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Ce livre m'a rapidement fait penser aux films du réalisateur de cinéma italien Dario Argento, auteur de nombreuses oeuvres teintées d'horreur, de fantastique et d'érotisme. À la lecture de la notice qui clôt le livre, je m'aperçois que je n'en était pas loin car c.est un autre réalisateur italien de ce genre, Mari Bava, qui s'est basé très librement de ce conte pour son film le masque du démon.

Tout prête ce livre à en faire un scénario de film d'épouvante : une sorcière maléfique sous les traits d'un ange - je m'imagine déjà composer le casting pour choisir l'actrice - une errance dans une noire forêt, des exorcismes, la mort.

Vij est une nouvelle tirée du recueil Mirgorod publié par Gogol en 1835, le livre ne comprend que soixante pages et la nouvelle est basée sur un conte ukrainien.

Elle m'a plu mais est loin d'être à mon avis à la hauteur d'autres nouvelles de Gogol telles que le Nez, le Manteau ou Tarass Boulba

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Vij/Vii...ou le Roi des Gnomes est un conte fantastique, inspiré du folklore petit russien. On croit que le regard du Vii est mortel pour tout homme dont les yeux rencontrent les siens.
Trois pauvres étudiants ( le théologien, le philosophe et le rhétoricien) quittent le séminaire de Kiev et rentrent chez eux pour les vacances. Bientôt ils laissent la grande route pour chercher des provisions dans le premier village qu'ils rencontreront. Il est déjà fort tard, le dernier crépuscule assombrit le ciel. On ne voit même pas le pont du diable. Ils s'égarent. La nuit arrive, ils hésitent à dormir au milieu de l'immense steppe sauvage. Diable ! que faire ? le théologien est d'avis de passer la nuit dans les champs. Mais le philosophe qui a l'habitude de se taper du pain avec quatre livres de saindoux avant de dormir insiste et suggère qu'on leur offrira sûrement un verre d'eau-de-vie. le théologien est convaincu. Ils continuent donc leur route et rencontrent un petit hameau. Une fenêtre est éclairée et la vaste cour est remplie de chariots. Ils frappent à la porte et une vieille femme vêtue de peau de mouton apparaît. ils insistent et elle les laisse entrer en les séparant. le rhétoricien va dans la maison, le théologien dans la petite chambre vide et le philosophe dans la bergerie, vide également. Resté seul, Thomas le philosophe mange un poisson sec qu'il a chapardé, donne un coup de pied à un cochon qui passe son groin par une fente et se couche du côté droit pour dormir comme un mort. Tout à coup la petite porte de l'enclos grince, la vieille entre en se courbant et va droit vers Thomas les bras ouverts, il l'esquive mais une terreur subite le saisit quand il voit les yeux de la vieille étinceler dans la nuit....
Le conte mêle réalisme pittoresque, horreur diabolique et humour. La vieille est un mélange de Méduse et de Dracula à la sauce ukrainienne.
Je l'ai lu dans la traduction moyenne de Louis Viardot (1853) sur Wikisource (Le Roi des Gnomes).
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Avec "Vij", Gogol le satirique se fait conteur populaire et plonge avec un plaisir évident dans le genre fantastique où épouvante et paranormal sont au rendez-vous.

Thomas Brutus, étudiant en philosophie, quitte Kiev avec deux comparses le temps des vacances, allant quérir sa subsistance de ferme en ferme. Une nuit, les trois compères, surpris par la nuit, sont contraints de quémander l'hospitalité d'une vieille femme aussi repoussante qu'une sorcière. Funeste pressentiment qui mènera Thomas dans une errance nocturne délirante en compagnie de cette étrange hôtesse. le jour revenu, Kiev regagné, notre héros se rend compte que l'incroyable expérience surnaturelle qu'il vient de vivre n'est pas sans conséquence : la veille femme serait, en réalité, une jeune femme qui l'aurait ensorcelé par d'autres pouvoirs que celui de sa beauté. A peine notre apprenti philosophe comprend-il ce qui lui arrive qu'il est convoqué à la veillée funèbre de ladite jeune femme, brusquement trépassée, et sommé de réciter pendant trois nuits consécutives les prières des défunts. Ce qui l'attend alors dans la petite église abandonnée du village a de quoi glacer les sangs du mortel le plus téméraire...

Vampires, spectres, morts-vivants, gnomes, esprits démoniaques, sorcières... il y a un peu de tout ce joli monde dans ce récit de Gogol, emprunté au folklore populaire russe. Vij, roi des gnomes "dont les paupières traînent jusqu'à terre", donne son nom à cette nouvelle bien qu'il soit loin d'occuper le devant de la scène.

Un étrange voyage dans une dimension parallèle que j'aurais imaginée improbable sous la plume de cet auteur, et pourtant...


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D'abord, une histoire de revenant et de démons, un conte de sorcellerie et de possession, où, comme souvent, les femmes font le malheur des hommes à cause de leur sexualité. Il faut se méfier d'une petite vieille ridée et courbée qui offre l'hospitalité au milieu d'une campagne perdue dans la nuit noire... Il faut se méfier aussi des jeunes filles trop belles et pures, même si elles sont nobles. La chevauchée nocturne sur un balais est une métaphore de la sexualité, d'autant plus que la jeune fille pousse des gémissements...
Ce n'est cependant pas cet aspect qui m'a le plus intéressé, car moins original. C'est plus la peinture de la petite Russie, l'Ukaine actuelle, qui m'a plus séduite, car Gogol décrit une vie quotidienne des Cosaques avec beaucoup d'humour. Ainsi, la présentation des différents types d'étudiants du séminaire est très drôle : chaque classe d'âge a ses intérêts, de la bagarre entre élèves au tabac ou à l'alcool, chacune son signe distinctif, des vêtements troués au port de la moustache, et chacune meurt de faim. Il est en effet beaucoup questions de nourriture et d'alcool dans cette nouvelle, les étudiants sont prêts à mendier et à voler pour manger, et les Cosaques débordent de vivres. Boire permet d'oublier le ventre creux et la peur face aux démons, d'oublier sa timidité aussi pour être entreprenant auprès d'une fille de ferme, de délier les langues pour raconter des histoires aux autres à la veillée. Manger calme l'estomac et donne envie de faire la sieste. Gogol accumule donc les noms de plats, de charcuterie, de cornichons, de vodka... La vie à la ferme est donc décrite sous l'angle de l'abondance, de la fertilité des hommes, des bêtes et des champs, avec des désirs simples, tandis que le séminaire est gris, triste, violent. C'est une prison, un lieu de vices et de corruption.
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Une histoire de sorcière-vampire. le début m'a donné envie mais mon intérêt est vite retombé, sans doute car j'ai trop lu de Lovecraft ou de S. King pour aborder ce petit conte avec les yeux poétiques d'une naïveté enfantine ou du folklore enchanteur d'autrefois. J'ai retrouvé l'humour du Gogol que j'aime dans quelques piquants dialogues ajoutés en citation. Préférer Les nouvelles (le nez, le manteau) ou Les soirées du hameau si vous ne connaissez pas.
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De N. Gogol, j'ai déjà lu autrefois "Tarass Boulba" qui m'a fait une forte impression. Récemment, j'ai cherché dans une bibliothèque "Les âmes mortes". En vain. Je suis alors tombé sur "Vij", un conte bref du même auteur. Gogol (1809-1852), qui était d'origine ukrainienne, a simplement transcrit dans cet opuscule un conte du folklore ukrainien, tel qu'on la lui avait raconté.

Un jour, un "étudiant" nommé Thomas rencontre une vieille femme qui va se révéler être, en fait, une jeune sorcière. Elle lui joue un mauvais tour magique et il se venge d'elle. Peu après, le héros est convoqué manu militari par le père d'une jeune morte qui a une exigence: Thomas devra réciter des prières près du cercueil, pendant trois nuits de suite. le lecteur comprend vite que la jeune défunte n'est autre que la sorcière. Thomas va être confronté à des macabres sortilèges dont l'horreur sera croissante…

Dans la littérature contemporaine, on est allé beaucoup plus loin dans la terreur, mais est-ce une bonne chose ? Tout l'art de N. Gogol est de laisser planer un flou entre la réalité et le fantasme du malheureux héros. de plus, il a pris soin de bien replacer le conte dans l'esprit cosaque très particulier qui imprègne l'histoire.
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