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Citations sur Dans l'eau je suis chez moi (47)

Je sais qu'avec mes questions mal placées je dérange le silence intérieur des gens. J'essaye pourtant de choisir le bon moment. Ceux que j'interroge ne sont pas là où ces questions se posent, je dois d'abord écouter leur silence pour savoir s'il faut leur donner plus de temps.
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"Tout le monde boit à cette époque dans cette ville.
Les pères de mes copines boivent , nos voisins boivent , nos profs à l'école, eux aussi, boivent.
Pour moi,la ville de Minsk est comme un gros animal de pierre, ou comme une boîte en carton .
Je vois mon père qui marche dans les rues, je vois son manteau en peau de mouton retournée, il est tout seul, et je ne peux rien faire.
C'est une ville oú l'on courbe la tête à l'intérieur de son manteau, oú l'on se cache les mains .
Dans cette ville il faut boire pour trouver du courage ".........
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Il y avait un homme qui voulait être un dauphin, il avait un coeur qui battait pour deux : pour un homme et pour un dauphin. Il y avait un dauphin qui était homme par erreur, quelqu'un s'était trompé. Il avait le corps d'un homme ça arrive. Il lui fallait apprendre à marcher tout droit, réadapter ses poumons, ses touts petits poumons qui se pliaient et se dépliaient tout le temps. Il avait en lui une chair d'argile, une chair sanguine, il avait en lui de l'eau de mer salée.
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Je ne sais pas si je me souviens de toi. Je ne sais pas ce que l'on fait pour se souvenir des gens, il y a peut-être une façon. Un bouton sur lequel on appuie, pour sauvegarder les autres tant qu'ils sont là, sans qu'ils s'en rendent compte. C'est aussi parce que je ne faisais pas attention que je n'ai pas retenu grand-chose. Je ne savais pas que tu allais disparaître.
Il fallait te regarder plus attentivement et surtout ne pas détourner mon regard de toi. Parce que quand on détourne son regard de quelqu'un, ce quelqu'un peut subitement partir dans une direction inconnue.
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Tout le monde boit à cette époque dans cette ville. Les pères de mes copines. de classe boivent, nos voisins boivent, nos profs à l'école, eux-aussi boivent. Pour moi, la ville de Minsk est comme un gros animal de pierre, ou comme une boîte de carton. Je vois mon père qui marche parmi les rues, je vois son manteau en peau de mouton retournée, il est tout seul, et je ne peux rien faire. C'est une ville où l'on courbe la tête à l'intérieur de son manteau. où l'on se cache les mains. Dans cette. ville, il faut boire pour trouver du courage.
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Je ne sais pas ce que l'on fait pour se souvenir des gens, il y a peut-être une façon. Un bouton sur lequel on appuie, pour sauvegarder les autres tant qu'ils sont là, sans qu'ils s'en rendent compte.
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Quand les gens disparaissent, ceux qui les cherchent doivent trouver une façon de s'adresser à eux, d'inventer une langue dans laquelle les disparus ne sont plus prisonniers de leur silence.
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À cette époque, la disparition pour moi est quelque chose de réparable. La disparition n’a rien à voir avec la fin et la mort. Ce n’est pas comme avec mon grand-père Gosha, où il y a eu l’hôpital avant et les funérailles ensuite. C’est différent, un peu plus incertain. Non, disparaître ce n’est pas mourir. La mort n’a pas pu prendre mon père, sur un bateau en pleine mer, le visage touché par le soleil, des oranges plein les poches.
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Mon père a disparu, je lui dis. Il est parti en voyage, j'ajoute, il y a eu une tempête, le voilier s'est cassé, s'est coulé, il n'a pas sauté, il a sauté trop tard. Je reprends mon cartable pour repartir, Il nageait bien, c'est lui qui m'avait appris à nager.
Je regarde le visage de mon amie, pour voir si elle comprend, pour voir qu'est-ce que ça lui fait, pour savoir ce que je dois ressentir moi, mais elle ne me dit rien. C'est inimaginable, les pères ne disparaissent pas comme ça.
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Le mot dipsomanie, je l'ai appris plus tard alors que je n'étais plus une enfant. C'est un mot savant et c'est pour ça qu'il me plaît, c'est un mot qui explique et qui cache en même temps. Je dis dipsomanie et tout le monde comprend que boire est une maladie.
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