dans la littérature européenne de cette période si riche que fut le Moyen-Âge.
L'autrice aborde avec finesse ses implications et développements mystiques, symboliques et spirituels - lesquels peuvent paraître excessivement éloignés de nos aspirations actuelles et difficiles à comprendre dans nos sociétés sécularisées et désenchantées, pour reprendre la thématique chère à Max Weber -, parce qu'il est inconcevable de ne pas aborder ces points dès lors qu'il s'agit du Graal. Mais Claudine Glot est une vulgarisatrice de premier plan et ces thèmes moins évidents d'accès sont déroulés avec toute l'intelligence permise et abordable par tout public.
Ainsi, lorsque s'achève la dernière ligne de cet excellent petit ouvrage documentaire, le lecteur sera-t-il en possession des informations suffisantes pour se faire une première idée vraie, et vaste de promesses, de ce qu'est ce fameux Graal. Dès lors, cela n'engage plus que lui, s'il le souhaite, d'enfiler sa côte de maille, de s'armer de son épée Courage, d'éperonner le destrier Curiosité et de poursuivre à son tour cette incroyable Quête !
Le Graal !
La seule évocation de ce mot - magique - et c'est tout un monde qui s'offre à nos souvenirs, à notre envie de merveilleux, à cette idée de quête, de recherche, d'autre chose, indéfectiblement attachées à la destinée humaine, individuelle tout autant que collective.
Qui n'a déjà prononcé ou entendu ces mots, forts de sens irrémédiables et quasi mystiques : "Il cherche son Graal" ou encore, "il a trouvé son Graal", ou peut-être, "c'est sa quête du Graal" ? Rarement objet parfaitement inventé - malgré des origines et des sources éparses, profondes, diverses, culturellement inconciliables de prime abord, indubitablement riches et quasi éternelles - aura eu une telle destinée après qu'un certain Chrétien de Troyes, dont le nom est comparativement aussi universellement connu que nous ne savons à peu près rien du personnage, en eut donné les premières lettres de noblesse au fil de son troisième Roman arthurien en vers - aux alentours de 1180, le célèbre "Conte du Graal", qui voit dans le même temps la date de naissance "officielle" d'un des plus grands chevaliers littéraire de l'histoire, Perceval le Gallois, au destin à nul autre pareil.
Mais cet objet en tout point magique n'eut certainement pas gagné en célébrité, moins encore connu cette destinée si Chrétien de Troyes n'avait eu l'excellente idée - nul n'en connait en réalité la raison véritable - de laisser ce troisième volet de son cycle arthurien inachevé. Dès lors la Quête pouvait s'enrichir de nombre de romans successifs, plus ou moins riches, plus ou moins aboutis, plus ou moins "récupérés" par un christianisme conquérant sous l'égide de la grande réforme grégorienne. C'est en effet ce qui arriva, chaque strate romanesque - en vers ou en prose - apportant son lot d'incommensurables richesses culturelles et spirituelles pour les temps à venir...
... Jusqu'à notre monde contemporain dont il est si souvent répété qu'il manque par ailleurs cruellement de ces trésors-là et que la Quête contribue ainsi à sortir de sa grisaille, à guérir, un tant soit peu, de ses nombreuses blessures - ne sommes nous pas tous, à nos très modestes échelles, des "Rois Méhaignés" ? -, avec sa cohorte d'aventures, de chevaliers plus ou moins errants, de héros par toujours indéfectibles (et c'est sans doute mieux ainsi), de belles damoiselles, d'enchanteurs et d'enchantements, de magie sublime, de lieux mystérieux, de symbolisme parfois hermétique mais jamais gratuit. Les contes du Graal comme douce mais intense médication aux souffrances du "Gaste Royaume" qui est le nôtre...? Possiblement !
Second opus d'une nouvelle série des éditions Ouest-France consacrée à la (re)découverte de certains aspect essentiels du "Cycle Breton" (il fait suite à un excellent "Merlin, ombres et lumière" et précède le très récent "La Table ronde"), dirigée et composée avec le plus grand soin ainsi que toute la sapience qu'on lui connait par Claudine Glot, infatigable et passionnante égérie contemporaine de la "Matière de Bretagne", cet ouvrage sobrement intitulé "Le Graal" permettra au lecteur curieux d'ouvrir une petite porte sur l'un des moments les plus riches - par bien des aspects, l'un des plus complexes aussi - de la grande Geste Arthurienne. En une cinquantaine de pages densément documentées ainsi que richement illustrées, Claudine Glot donnera à son lecteur le minimum (et souvent plus) à savoir sur le Graal, sa naissance, ses origines mythiques, multiples et souvent lointaines, ses développements au fil de l'épanouissement de ses excroissances dans la littérature européenne de cette période si riche que fut le Moyen-Âge.
L'autrice aborde avec finesse ses implications et développements mystiques, symboliques et spirituels - lesquels peuvent paraître excessivement éloignés de nos aspirations actuelles et difficiles à comprendre dans nos sociétés sécularisées et désenchantées, pour reprendre la thématique chère à Max Weber -, parce qu'il est inconcevable de ne pas aborder ces points dès lors qu'il s'agit du Graal. Mais Claudine Glot est une vulgarisatrice de premier plan et ces thèmes moins évidents d'accès sont déroulés avec toute l'intelligence permise et abordable par tout public.
Ainsi, lorsque s'achève la dernière ligne de cet excellent petit ouvrage documentaire, le lecteur sera-t-il en possession des informations suffisantes pour se faire une première idée vraie, et vaste de promesses, de ce qu'est ce fameux Graal. Dès lors, cela n'engage plus que lui, s'il le souhaite, d'enfiler sa côte de maille, de s'armer de son épée Courage, d'éperonner le destrier Curiosité et de poursuivre à son tour cette incroyable Quête !
