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3.38/5 (sur 703 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Scarborough , le 05/02/1942
Biographie :

Susan Hill est une romancière.

Elle a suivi ses études à la Scarborough Convent School, puis à Coventry et au King's College de Londres. Elle publie son premier roman, "The Enclosure", en 1961 alors qu'elle est encore étudiante en première année d'université.

Elle a travaillé en tant que journaliste indépendante entre 1963 et 1968. Elle publie son deuxième roman "Monsieur et Dames" (Gentleman and Ladies) en 1968. Il sera suivi par de nombreux autres romans publiés entre 1968 et 1974.

En 1975, Susan Hill épouse un spécialiste de William Shakespeare, Stanley Wells. Ensemble, ils ont eu deux filles dont la romancière Jessica Ruston (1977).

Ses romans les plus célèbres sont "Je suis le seigneur du château" (I'm the King of the Castle, 1970) pour lequel elle a reçu le Prix Somerset Maugham en 1971 et "La Dame en Noir" (The Woman in Black, 1983).

Susan Hill a été présentatrice à la BBC de 1986 à 1987. En 1993, elle publie "La malédiction de Manderley" (Mrs de Winter) qui est la suite de "Rebecca" (1938) de Daphné du Mourier (1907-1989).

En 1996 elle fonde sa propre maison d'éditions, et publie un journal littéraire trimestriel "Books et Company" en 1998.

Depuis 2004, Susan Hill a commencé une série de romans policiers mettant en vedette le détective Simon Serrailler dont "Meurtres à Lafferton" (The Various Haunts of Men) est le premier tome.

"Je suis le seigneur du château" est adapté au cinéma par Régis Wargnier, avec Jean Rochefort, en 1989.

En 2013, Susan Hill quitte son mari et emménage avec Barbara Machin, scénariste de la série télévisée "Meurtres en sommeil" (Waking The Dead).

son site : http://www.susanhill.org.uk/
son blog : http://susanhill.blogspot.com/
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Source : www.lisons.info
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Mais, en la regardant plus attentivement, en la dévorant littéralement des yeux tant j'étais à la fois stupéfait et déconcerté par sa présence, je me rendis compte que son visage reflétait un sentiment que je peux seulement essayer de décrire - et les mots me semblent incapables de traduire ce que je voyais - comme une avidité malveillante, désespérée ; elle semblait avoir perdu quelque chose, quelque chose d'essentiel qu'elle voulait retrouver, dont elle avait besoin, qu'il lui fallait absolument avoir - à quoi elle tenait plus qu'à la vie, et que quelqu'un lui avait pris. Et elle puisait dans ses dernières forces pour diriger à l'encontre de cette personne toutes ses réserves de haine et d'aversion - de pure noirceur.
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(...) le café était plein et la clientèle qui le fréquentait n'était pas constituée des clochards habituels de l'agence pour l'emploi, c'étaient des types ordinaires comme lui, y compris deux qu'il connaissait de l'imprimerie, et même d'autres plus chics en costume. La récession avait frappé partout, plus rien n'était proposé aux individus diplômés, à part dans l'informatique, et même ces emplois, sur le terrain, se faisaient rares. Geoff but son thé en songeant au nombre de formations, de compétences et d'années d'études qui se retrouvaient probablement massées dans ce café à cette minute, et à tout ce gâchis. Comment dire à vos gosses de continuer à fréquenter l'école, de faire de leur mieux, de réussir, de renoncer à ci ou à ça, afin de se créer un super avenir, alors qu'ils auraient cet endroit à vous montrer du doigt, pour vous prouver que vous aviez tout faux ? (p. 258)
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Cette histoire m’a été rapportée par mon ancien tuteur de Cambridge, Theo Parmitter, par une soirée glaciale de janvier que nous avions passée au coin du feu dans son logement universitaire. C’était du temps où l’on avait encore de vraies cheminées que les domestiques alimentaient au moyen d’énormes seaux de charbon. J’avais fait le voyage depuis Londres pour rendre visite à mon vieil ami, maintenant octogénaire, qui avait toujours bon pied bon œil malgré cette arthrite aiguë qui le cloîtrait quasiment chez lui. L’université le choyait. Il faisait partie d’une espèce en voie d’extinction, celle du vieux professeur de Cambridge pour qui le Collège était sa seule famille. Voilà plus de cinquante ans qu’il vivait dans ce meublé propret, et il entendait y rester jusqu’à son dernier souffle. En attendant, nous étions nombreux parmi ses anciens étudiants à mettre un point d’honneur à lui rendre visite régulièrement pour lui donner des nouvelles du monde extérieur. Car ce monde, il l’aimait. Il adorait apprendre qui avait obtenu tel poste, s’informer des succès des uns et des autres, savoir qui était pressenti pour telle ou telle fonction prestigieuse ou au contraire impliqué dans
quelque scandale. J’avais fait de mon mieux pour lui être d’une agréable compagnie une grande partie de l’après-midi ainsi que pendant le dîner, qui nous avait été servi dans ses appartements privés. Il était prévu que j’y passe la nuit. Je rendrais ensuite visite à une ou deux autres connaissances puis retournerais rapidement sur mes lieux fétiches du campus avant de repartir le lendemain pour Londres. Mais n’allez pas imaginer qu’il s’agissait là d’une visite de courtoisie à un vieil homme dont il ne fallait rien espérer en retour. Bien au contraire. L’esprit vif et caustique, source inépuisable d’anecdotes qui n’étaient pas les simples divagations d’un vieillard, Theo était d’une compagnie extraordinaire et il excellait dans l’art de la conversation : tout le monde se battait, même les plus jeunes professeurs, pour être placé à ses côtés lors des dîners au Collège. C’était la dernière semaine des vacances et le campus était calme. Après avoir bu une bonne bouteille de bordeaux, nous nous étions confortablement installés dans nos fauteuils près du feu. Un vent d’hiver en provenance des Fens soufflait en rafales et la grêle venait parfois cingler les vitres.
Notre discussion s’essoufflait quelque peu depuis une heure environ. J’avais épuisé mes réserves de nouvelles, nous avions refait le monde et notre conversation s’émoussait. Goûtant la douce quiétude qui baignait la pièce à la faveur des deux lampes, j’avais pensé que Theo s’était assoupi.
C’est alors qu’il me demanda :
— Que diriez-vous d’entendre une étrange histoire ?
— Avec plaisir.
— Une histoire étrange autant que troublante.
Je le vis remuer dans son fauteuil. Il avait beau ne jamais s’en plaindre, je soupçonnais son arthrite de lui causer des douleurs intolérables.
— Une histoire parfaite pour une soirée comme celle-ci, reprit-il.
Je me tournai vers lui. Pris dans les rais de lumière du feu de cheminée, son visage affichait un tel sérieux – à la limite du morbide – que j’en fus saisi d’effroi.
— Croyez-moi si vous le voulez, Oliver, me dit-il sur un ton calme, mais je vous assure que cette histoire est véridique. (Il se pencha vers moi.) Avant que je commence, auriez-vous la bonté d’aller nous chercher le fl acon de whisky ?
Tandis que je me levais pour rejoindre la desserte à liqueurs, Theo poursuivit :
— Cette histoire concerne le tableau qui se trouve à votre gauche. Est-ce que vous vous en
souvenez ?
Il pointait du doigt une étroite portion de mur située entre deux étagères de livres, plongée dans l’obscurité. Theo avait depuis longtemps acquis une réputation de collectionneur d’art avisé, possédant quelques pièces de valeur – dessins de maîtres et aquarelles du xviiie siècle – toutes acquises dans sa jeunesse, m’avait-il un jour confié, pour des sommes modiques. Je ne connaissais pas grand-chose à la peinture et ne partageais pas vraiment ses goûts. Je me dirigeai néanmoins vers le tableau qu’il m’indiquait.
— Allumez la lampe qui se trouve à côté.
Bien qu’il se fût agi d’une peinture à l’huile plutôt sombre, j’en distinguais maintenant assez bien les détails. C’était une scène de carnaval à Venise. Sur un quai du Grand Canal et sur la place adjacente, une foule épaisse arborant masques et capes se mêlait aux amuseurs publics – jongleurs, acrobates et musiciens –, tandis qu’une nuée de plus en plus nombreuse embarquait sur les gondoles. D’autres embarcations étaient déjà à flot, collées les unes aux autres, obligeant les gondoliers à faire s’entrechoquer leurs perches.
Le tableau rappelait ces scènes que des torches éclairent d’une lueur mystérieuse, illuminant les visages, quelques pans de vêtements aux teintes vives, ainsi que les ondulations argentées de la surface de l’eau, tout en laissant d’autres parties de la composition dans l’obscurité la plus totale.
J’y décelais certes quelques artifices, mais l’œuvre témoignait tout de même d’un talent confirmé – tout du moins à mes yeux de profane. J’éteignis la lampe et le tableau fut à nouveau plongé dans le noir, tout comme ses personnages costumés plutôt sinistres.
— Je ne me rappelle pas l’avoir jamais remarqué, observai-je en me servant un whisky. Vous l’avez depuis longtemps ?
— Plus longtemps que je n’en ai le droit, répondit Theo en s’enfonçant à nouveau dans son fauteuil, de telle sorte qu’il se retrouvait lui aussi dans l’ombre. Je serais soulagé de raconter cette histoire. Je ne l’ai jamais fait jusqu’ici et elle m’est devenue un fardeau. Verriez-vous un inconvénient à partager cette charge avec moi ?
Je ne l’avais jamais entendu me parler avec un tel sérieux et n’hésitai pas une seule seconde avant de lui dire que j’étais prêt à accéder à la moindre de ses requêtes. J’étais cependant loin de m’imaginer ce qu’allait me coûter, selon ses propres mots, le fait de « partager cette charge avec lui ».
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Si j’avais toujours su au fond de mon cœur que cette expérience demeurerait à jamais gravée en moi, qu’elle était désormais inscrite dans chaque fibre de mon corps, constituant une partie inextricable de mon passé, j’avais néanmoins espéré ne plus avoir à l’évoquer en entier, du début à la fin. Pareille à celle d’une ancienne blessure, la douleur se manifestait parfois par un bref élancement, mais elle était devenue de moins en moins fréquente, de moins en moins cuisante aussi, à mesure que les années s’écoulaient et que mon bonheur, ma raison et mon équilibre étaient assurés. Elle était désormais semblable à la plus légère ride sur la surface d’un étang – rien que le vague souvenir d’un souvenir.
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Aucun lieu n’était plus apaisant pour les sens et enrichissant pour l'esprit que la grande bibliothèque du monastère de Saint-Mathieu-des-Etoiles. Le lendemain, assis dans ce lieu aussi calme que splendide, je me considérais comme l'un des hommes les plus heureux du monde, et tout ce qui m’était arrivé auparavant était aussi insignifiant qu'une piqure de moustique.
La bibliothèque se trouvait dans un bâtiment de trois étages séparé du reste du monastère. Un escalier de pierre en colimaçon amenait du cloitre a une simple salle de lecture meublée de tables en bois blond. A l’étage supérieur, m'expliqua le frere-bibliothécaire, étaient entreposes tous les livres et manuscrits sacrés, la plupart en plusieurs exemplaires. Mais c'est la salle du dernier étage qui me coupa le souffle, avec ses hautes fenêtres étroites laissant filtrer des rais de lumière vive et sa galerie circulaire. De toutes les bibliothèques que je connaissais, la seule qui pouvait soutenir la comparaison était la Duke Humfrey de la Bodleain Library, si impressionnant et intimidante. Mais la bibliothèque du monastère, plus spacieuse, ne donnait pas cette impression claustrophobie.
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Il me semble, monsieur Daily, que j'ai vu le fantôme qui hante le manoir et le cimetière - celui d'une femme vêtue de noir, marquée par la maladie. Je ne doute pas un seul instant qu'il s'agissait de ce que les gens appellent un fantôme, et non d'un être humain réel, de chair et de sang.
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J'avais désormais une conscience aiguë du temps qui passe - la certitude qu'il ne faut surtout pas remettre les choses à plus tard, mais au contraire, savoir profiter dans l'instant de chaque petit bonheur, saisir chaque opportunité, chaque chance que nous offre le destin.
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Et soudain, je la vis. Elle s’était postée près d’un arbre, à l’écart de la foule.
Nous nous regardâmes droit dans les yeux. Non, le doute n’était pas permis, ma vue ne me jouait pas un tour ; c’était bien elle, la dame en noir au visage ravagé, le fantôme de Jennet Humfrye. Dans un premier temps, je me bornai à la dévisager, frappé d’incrédulité et de stupeur, puis je fus submergé par une peur glacée. J’étais comme paralysé, enraciné à l’endroit même où je me tenais ; tout devenait sombre autour de moi, les cris joyeux des enfants ne me parvenaient plus qu’assourdis. J’étais incapable de me détourner de cette apparition. Son visage était inexpressif, mais je percevais une nouvelle fois la puissance de la force maléfique qui émanait d’elle : la malveillance, la haine, l’amertume dévorante. Elle me transperçait littéralement.

La dame en noir
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La grisaille du jour déclinant lui conférait une pâleur singulière, comme lustrée, qui évoquait moins la couleur de la chair que celle de l'os. ... Je me rendis compte que son visage reflétait un sentiment que je peux seulement essayer de décrire - et les mots me semblent incapables de traduire ce que je voyais - comme une avidité malveillante, désespérée; elle semblait avoir perdu quelque chose d'essentiel qu'elle voulait retrouver, dont elle avait besoin, qu'il lui fallait absolument avoir - à quoi elle tenait plus qu'à la vie, et que quelqu'un lui avait pris. ... L'association de ce lieu aussi étrange qu'isolé et de la brusque apparition de cette femme à l'expression effrayante m'emplissait d'une peur insensée.
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La veille de Noël, Arthur Kipps a 49 ans ; comme chaque année, sa famille se retrouve autour du feu, tentant de se faire peur en se racontant tout à tour des histoires de fantômes. Quand vient son tour, Arthur, très tendu, sort en trombe de la pièce.
Notre héros décide, afin de se libérer du poids du passé, d'exorciser ses peurs en les couchants sur papier.
Jeune notaire de 23 ans, il fut envoyé à Crythin Gifford pour régler la succession de Mrs Drablow. Celle-ci vivait dans un manoir bordé de marais, coupé du monde dès que la mer monte, établi sur une presqu’île, éloigné de tout, accessible seulement quelques heures par jour à marée basse.

Le lendemain de son voyage de Londres vers ce village du bord de mer, Arthur se rendit aux funérailles de la vieille dame. C'est lors de cette cérémonie qu’il vit pour la première fois la mystérieuse dame en noir.

Arthur séjournera dans ce village afin de trier les papiers de la défunte mais, aussi pour découvrir qui est cette dame au visage émacié qu’il aperçut par plusieurs fois aux abords du manoir, il essayera de comprendre quels sont ces phénomènes étranges qui se produisent à chaque fois qu’elle apparaît.

Livre court (217 pages) mais dense, Susan Hill nous embarque dans le récit grâce aux nombreuses descriptions, l'auteur joue sur les couleurs, elle décrit merveilleusement les changements de temps, d'état d'esprit de notre héros ; ces descriptions n'alourdissent pas le livre, elles permettent de rendre l'atmosphère qui règne autour de ce village. L’auteur restitue l'ambiance de l'époque, l'utilisation de la première personne nous embarque un peu plus encore, nous sommes Arthur Kipps, nous sentons ses peurs, sa détresse, son effroi ou sa tristesse.

La plume de l’auteur est poétique et limpide, le vocabulaire est recherché mais pas compliqué.

L’histoire est intrigante, sombre et mystérieuse. L’intrigue est bien menée, l’auteur cultive le mystère qui plane autour de cette dame en noir.
Même si dès le début on sait de quels sujets le livre va traiter, l’auteur arrive à nous tenir en haleine page après page. L’inquiétude monte au fil de la lecture avec des pics de tension ; elle réussit à nous surprendre jusqu’à la fin.

Il est à regretter que cette fin, justement, ne soit pas plus développée, le livre nous emporte et nous sommes brusquement stoppés, c’est un peu déstabilisant mais en même temps le lecteur reste sur l’effroi de l’évènement. Il manquerait peut-être une centaine de pages supplémentaires pour que nous soyons totalement rassasiés.

Ce roman n’est pas un chef-d’œuvre comme l’indique la quatrième de couverture, ne vous attendez pas à un thriller ce n’en est pas un. Nous sommes dans un récit fantastique, sur une ambiance victorienne ; rondement mené par l’auteur, la force de ce livre réside plus dans l'atmosphère qu'il dégage que dans l’histoire en elle-même.
Cette œuvre tient ses promesses sans aucune prétention : nous offrir un moment de divertissement agréable.

C’est un livre que je vous invite à découvrir !
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