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Critique de Sofiert




Lorsque l'ecrivaine Ji-young Gong a entendu parler de cette affaire de pédophilie dans un établissement pour sourds-muets, elle s'est sentie obligée de mener l'enquête et d'entendre les témoignages des victimes.
Elle a alors découvert que tout avait été fait pour étouffer le scandale, dans un simulacre de procès qui refuse d'admettre le traumatisme des enfants et propose de l'argent aux familles.
Certaines des victimes étaient également handicapées mentales et toutes appartenaient à des familles totalement démunies qui n'eurent d'autre choix que d'accepter la compensation financière.
Pour redonner leur dignité à ces enfants maltraités et violés, elle choisit la littérature qu'elle estime capable de marquer durablement les esprits et de changer le monde.

Elle choisit de nous présenter Inho, chômeur venu de l'extérieur, devenu enseignant par hasard dans l'institution sans même connaître la langue des signes. A son arrivée, ce n'est pas le silence qu'il découvre, mais une nappe de brouillard, qui rend toute la ville aveugle. Les plus handicapés sont ceux qui refusent d'admettre la réalité, soit par conformisme, soit par corruption, soit par indifférence.
Dans ce monde aux accents kafkaiens, les bureaucrates et les institutions refusent d'assumer leurs responsabilités et il faudra la mobilisation des enfants et de quelques enseignants pour obtenir une couverture médiatique.
Si rien n'a été épargné aux enfants en terme de maltraitance, et l'auteure l'écrit explicitement pour mieux le dénoncer, ils possèdent cette sensibilité si précieuse qui manque aux adultes, coupables de les abandonner malgré leurs convictions.
Et Inho en paiera le prix, finalement repris par le brouillard.

Mais Ji-young Gong gagnera son combat, puisqu'à la publication du livre, une loi sera votée en Corée du Sud en 2011 , pour supprimer le délai de prescription pour les agressions commises sur des enfants de moins de 13 ans
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