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Critique de Jerome012630


Bonsoir,

Première lecture pour moi d'un récit de Nicolas Gogol avec "Les âmes mortes", dont le sujet vient de Pouchkine, qui narre l'histoire de Pavel Ivanovitch Tchitchikov. Ce dernier, dont on ne sait pas grand chose au début du roman, accompagné de son cocher Sélifane et de son valet Pétrouchka, débarque dans un chef lieu de canton et se présente à tous les notables du village: le gouverneur, le procureur, le chef de la police, le président du tribunal, etc
Bien vite, il part à la recherche de propriétaires fonciers prêts à lui céder leurs "âmes mortes". Des "âmes mortes" ? Oui, on appelle par ce terme les serfs mâles décédés depuis le dernier recensement et pour lesquels le propriétaire doit encore s'acquitter de l'impôt, la capitation, jusqu'au prochain.

Bien évidemment, généreux, Tchitchikov rend un service à la communauté puisqu'il débarrassera ainsi ses amis de cette charge fiscale inutile, qu'il se fait fort de payer dans sa grande mansuétude.

Mais dans quel but ? Que se cache-t-il derriere tout cela ? C'est ce que l'on nous propose de découvrir en suivant les pérégrinations de notre (anti)héros au travers de la campagne, et au gré de ses rencontres et de ses négociations farfelues pour récolter le plus "d'âmes mortes" possible.

Plongés dans la campagne russe, nous découvrons des personnages hauts en couleurs, à l'honnêteté et la morale plus que douteuses.

Ainsi, Gogol se voit comme l'écrivain rarement encensé dont le rôle est "de remuer l'horrible vase des bassesses", et de "plonger dans l'abîme des natures froides , mesquines, vulgaires"

Ce paragraphe rappelle un peu la démarche naturaliste de Zola et les mots de Huysmans dans un de ses articles dans lesquels il défendait encore ce mouvement.

Mais le ton n'est pas le même que chez le natif d'Aix en Provence.

A la croisée du réalisme et de l'absurde, bourré d'ironie et de cynisme (ah cette négociation avec Sobakévitch!), ce roman me montre une autre facette de la littérature russe et me donne envie de poursuivre la lecture de Gogol et de ses nouvelles. Un Quarto les regroupe toutes je crois.

A noter également que cette édition est composé de deux parties.
La seconde d'entre elles (150 pages) est composée de fragments qui auraient dû constituer une suite aux "âmes mortes" et que l'auteur n'a pas pu achever, allant même jusqu'à brûler son manuscrit la nuit de sa mort.
Il souhaitait, à l'image de "La divine comédie", faire des "âmes mortes" une trilogie.
Cette deuxième partie, non seulement partielle mais également en dessous de la première est, à mon sens, parfaitement dispensable...

Bonne lecture à tous!
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