C'est un livre court, un premier roman obsédant , celui de
Aliona Gloukhova , hantée par la disparition de son père , lors du naufrage d'un voilier au large d'Istanbul le 7novembre 1995 alors qu'elle a onze ans .
Devenue adulte, elle tente de recomposer son image par petites touches en convoquant ses souvenirs de petite -fille , par bribes plus ou moins venues de loin, dans des phrases précises , parfois décousues ou enveloppantes ......
Elle mène sa quête douloureuse à partir de lambeaux de souvenirs , elle a retrouvé les cahiers où il avait collé des fragments d'articles et des photos de voyageurs, et d'autre cahiers lignés ou des phrases répétées à satiété comme des formules conjuratoires : "Il Faut que j'arrête de boire", il les réécrit pour leur donner plus de force , arrive un moment où il n'y arrive plus.........
Lors de cette attente entêtante , elle est privée de deuil puisque aucune preuve matérielle n'a confirmé la mort de son père ........
Pourquoi ce titre aquatique ?
Parce qu'elle évoque l'absence de l'eau dans le corps de son père, au profit constant de la vodka .
Une absence béante qui peut être une présence ......obsédante .
Resurgit la Biolorussie post soviétique , ses barres d'immeubles vieillots et miteux , ses murs à la chaux craquelée, elle exhume les détails concrets de la vie avec lui, elle , petite - fille fêtant ses deux ans le jour de la catastrophe de Tchernobyl , lui, qui ne peut pas occuper de poste de dirigeant car il n'est pas au Parti Communiste , elle le répète plusieurs fois dans le récit .........
Une quête initiatique qui suit toutes les pistes , même les fausses, une contre - enquête intuitive , parfois décousue, floue , rêvée, par bribes arrachées au pays de l'enfance ......
"Oú et quand tout a basculé pour son père ?"
" Se tenir debout quand tout tombe " ......même sous l'eau . La critique ne fut pas facile ......
Un ouvrage qui permit peut- être à son auteur de trouver l'apaisement ?
Un premier roman paru aux éditions verticales , attendons son deuxième ouvrage .......