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Critique de Laureneb


D'abord, une histoire de revenant et de démons, un conte de sorcellerie et de possession, où, comme souvent, les femmes font le malheur des hommes à cause de leur sexualité. Il faut se méfier d'une petite vieille ridée et courbée qui offre l'hospitalité au milieu d'une campagne perdue dans la nuit noire... Il faut se méfier aussi des jeunes filles trop belles et pures, même si elles sont nobles. La chevauchée nocturne sur un balais est une métaphore de la sexualité, d'autant plus que la jeune fille pousse des gémissements...
Ce n'est cependant pas cet aspect qui m'a le plus intéressé, car moins original. C'est plus la peinture de la petite Russie, l'Ukaine actuelle, qui m'a plus séduite, car Gogol décrit une vie quotidienne des Cosaques avec beaucoup d'humour. Ainsi, la présentation des différents types d'étudiants du séminaire est très drôle : chaque classe d'âge a ses intérêts, de la bagarre entre élèves au tabac ou à l'alcool, chacune son signe distinctif, des vêtements troués au port de la moustache, et chacune meurt de faim. Il est en effet beaucoup questions de nourriture et d'alcool dans cette nouvelle, les étudiants sont prêts à mendier et à voler pour manger, et les Cosaques débordent de vivres. Boire permet d'oublier le ventre creux et la peur face aux démons, d'oublier sa timidité aussi pour être entreprenant auprès d'une fille de ferme, de délier les langues pour raconter des histoires aux autres à la veillée. Manger calme l'estomac et donne envie de faire la sieste. Gogol accumule donc les noms de plats, de charcuterie, de cornichons, de vodka... La vie à la ferme est donc décrite sous l'angle de l'abondance, de la fertilité des hommes, des bêtes et des champs, avec des désirs simples, tandis que le séminaire est gris, triste, violent. C'est une prison, un lieu de vices et de corruption.
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