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Critique de Philios


Comme dans chacun des romans de l'auteur, le lecteur est emporté dès les premières pages, se glissant aisément et instantanément dans la peau du protagoniste principal, jamais un anti-héros, mais un type ordinaire quoique assez intelligent, qu'il suivra, sans que jamais l'action faiblisse ou devienne ennuyeuse, dans la spirale qu'il l'entraîne jusqu'aux dernières pages. Nous retrouvons ici, tour à tour, les côtes sauvages et mélancoliques de Cornouailles, puis l'univers solaire, luxueux mais impitoyable, de Capri. de même, plusieurs époques se retrouvent en miroir : 1968, 1984, 2010. Unités de lieu et de temps s'interrogent et se télescopent autour d'obscurs événements dont le point de départ est le rachat d'une petite entreprise familiale spécialisée dans l'exploitation du kaolin. Secrets enfouis, personnages borderline ou mystérieux, escrocs, enfants de riches, morts suspectes… Robert Goddard déploie ses talents de conteur pour mener le lecteur, à travers son personnage principal, Jonathan Kellaway, par le bout du nez, de péripétie en péripétie, jusqu'au dénouement final. Distillant petites phrases profondes (à méditer) et humour désabusé. A chacune des lectures de ses romans, j'en réalise les qualités cinématographiques, avec cette impression d'être non pas spectateur, mais "dans" le film. On s'étonne d'ailleurs qu'aucun de ses romans n'ai été jusqu'à présent, sauf erreur de ma part, porté à l'écran. Les légères critiques qu'on peut apporter à "L'énigme des Foster" est une fin un peu moins saisissante que celle d'autres de ses oeuvres et - critique valable pour l'ensemble de ses romans - un style qui bien que maîtrisé, avec une belle et fluide écriture, est légèrement impersonnel. Avec davantage de descriptions atmosphériques, liées à une perception personnelle originale, davantage de personnalisation (voir Susan Hill), un style moins "factuel", son oeuvre aurait pu tendre vers la littérature. Nous l'en savons capable. Mais cette dernière critique peut aussi bien s'appliquer à Agatha Christie. En l'état, Robert Goddard nous offre une oeuvre d'une qualité quasi constante et d'une efficacité redoutable, qui garantit au lecteur une "immersion-plaisir" dans d'épais livres dont la lecture s'achève à regret. Un très bon roman (j'allais dire un très bon film) !
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